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Sikasso : Lancement d’une plateforme pour la libre circulation des personnes et des biens
Publié le mercredi 14 decembre 2016  |  L’Essor
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© aBamako.com par Momo
La ville de Sikasso
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Le ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Garde des sceaux, Me Mamadou Ismaël Konaté a présidé vendredi dernier à Sikasso, le lancement d’une plateforme pour la libre circulation des personnes et des biens.

Ladite plateforme, qui est composée de représentants d’opérateurs économiques, d’acteurs de la société civile et d’agents de l’Etat, vise à lutter contre les pratiques illicites et la corruption sur les corridors routiers. Elle va veiller également au respect de la règlementation relative à la libre circulation des personnes et des biens.
La cérémonie de lancement de cette plateforme, qui a coïncidé avec la Journée internationale de lutte contre la corruption, a regroupé les autorités régionales, les responsables des Cercles frontaliers avec les pays voisins (Côte d‘Ivoire, Burkina Faso, Guinée), les représentants de l’USAID, de la société civile et du projet Mali-Justice.
La libre circulation des personnes et des biens est une problématique transversale qui préoccupe les autorités à tous les niveaux, a déclaré le président du Conseil régional de Sikasso, Yaya Bamba. D’où l’initiative du Conseil d’organiser des rencontres d’échanges en 2015 avec les autorités des régions frontalières de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et du Mali, sur les pratiques illicites et les tracasseries routières.
Ces rencontres, selon lui, ont recommandé la mise en place de plateformes nationales et tripartites Mali-Côte d’Ivoire-Burkina Faso. M. Bamba a déclaré que c’est grâce à l’appui du projet Mali-Justice que la plateforme de Sikasso a été mise en place et que des démarches seront bientôt entreprises par sa collectivité afin que les régions frontalières soeurs des pays voisins fassent de même.
Rappelons que le projet Mali-Justice dont l’une composante vise à promouvoir la libre circulation des personnes et des biens et à lutter contre la corruption sur les corridors routiers, est financé par l’USAID et exécuté par Checchi. Il contribuera à lutter contre la corruption en exposant et en éliminant les coûts de transactions illicites souvent imposés aux opérateurs commerciaux utilisant les voies routières.
Pour le directeur de l’USAID, Daniel Moore, le soutien de sa structure à la plateforme de Sikasso qui vient d’être lancée, n’est qu’une partie de l’engagement général des Etats Unis en faveur de la paix, de la sécurité et du relèvement économique du Mali. Il a réitéré l’engagement du peuple américain à soutenir le gouvernement du Mali, particulièrement le ministère de la Justice et les autorités régionales dans toutes les actions d’amélioration des facteurs qui contribuent à l’équilibre social et économique.
Au cours de la cérémonie, plusieurs opérateurs économiques évoluant dans le domaine du commerce des céréales et du bétail ont fait des témoignages émouvants sur les tracasseries routières. Mais le point d’orgue a été les révélations des résultats de l’enquête du Projet Mali-Justice. Selon le chef de file anti-corruption de ce projet, Nicolas Kulibaba, la corruption est systémique sur toutes les routes et les corridors commerciaux du Mali. Pour lui, le coût de la corruption peut atteindre 20% du coût des affaires pour les convoyages de céréales et de bétails entre les marchés de collecte, de distribution et les postes frontières. Beaucoup de contrôles sur les corridors sont juridiquement superflus et incompatibles avec les engagements régionaux, a-t-il conclu.
Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme a invité tous les citoyens au respect des lois, car selon lui, il n y’a pas de corrompu sans corrupteurs. Pour très bientôt, la politique de déclaration des biens des responsables sera une réalité dans notre pays, a-t-il précisé. Me Mamadou Ismaël Konaté a saisi l’occasion pour remercier les autorités administratives et judiciaires de Sikasso pour la bonne organisation du procès de Amadou Aya Sanogo et autres, un procès qui reprendra le mois prochain. Il a souhaité bon vent à la plateforme de Sikasso pour la libre circulation des personnes et des biens.

F. DIABATE
Amap-Sikasso
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