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Trois questions au Pr Abdoulaye Bathily, candidat à la présidence de la Commission de l’UA ; « Je suis le candidat de l’unité du continent africain »
Publié le mercredi 14 decembre 2016  |  Le Républicain
24e
© Autre presse par Presidence CI
24e sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba
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Militant panafricaniste depuis toujours, le Pr Abdoulaye Bathily, qui a lutté pour la libération et l’unité du continent africain est assez outillé pour conduire l’Union africaine vers le renforcement de l’intégration, la paix et le développement de l’Afrique. Son itinéraire personnel, professionnel et politique font du Pr Abdoulaye Bathily, le candidat sans doute en même de diriger la Commission de l’Union africaine dans l’intérêt du continent africain, et non dans celui d’un groupe particulier ou d’un pays en particulier.

Jeune étudiant dans le mouvement étudiant, Abdoulaye Bathily a dirigé et défendu la cause de l’unité de l’Afrique, ainsi qu’en tant que syndicaliste enseignant. Il a défendu la cause des travailleurs d’Afrique en tant que leader politique, universitaire, enseignant et chercheur. Il a également contribué à l’évolution des connaissances sur l’Afrique. Le Pr Abdoulaye Bathily a enseigné pendant des décennies l’histoire et les problématiques des sociétés africaines. Plus tard, en tant que représentant des Nations Unies dans deux régions du continent, l’Afrique de l’Ouest d’abord au Mali et ensuite dans les 11 pays d’Afrique Central, Abdoulaye Bathily a acquis une expérience tirée des réalités du continent dans sa diversité. Par ailleurs, il a eu à servir de manière ponctuelle l’Union Africaine en tant que membre du groupe de contact à Madagascar, et comme envoyé spécial sur la question des migrations de pasteurs nomades.

Avec cet itinéraire personnel, professionnel, politique, le Pr Abdoulaye Bathily est sans doute en même de diriger la commission dans l’intérêt du continent africain, et non dans celui d’un groupe particulier ou d’un pays en particulier. « Aujourd’hui, plus que jamais, l’Afrique a besoin d’hommes et de femmes de conviction à cette phase décisive de l’histoire de nos peuples dans un monde en pleine tourmente. Nous avons besoin d’un leadership capable de réfléchir sur les problèmes, de faire des propositions sous l’autorité des chefs d’Etats et de Gouvernements pour faire avancer notre continent dans l’intérêt des générations actuelles et dans celui des générations à venir », a déclaré le Pr Abdoulaye Bathily, tel un air d’hymne de bonne gouvernance pour l’Afrique. Le candidat s’est prêté à nos questions, le 13 décembre 2016, à la maison de la presse.

Question : Si vous êtes élus quelles seront vos priorités à la tête de la Commission de l’Union africaine
Pr Abdoulaye Bathily : Les priorités s’affichent d’elles mêmes. Tout de suite nous avons des questions de paix et de sécurité qui sont des questions capitales. On ne peut pas parler de développement, d’un avenir quelconque sans apaiser la situation dans le continent. Donc il faut la paix et ce n’est pas une mince affaire aujourd’hui sur ce continent.
Il faut une manière de voir les opérations de maintien de la paix à partir de l’architecture de paix et de sécurité, comment accélérer ce processus avec les Etats membres pour que l’Afrique s’approprie des processus de paix en cours, non seulement sur le plan politique mais aussi le processus de paix à travers un financement adéquat prévisible. Et des réformes dans ce sens sont attendues. Je vais m’y employer avec l’équipe que constitue la commission, sous l’autorité des chefs d’Etats et de Gouvernement.

Il y a la question capital de l’intégration économique qui n’est pas seulement une question de construction d’infrastructures physiques et sociales, mais également permet à l’Afrique de créer les conditions d’un développement endogène à travers l’émergence des vecteurs sociaux qui vont s’approprier les investissements sur le continent africain à travers des compagnies multi nationales africaines, qui vont employer plus de jeunes à travers la construction d’infrastructures ; trouver des conditions plus décentes aux femmes et aux jeunes de manière globale. Voilà deux priorités qui sont affichées.

Et naturellement quand on parle de l’Afrique c’est aussi ces diasporas, il y’a des millions d’Africains à travers le monde. Certains ont été déportés à travers la traite des esclaves, à travers les avatars de l’histoire coloniale. Et aujourd’hui également avec les nouvelles conditions de la globalisation, beaucoup d’africains se trouvent dans d’autres régions du monde. Il faut donner aussi un espoir, de concrétiser l’aspiration à la dignité de ces Africains. Ce n’est qu’en faisant de l’Afrique l’acteur majeur qui prend en charge son développement, qui se réhabilite par son économie, l’expression de ses cultures, que nous donnerons aussi la dignité à ces millions d’Africains, qui sont hors d’Afrique d’aujourd’hui.
Quel regard portez-vous sur le processus de paix au Mali, vous êtes un acteur majeur de l’accord obtenu ?

J’ai suivi la crise malienne depuis toujours, je peux considérer que je suis un citoyen malien, je suis un citoyen africain. En tant que représentant spécial du secrétaire général adjoint pendant plusieurs mois j’ai suivi le dossier du Mali. Et je continue de le faire parce que c’est mon pays. Ce processus doit s’accélérer, et tous les acteurs doivent prendre en compte leurs responsabilités. Un Mali de paix, c’est une clé pour non seulement l’Afrique de l’Ouest mais pour toute la région Afrique. Aujourd’hui ce qui se passe au nord Mali est inacceptable, il faut que le Mali recouvre sa souveraineté sur son territoire. Il faut que le Mali sur toute l’étendue de son territoire assure la sécurité de ses citoyens. Non seulement je le souhaite mais en tant que citoyen malien, en tant que citoyen africain, j’y contribuerai à la tête de l’Union africaine.
Vous êtes le candidat de l’unité Africaine, vous l’avez dit mais partout en Afrique l’état des lieux montre une Afrique divergente à l’intérieur des Etats et entre les Etats. Quel est votre plan pour une Afrique convergente ?

Il faut une prise de conscience des acteurs parce que sans l’unité nous n’arriverons à rien. Dans la division nous sommes affaiblis nous sommes dominés. Le rôle de la commission justement c’est de créer les conditions favorables pour que cette volonté politique pour l’unité s’exprime. La jeunesse aujourd’hui, quand je vois l’élan vers le panafricanisme de la nouvelle génération, je suis rassuré sur ce plan. Je souhaite que ce mouvement s’amplifie que les populations elles mêmes s’en saisissent et que les Gouvernements naturellement mettent en œuvre cet idéal panafricain.

Propos recueillis par Boukary Daou
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