Le ministère de la Défense et des Anciens combattants a organisé une table ronde des bailleurs de fonds pour le financement du programme de Démobilisation, Désarmement et Réinsertion (DDR) des anciens combattants des mouvements armés. Les travaux se sont déroulés à l’hôtel Radisson, sous la présidence de Modibo Keita, Premier ministre. C’était en présence des membres du gouvernement et des partenaires techniques et financiers.
Pour le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Abdoulaye Idrissa Maïga, l’organisation de cette table ronde vise à boucler le financement des activités cruciales de réinsertion des anciens combattants des mouvements armés. Le processus de DDR encourage les anciens combattants à devenir des participants actifs au processus de paix en récupérant les armes se trouvant aux mains des combattants ; en retirant les combattants des structures militaires ; et en intégrant les combattants à la société sur les plans social et économique. Les activités de DDR constituent un volet capital aussi bien pour la stabilisation d’un pays que pour son développement à plus long terme. Elles sont intégrées à l’ensemble du processus de réconciliation.
Le coût du programme DDR est estimé à hauteur de 50 millions de dollars qui doivent être mobilisés. La Banque mondiale s’engage à cofinancer le volet réinsertion avec une contribution de 15 millions de dollars.
Le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Mali, Paul Noumba Um, a précisé que dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie des communautés ayant été victimes du conflit, la Banque mondiale finance d’ores et déjà la reconstruction et la réhabilitation des infrastructures sociales et économiques détruites à travers le Projet réconciliation et relance économique (PRRE), pour lequel un don de 100 millions de dollars Us est en place depuis 2013.
«Confiant que l’appel du gouvernement recevra une réponse positive de la communauté des bailleurs ici réunis, la Banque mondiale est disposée à mettre en place et à administrer un fonds fiduciaire multi-donateurs, qui regrouperait les contributions des donateurs qui le souhaiteraient. Ce fonds sera géré en conformité avec les règles de passation de marché et de gestion financière de la Banque mondiale», a-t-il garanti.
La représentante des partenaires techniques et financiers, Mme Miriam Van Nie, a reconnu les efforts du gouvernement du Mali dans le cadre de l’application de l’accord pour la paix : «Il est à souligner que la moitié du coût estimé pour le volet réinsertion est déjà atteint par les engagements de la Banque mondiale et du gouvernement du Mali. Nous reconnaissons cet engagement du gouvernement du Mali, un engagement concret qui contribue au renforcement de la sécurité et à la stabilité qui fait avancer la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation».
Et d’ajouter : «il est important de noter que l’appui à la réinsertion devrait être accompagné par des programmes de développement à long terme qui tiennent également compte des zones qui ne seront pas couvertes par le programme national DDR. Nous accompagnons le Mali depuis des décennies et nous continuerons à répondre aux besoins identifiés par les populations et les autorités du pays. Le programme national DDR en est un. Le leadership et l’engagement du gouvernement du Mali ainsi que l’inclusivité sont incontournables dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. Les partenaires techniques et financiers restent solidaires avec le Mali.»
Wassolo