Yahya Jammeh a fait une déclaration inquiétante. Cette nuit, il a soutenu qu’il est le président élu de Gambie et a demandé à son peuple de pardonner « les dernières déclarations incendiaires » du camp de Adama Barrow.
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« L’élection à la présidence de la République n’est pas comme un match de football. Au football, même si l’arbitre se trompe ou truque le match, on accepte les résultats. Ce n’est pas le cas dans une élection présidentielle où c’est la destinée des hommes qui est en jeu. Pour le cas d’une élection présidentielle, il faut tout recommencer et vérifier tout le processus électoral, contrôler les photos, les numéros d’électeur….tout doit être revu » a déclaré le président gambien.
Il a aussi déclaré qu’il ne volerait jamais les résultats des élections et ne laisserait jamais quelqu’un voler la volonté populaire. « Mais, la campagne de terreur et le vandalisme ambiant qui ont suivi la reconnaissance des résultats, le 2 décembre, avec des insultes et les intimidations à l’endroit de mon peuple sont le prélude de ce qui devait être le régime de ces gens-là. »
Déterminé à obtenir un nouveau vote, la dernière figure emblématique de la lutte contre l’impérialisme occidental a demandé à ses partisans de continuer à vaquer à leurs occupations pendant que l’armée bouclait le pays. «Aux Gambiens, j’aimerais dire que la paix et la stabilité ne seront pas compromises, l’unité de ce pays ne sera négociée. Et nous laisserons personne exercer la moindre attaque contre les individus et leurs biens» , a déclaré le président gambien dans une allocution radiophonique ce matin.
« Ce qui est arrivé pendant toute cette semaine est intolérable. Et je demande à tous de pardonner toutes les intimidations, les insultes est les menaces que avons subies. » Justifiant son retournement de veste, Yahya Jammeh a déclaré que cette semaine a permis de montrer le vrai visage du camp de Adama Barrow.
Il a déclaré que l’élection a été truquée, notamment par la commission électorale. Voilà ce qu’a soutenu celui qui a dirigé le pays durant 22 ans : «autant j’ai accepté les résultats, car j’ai cru que la commission était indépendante et honnête, désormais je rejette les résultats en totalité. Laissez-moi répéter : je n’accepterai pas les résultats».
Pour justifier son revirement, Yahya Jammeh s’est basé sur un communiqué de la commission électorale, communiqué diffusé mardi matin dans lequel il est indiqué qu’il y a eu des erreurs dans la compilation des résultats.
Mais que ces erreurs ne changeaient pas les résultats définitifs. L’écart entre Adama Barrow et Yahya Jammeh qui était de 60 000 voix est revu à la baisse et passe à 20 000 voix.
Mais, la véritable raison de sa pirouette, c’est le Baabili Mansa, lui même, qui l’a dit. Comme on le craignait hier dans un article prémonitoire analysant la situation en Gambie avec les fautes intolérables de communication du nouveau président et son camp: « vous savez, quand j’ai concédé la victoire à Adama Barrow, ils m’ont insulté partout allant jusqu’à dire que j’ai fui le pays et que ma mère est morte. J’ai été choqué et cette insulte a fait très mal à ma mère; même si elle ne parle pas anglais, elle a su ce qui s’est dit. Mais bayinalène ak Yallah. « Je les laisse avec Dieu. Je ne vais pas exercer une revanche sur eux, Allah n’aime les vengeurs. Il est Miséricordieux et aime les bienveillants. »
Se voulant le gardien de la stabilité de la Gambie, Yahya Jammeh a invité ses partisans à s’inspirer de Jésus Christ et à tendre l’autre joue à la gifle des mandingues. Il a aussi averti que la Gambie ne tomberait plus, jamais, dans l’escarcelle des occidentaux, comme veut le faire Adama Barrow. « Je peux le jurer devant Dieu que ce pays ne sera plus jamais colonisé une seconde fois par les Blancs. Il ne sera pas pour le million d’années à venir » a déclaré le roi du royaume de Baabili et dictateur éternel de l’Etat islamique de Gambie.