Les conclusions de la commission d’enquête parlementaire sur les évènements survenus à Kidal entre le 17 et 21 mai 2014 ont été rendus publiques, le mardi 13 décembre dernier à l’Assemblée nationale. Ces conclusions ont été sans pitié pour l’ancien Premier ministre, Moussa Mara. Elles le rendent coupable de la débâcle et du carnage survenus dans la 8e région administrative du Mali entre le 17 et le 21 mai 2014. En effet, à la lecture du rapport d’enquête parlementaire, toutes les personnes auditionnées ont chargé l’ancien Premier ministre. Le rapport nous apprend que toutes les informations avaient données à Moussa Mara concernant les risques de sa visite à Kidal. En effet, selon le rapport, tous les officiers de l’armée malienne sur le terrain, la Minusma, Serval et même l’ancien ministre de la défense, Soumeylou Boubeye Maïga, lui avaient dissuadé de ne pas se rendre à Kidal. Ils ont évoqué le risque d’un affrontement entre nos forces et les 1 500 à 2000 combattants du Mnla qui rodaient dans la ville de Kidal. Malgré ces mises en garde, selon le rapport, l’ancien Premier ministre n’a jamais voulu écouter personne et a décidé de se rendre à Kidal. La commission a conclu qu’en agissant ainsi, il a fait une utilisation abusive de l’administration d’Etat. C’est pourquoi, elle a demandé qu’une information judiciaire soit ouverte contre lui, le Chef d’Etat-major général de l’armée, Mahamane Touré et l’ancien ministre de la défense et des anciens combattants, Soumeylou Boubeye Maïga. La Commission reproche à Moussa Mara de n’avoir aucun remord depuis la survenue de ces évènements jusqu’à maintenant. Elle déplore son désir inavoué à vouloir se rendre coûte que coûte à Kidal pour un gain politique personnel.
La commission a retenu la responsabilité du Chef d’Etat-major général des armées pour avoir déclaré que la zone était une zone de guerre et que si c’était à refaire il allait le faire. Selon Mahamane Touré, c’est de la responsabilité de l’armée de prendre certaines mesures qui s’imposent face à certaines circonstances, notamment, la libération du Gouvernorat de Kidal qui était occupé par les combattants du Mnla.