De Sakoro à Konoko (connu sous le nom de Bougoubala) en passant par Zamouroula et Diérila dans le cercle de Bougouni, rien ne va plus entre les populations de ces villages de la commune de Sido. En effet, depuis des mois, la tension est montée d’un cran entre Konoko et quatre autres villages de ladite commune.
Depuis la période coloniale, un différend oppose les villages de Sakoro et de Konoko pour la gestion d’une forêt.
Ce différend qui tarde a trouvé une solution définitive devient de plus en plus préoccupante pour la paix et la quiétude sociale dans la commune de Sido, cercle de Bougouni. Un risque d’affrontement communautaire plane désormais dans ladite commune.
Face à la tension qui devient intenable, les notabilités et les leaders religieux des différentes communautés ont initié un cadre de dialogue pour un règlement pacifique du différend.
Malheureusement, cette tentative d’apaisement n’a pas porté fruit.
Le chef de village de Konoko, Tièssé Traoré, a porté plainte contre Kolo Samaké et 19 autres personnes devant la justice pour exploitation sauvage de la forêt de Konoko.
La population de Sakoro et alliés dénoncent la volonté manifeste de son voisin, Konoko, de vouloir les isoler sur la terre de leurs ancêtres. Cette situation serait le fait du chef de village de Konoko, Tièssé Traoré, qui serait en complicité avec un ressortissant dudit village résidant à Bamako, Bissi Traoré.
Les difficultés ont refait surface lorsque les jeunes de Konoko ont pris l’initiative, sans l’avis d’aucune autorité, ni un avertissement, de saisir les charrettes des autres villages qui s’aventuraient dans ladite forêt dont Konoko réclame la propriété. «Les jeunes de Konoko retirent nos charrettes qui sont remises contre le paiement d’une somme d’argent. Ces jeunes agissent dans l’impunité totale. Les ressortissants des autres villages dont ceux de Sakoro sont agressés par les jeunes de Konoko pour la gestion de la forêt», laissent entendre notre source.
Selon la même source, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase fut la saisie des charrettes de Sido par les jeunes de Konoko.
Pour apaiser la tension et trouver une solution au plus vite, la mairie de la commune de Sido a convoqué une réunion en présence des responsables de tous les villages de la commune.
Au cours de cette rencontre, selon notre source, il fut notifié par les participants au chef de Konoko que toutes les terres de la commune appartiennent au village de Sakoro. «Malgré cette mise au point, les jeunes de Konoko persistent dans leur logique d’intimidation. Depuis 4 mois, 20 personnes de notre village ont été convoqué plus d’une vingtaine de fois à la justice de Bougouni. Raison pour laquelle la plupart de nos jeunes n’ont pas pu cultiver cette saison. Nous demandons au gouvernement de s’impliquer dans la gestion de cette crise communautaire ».
Contacté par nos soins, Bissi Traoré, accusé par la population de Sakoro, s’est voulu très réservé sur ce dossier. «Cette situation date depuis la colonisation. Et le colon à toujours tranché dans le strict respect de la loi en mettant mon village dans son droit. Je laisse la justice faire son travail. Une chose est sûre, c’est que mon village s’inscrit juste dans la logique de la protection de son écosystème».
Il urge que le gouvernement prenne des dispositions pour ne pas que la situation dégénère dans cette commune où il y a eu mort d’homme dans des conditions non encore élucidées.
Il faut noter qu’en dépit des jugements de la justice coloniale, la tension persiste entre les différents villages de ladite commune.