Les premiers migrants maliens expulsés d'Algérie lors de la grande rafle de la semaine dernière sont arrivés à Bamako. Dans leur grande majorité, ils avaient été arrêtés à Alger avant d’être conduits au Niger et rapatriés au Mali. Témoignages.
« Je suis parti au travail, je me suis retourné et j’ai directement vu les gendarmes ». Comme ce jeune Malien de retour, quasiment tous les 264 rapatriés de force affirment avoir été arrêtés sur leur lieu de travail à Alger. Ils sont tous dans un premier temps regroupés dans la capitale algérienne, ensuite direction le sud du pays vers la frontière nigérienne.
Et les conditions de voyage ont été très difficiles, selon les premiers témoignages recueillis par RFI : « Il y avait une baguette de pain pour quarante personnes. Il n’y avait pas à manger, il n’y avait pas d’eau. On nous frappait. Au moins trois personnes sont mortes ».
Mohamed, 24 ans, était également dans le convoi : « Ils nous ont frappés. Tu ne vois pas mes yeux ? Ils m’ont abîmé mes yeux. Ils m’ont tapé ». A ses côtés, un autre Malien affirme avoir tout perdu : « J’ai laissé 1 300 euros là-bas avec mes papiers ».