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Mali : l’Amérique loue le travail de l’armée française
Publié le samedi 23 fevrier 2013  |  Le Figaro


© Autre presse par DR
Une délégation américaine, dont le sénateur Isakson, est reçu par des militaires Français, sur une base aérienne de Bamako, au Mali,


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L’armée française est saluée par les Américains sur le terrain du Mali.

Admiration, soulagement et inquiétude. Tels sont les sentiments qui prévalent à Washington face à l’opération militaire française au Mali. «La France, leader du monde libre», a titré cette semaine l’hebdomadaire Newsweek, qui présente carrément les Français comme «une superpuissance virile et décidée, contrairement à l’Amérique». L’influent expert Bruce Riedel juge même les capacités de projection de l’armée française supérieures à celles des Britanniques! N’en jetez plus!
Cet enthousiasme, qui tranche avec le French bashing habituel, est «révélateur d’une Amérique qui redécouvre les réelles capacités d’action de l’armée française», note Murielle Delaporte, consultante basée à Washington, et rédactrice en chef d’une lettre spécialisée «Soutien logistique défense» qui paraît aussi en anglais. Elle explique que les plus de 40 ans ne sont pas étonnés de l’efficacité de la France car ils ont gardé le souvenir des opérations aéroportées françaises et des prouesses de la légion. «À l’inverse, marquées par l’épisode de l’Irak, qui avait terni la réputation de la France», accusée d’être une nation de dégonflés, «les jeunes générations sont agréablement surprises par ce savoir-faire français en Afrique», poursuit Delaporte.
Fatiguées par dix ans de guerres extérieures et tenues par des contraintes budgétaires drastiques, les élites politiques et militaires de Washington sont quant à elles «soulagées» de voir les Français assumer le fardeau, note Gregory Mann, professeur à l’Université de Columbia. «On vous doit beaucoup, ajoute Colin Clark, journaliste défense au site Aol.com. Vous nous avez énormément aidés depuis le 11 Septembre, notamment à Djibouti et en Afghanistan. Et maintenant vous êtes en train de nettoyer la pagaille que nous avons contribué à créer au Mali, avec nos choix erronés!» Le colonel John Nagl, théoricien de la contre-insurrection en Irak, qui enseigne à l’Académie navale d’Annapolis, confirme: «Tout le monde ici est très content que les Français fassent le boulot. Si l’on reprend les trois phases d’une contre-insurrection - nettoyer, tenir et reconstruire - vous avez remarquablement réussi la première phase», dit cet officier, qui exclut toute implication américaine directe. Murielle Delaporte affirme même que le Pentagone suit «de près l’approche interarmées» des Français au Mali.
«Investir dans la durée»
«Avec notre mix de frappes aériennes, de parachutistes et de forces spéciales, on est à mi-chemin entre les attaques de drones menées en Somalie et au Yémen par Obama et la forte composante terrestre privilégiée sous Bush. Certains officiers parlent d’une nouvelle doctrine de combat expéditionnaire écrite par les Français au Mali», dit-elle.
Mais attention, avertit John Nagl. «La France est dans la position de Bush au moment où il avait crié:“mission accomplie en Irak”», note cet officier. «Vous avez fait le plus aisé. Je n’ai aucune confiance sur les deux étapes suivantes.» Le problème, poursuit-il, c’est que «ni la France ni les États-Unis n’ont d’appétit pour investir dans la durée. Nous sommes tous fatigués et je doute que les troupes de l’Union africaine soient capables de prendre le relais.» Nagl plaide pour l’intégration de conseillers militaires d’armées chevronnées au sein des contingents de maintien de la paix africains, notamment ceux qui vont être déployés au Mali. «Les Français vont jouer un rôle pour longtemps», suppute-t-il.
Mann s’inquiète lui aussi d’un «enlisement». «Regardez les rues de Gao où les combats ont repris. N’oublions pas qu’Aqmi rêve depuis des années d’une guerre contre la France au Sahel.» La consultante Murielle Delaporte parle aussi d’un moment «périlleux», exigeant de la persévérance. Elle s’étonne des déclarations de François Hollande, annonçant un désengagement des Français à partir de la fin mars. «C’est mauvais comme signal», dit-elle, faisant le parallèle avec l’Afghanistan, où le départ des Occidentaux est guetté par les talibans.

Par Laure Mandeville

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