Il a un faible pour les terres surtout car elles rapportent de l’argent. Après l’histoire de N’Tabacoro où des démunis ont été dépossédés de leurs biens, l’ami du fils national Hady Niangando refait surface. Et de la plus belle manière, car c’est un terrain de foot, acquis depuis plusieurs années qui serait dans sa ligne de mire.
Si une affaire fait couler beaucoup de salive à Medina-coura c’est bien les démêlés qui opposent une frange de la population au député élu de la CODEM Hadi Niangadou. L’histoire gravite autour du terrain de sport contigu au centre d’état civil de ce vieux quartier. L’espace jouit d’une grande importance pour l’école publique Mamadou Diarra N2 car c’est là où les élèves pratiquent les séances de l’éducation physique. Au-delà, depuis plusieurs décennies bon nombre de jeunes du quartier s’entrainent au quotidien pendant les après-midi. En outre, ce terrain demeure l’unique place publique située au cœur de Medina-coura où se déroulent les manifestations festives. D’après les habitants l’espace est un patrimoine du quartier offert par l’ancien chef de l’état du Mali le général Moussa Traoré et feu docteur Dembélé. Ceux-ci l’ont attribué au quartier ainsi que l’espace de l’ASACOM par décret présidentiel en 1991 peu de temps avant la révolution de mars de la même année.
A la plus grande surprise générale de la population en 2012 le député Hadi Niangadou richissime operateur économique non moins 2e vice-président actuel de l’Assemblée Nationale du Mali a lancé son dévolu sur ce bout de terre. Pour arriver à ses fins, accompagné d’un notable de surcroit conseiller du chef de quartier et d’un géomètre ont débarqués sur les lieux en vue de délimiter la surface. Il a fallu le soulèvement spontané d’un groupe de jeunes pour que le député lâche prise et disparait dans la nature.
Pour désamorcer le conflit naissant, il a fallu la détermination de la jeunesse de Medina-coura et le travail de fourmi pour entreprendre des démarches et mettre la main sur le document d’attribution de ladite parcelle. La vérité éclata au grand jour. Sans tarder celle-ci confectionna un panneau et l’accrocha dans les périmètres de l’espace indiqué où n’importe quel passant peut lire en toute lettre les références des dites parcelles : titre foncier numéro 5087 : 15a 72ca et 5098 : 6a 8ca.
A partir de ce moment l’histoire semblait close. Malgré tout, le député n’avait pas dit son dernier mot. L’honorable Hadi Niangadou murmurait dans les coulisses être le propriétaire légitime du lot. Pour ce faire il demeurait en possession de on ne sait quelle lettre d’attribution datée des années 2002 pour faire valoir sa suprématie sur le terrain. Depuis, beaucoup d’eau ont coulé sous le pont. Tout le monde semblait avoir oublié l’affaire et la vie continuait son train. Le dimanche 9 octobre dernier, un groupe de jeunes qui ne jurent que pour Hadi pour des raisons que tout le monde connait a organisé une cérémonie pour rendre hommage à Hadi Niangadou pour ses initiatives impulsées pour le développement de Medina-coura. Ce fut la tribune pour le député d’enfoncer le couteau dans la plaie lors de son intervention publique. Pendant son allocution il alluma de nouveau le feu en prônant une phrase incendiaire qui disait ceci : « le terrain de sport est un bien personnel que j’ai gracieusement mis à la disposition des jeunes ». A travers ces mots prononcés de vive voix il irrita la colère des habitants du quartier qui lui ont porté haut au pouvoir à Bagadadji.
La popularité en baisse
Depuis la marge de popularité de l’honorable Hadi Niangadou n’a jamais dégringolé aussi bas. Malgré la générosité dont il fait preuve en direction du quartier, les medinois déplorent cette tentative cyclique de confiscation de leur bien public par un député qui doit se placer au-dessus de telle soif pour la terre. Et pourtant, ce ne sont pas des terres, ni des villas luxueuses et des véhicules de grosses marques qui lui manquent dans la vie. Il ferait mieux de se détourner de l’aire de jeu et d’épanouissement de la jeunesse de Medina-coura acquis de longue date, le général Moussa Traoré est encore bien vivant. Que Dieu le guide et le préserve dans son détournement et acharnement sur du faux et usage de faux. Un tel comportement indigne n’honore point l’image d’un député élu à l’Assemblée Nationale du Mali.