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L’Essor N° 17378 du 22/2/2013

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Un djihadiste arrêté à Ségou : les liaisons dangereuses d’Adama Kamissoko
Publié le samedi 23 fevrier 2013  |  L’Essor




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La brigade territoriale de gendarmerie de Pelengana à Ségou a mis le grappin sur un jihadiste, il y a environ une semaine. L’homme est âgé de 47ans et s’appelle Adama Kamissoko. Dans le temps, il a exercé une multitude de métiers : tradithérapeute, guérisseur de malades mentaux, toubib pour vaincre l’impuissance sexuelle et la stérilité, guérisseur de diabète.

Adama Kamissoko est né à Bamako mais ses origines se situent dans le cercle de Kangaba. Polyglotte, il parle bamanakan, songhoï, arabe et français. Il est marié à deux épouses et est père de cinq enfants. La première épouse et ses enfants sont installés à Bamako et la seconde réside à Gao. L’homme faisait la navette entre les deux villes depuis 9 ans.

Adama Kamissoko a été dénoncé par un citoyen au niveau de l’hôtel de Yaya Coumaré à Ségou où pratiquement, tous les cars de transport en commun s’arrêtent pour permettre à leurs passagers de se restaurer. Le citoyen vigilant ayant jugé que l’homme avait un comportement quelque peu bizarre, a alerté le poste de sécurité le plus proche. Le major Abdramane Ag Mohamed Assaleh Haïdara a ainsi dépêché une équipe conduite par le major Lamine Diakité pour l’interpeler.

Ne détenant aucune pièce d’identité sur lui, Adama Kamissoko était cependant en possession d’une clef de chambre, d’une autre de voiture et d’une clé USB. Son sac de voyage contenait des habits. Avec la clé USB, il enregistrait des chansons religieuses islamiques. La clé contient également des images d’exactions commises par les jihadistes sur les populations de Gao. On y trouve aussi les images de l’assassinat du colonel déserteur Bouna Ag Tahib qui avait déserté de l’armée nationale pour rejoindre les rebelles du MNLA, avant de tomber sous les balles du MUJAO en juin 2012.

A la gendarmerie, Adama Kamissoko a raconté comment s’est effectuée sa collusion avec les islamistes. Selon son récit, dès qu’il a senti comme bien d’autres que la ville de Gao allait tomber aux mains des groupes armés, il a fait sortir son épouse de la ville pour l’envoyer à Bamako via le Niger.

Quand les assaillants ont investi la ville, il a tenté à son tour de fuir avec sur lui une somme d’un peu plus de trois millions de Fcfa. Mais les éléments du MNLA l’auraient arrêté et lui auraient retiré cet argent. Quand les islamistes du MUJAO prirent le contrôle de la Cité des Askia, il alla se plaindre auprès d’eux. Ceux-ci auraient promis qu’ils le remettraient dans ses droits.

C’est ainsi que débutèrent leurs liaisons dangereuses. Adama Kamissoko commença à servir comme interprète, chauffeur et coordinateur de l’intégration de groupes au sein du système MUJAO. Il effectuait des missions jusqu’à Douentza et percevait un salaire. Il raconte avoir quitté Gao à la faveur des frappes aériennes de l’armée française. Depuis son arrestation, l’homme semble se repentir.

Dès le début de la crise, le gouverneur de la Région de Ségou avait donné instruction au comité régional de crise de mener une campagne de sensibilisation des populations afin qu’elles aident nos forces armées et de sécurité en dénonçant tout acte ou comportement suspect. Cette recommandation a été renouvelée à chacune des conférences hebdomadaires des cadres élargies à la société civile et aux forces vives de la région.

C’est dans ce contexte que la hiérarchie de la gendarmerie a ordonné de renforcer le contrôle routier et fluvial d’identification des personnes aux fins d’éviter toute mauvaise surprise sur le plan sécuritaire. La brigade de gendarmerie a ainsi approché les maires, les chefs de village et de quartier, les organes de presse et d’autres personnes ressources pour relayer l’information. L’appel a été entendu par le public qui contribue matériellement, financièrement, et au plan de la communication à la sécurisation de la région.

O. DOLO
Amap-Ségou

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