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Assainissement urbain : le ministère de l’environnement s’attaque au «KILIMANDJARO» de LAFIABOUGOU
Publié le mercredi 14 decembre 2016  |  L’Essor
Protestation
© aBamako.com par as
Protestation des populations contre les ordures sur la route de Same
20 aout 2012. Bamako. Route de Same Les populations protestent contre les dépots d`ordure qui degagent surtout pendant la saison des pluies des odeurs nauséabondes et qui genent la circulation.
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Depuis le 29 novembre dernier, le trafic sur la chaussée longeant la montagne d’ordures près du cimetière de Lafiabougou se caractérise par un ballet intense des camions à benne.
Ces mastodontes s’attaquent au Kilimandjaro qui défie les autorités du District depuis belle lurette. Le ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable est déterminé à faire disparaître cette tâche sombre qui affecte l’image de la capitale et fédère des millions de vecteurs de maladies.
Les populations riveraines, qui avaient perdu tout espoir d’être débarrassées un jour de cette montagne, ne cessent de s’interroger devant les va et vient des camions. « Qui est celui qui nous tire cette épine du pied ? » Pour certains riverains, à l’instar de Boubacar Camara, maçon de son état, c’est bientôt la fin d’un cauchemar.
Les ouvriers, les conducteurs de pelles mécaniques, les chauffeurs de camions… tous sont mobilisés dans une bataille de titans contre le gigantesque dépôt d’ordures.
A l’heure de la pause, ces hommes ayant la main à la pâte devisent tranquillement : « Je ne m’imagine pas une seconde tout ce qui peut être enfoui sous cet énorme tas d’immondices », lance un chauffeur de camion. « Tu n’as pas tort de t’interroger », répond son collègue qui raconte une anecdote cocasse. A Kati, au cours d’une opération d’évacuation d’un dépôt d’ordures, des munitions, enfouies, avaient explosé, sous l’effet de la chaleur. Heureusement, il n’y a pas eu de blessés.
Les observations de ces habitués aux dépôts d’ordures sont judicieuses. Car de folles rumeurs courent au sujet de ce dépôt qui est devenu un repaire de bandits. Les malandrins y cacheraient, selon les rumeurs, des motos volées dans les parages. Ils reviennent déterrer leurs butins quand ils estiment que les propriétaires ont abandonné les recherches.
3000 m3/j. Quoi qu’il en soit une telle montagne d’ordures n’a pas sa place en plein cœur de Bamako. Et surtout près d’un quartier huppé. Par cette grosse opération, le ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable entend « contribuer à l’amélioration du cadre de vie des populations du district en général et de celles de Lafiabougou en particulier ». Le budget qui s’élève à 1 milliard de nos francs, est un appui du gouvernement aux autorités communales auxquelles incombe, selon les textes, l’assainissement urbain. En effet la loi n° 95-034 du 12 avril 1995 portant code des collectivités territoriales a transféré l’assainissement aux collectivités territoriales. Ce qui les rend responsables de l’assainissement de leurs communes respectives.
Cependant, malgré cette disposition juridique, le problème d’assainissement se pose avec acuité dans tout le pays, y compris Bamako où la situation est particulièrement difficile. Selon Mme Keïta Aïda Mbo, ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, la production journalière de déchets dans la capitale « avoisine les 3000 m3/j » sur lesquels 2 000 m3, soit 66% sont quotidiennement évacués hors de la ville. « Le reste de ces ordures reste dans la ville créant ainsi la surcharge au niveau des dépôts de transit autorisés et l’apparition de dépôts anarchiques », déplore Mme le ministre qui assure que l’appui du gouvernement aux autorités communales et aux populations dans le cadre de l’assainissement « va se poursuivre et sera soutenu par l’actualisation de la stratégie d’assainissement et de son plan d’action ».
En outre, rappelle le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, la « sensibilisation du plus grand nombre de nos compatriotes sur l’importance vitale d’un cadre assaini dans lequel chacun peut jouer sa partition » sera aussi parmi les actions que son département entreprendra.
Rappelons que la stratégie de gestion des déchets solides du District de Bamako a été adoptée en conseil des ministres le 25 juin 2003. Il est clair que son application ne donne guère satisfaction. Les dépôts de transit (comme celui de Lafiabougou) sont devenus des montagnes d’ordures. Cette situation a plusieurs origines parmi lesquelles on peut citer la non réorganisation des GIE sous forme de regroupements, l’insuffisance des équipements de collecte et de transport des déchets, la non application des options de financement étudiées.
Valeur économique. Pour trouver une solution à cette situation, le ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, garant de la mise en œuvre de la Politique nationale d’assainissement ainsi que du Schéma directeur d’assainissement de Bamako, suscite l’éveil de conscience chez certains particuliers, et intervient en appui aux autorités communales et aux populations par un certain nombre d’actions dont l’évacuation des ordures du dépôt du CFP à Médina-Coura lors de la rentrée scolaire ; l’évacuation des ordures d’un dépôt au marché de Banankabougou ; l’évacuation des dépôts d’ordures du marché et du cimetière de Yirimadio ; l’évacuation des ordures d’un dépôt anarchique sur la route de l’aéroport en face de l’usine Toguna avec plantation de 200 pieds d’arbres et l’évacuation d’un dépôt à côté de l’école de Sotuba village.
Ces actions, selon le conseiller technique Drissa Traoré, ont été réalisées « grâce aux actions citoyennes de certaines sociétés et des bonnes volontés ». L’évacuation et le ramassage en cours du dépôt de transit de Lafiabougou (financés par le gouvernement) et le partenariat public-privé en marche pour l’assainissement pourraient faire de Bamako une ville coquette où les règles d’assainissement seraient observées par tous. Y compris par les premiers responsables, les collectivités territoriales.
Le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable assure que les « mesures sont prises pour l’application stricte de la convention de gestion des services de propreté de la ville de Bamako que la mairie du District a signée avec Ozone Mali ». Laquelle convention, rappelle-t-elle, « prévoit la collecte et l’évacuation des déchets ménagers et assimilés, le nettoiement des voies et places publiques, ainsi que l’évacuation des produits de nettoiement et le lavage des voies et places publiques ».
Les travaux d’évacuation et de ramassage du dépôt de transit de Lafiabougou devront durer 60 jours aux termes desquels 500.000 m3 de déchets seront évacués sur 2 sites à savoir Samaniana dans un espace clôturé d’un particulier qui en avait fait la demande à la mairie du District et Noumoubougou. Aussi, les espaces, dégradés depuis longtemps dans la forêt des Monts mandingues pourraient recevoir une quantité de ces déchets domestiques sur une superficie aménagée dans les conditions requises, dans un cadre expérimental de restauration des terres dégradées et du couvert végétal. Egalement certains particuliers sont demandeurs des déchets pour la fertilisation de leurs champs en vue de la préparation de la campagne agricole prochaine.
Signalons que les déchets domestiques ont un potentiel de fertilisation qui doit être valorisé dans leur processus de gestion (production de fumure organique). Convenablement traités, les déchets domestiques peuvent avoir une valeur économique.
Le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, ne manque pas de rappeler que les citoyens ont des droits mais aussi des devoirs en matière d’environnement. Elle a souligné à cet effet que chacun doit toujours avoir présent à l’esprit ces dispositions de la Constitution du 25 février 1992 : « le peuple souverain du Mali s’engage à assurer l’amélioration de la qualité de la vie, la protection de l’environnement et du patrimoine culturel». Le texte stipule aussi : «Toute personne a droit à un environnement sain. La protection, la défense de l’environnement et la promotion de la qualité de la vie sont un devoir pour tous et pour l’Etat».
K. Diakité
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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