Ça ressemble à un véritable calvaire. Plusieurs centaines de migrants subsahariens ont été arrêtés le week-end dernier à Alger, puis envoyés dans un camp à Tamanrasset, dans le sud du pays. Mercredi 7 décembre, une partie a été expulsée vers le Niger et est arrivée à Agadez. D'autres étaient toujours à Tamanrasset où leur situation est très précaire.
Selon le Croissant-Rouge, les migrants ont été envoyés à Tamanrasset pour obtenir de meilleures conditions d'accueil. Ils ont pourtant été installés à 25 dans des préfabriqués, dormant sur des matelas, faisant leurs besoins sur du plastique.
Dans le camp, il n’y a pas une maison, il n’y a rien que la clôture. Témoignage d'un homme qui s'est enfui du camp
On leur servait un repas par jou : du riz avec deux bouteilles de lait pour 25. Pas d'eau. « La police nous ordonne de rester à l'intérieur. Si on sort, ils nous tabassent. On nous traite comme des chiens », raconte une migrante.
Puis soudain, jeudi 8 décembre en fin de journée, les forces de l'ordre les ont relâchés dans la nature, leur disant de se débrouiller. Heureux d'être libres, mais sans ressources, la plupart tentaient de retourner à Alger. « Je vais passer la nuit dehors et vendre mon téléphone pour acheter un billet de bus », explique l'un d'eux.
Selon plusieurs sources, certains ont été mis dans des véhicules en direction du Niger, rejoindre ceux arrivés mercredi. En effet, cette opération était discutée entre les deux pays depuis plusieurs semaines. Alger disait vouloir expulser des migrants clandestins. Niamey avait accepté, à condition que le Niger serve simplement de transit, et que les Algériens transportent les migrants vers leur pays respectifs. « Ça ne s'est pas passé comme convenu », explique un proche du dossier.
En cours de recensement, les migrants seraient plus d'un millier à Agadez, installés dans une concession entourée par une enceinte. Un témoin décrit des autorités locales sous tension face à la situation. Lire la suite sur RFI