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Algérie: Opération de rapatriement et refoulement massif de plus de 900 migrants subsahariens
Publié le jeudi 15 decembre 2016  |  Nouveau Réveil
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Après les Nigériens, le rapatriement a été élargi à d’autres nationalités (guinéenne, malienne, béninoise, burkinabè, ivoirienne, camerounaise et sénégalaise). Les Sierra Léonais, Nigérians, Togolais, Libériens et Congolais font également partie du voyage.
Regroupés dans le Centre d’accueil de Tamanrasset (CAT) pour accomplir les formalités d’usage, plus de 989 migrants, 859 hommes, 45 femmes et 85 enfants de nationalités différentes ont été acheminés vers In Guezzam avant de rallier le centre de réfugiés d’Agadez, au Niger, où ils devaient être transférés vers leur pays d’origine sous la houlette de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
L’opération, qui en est à son 52e contingent, s’est déroulée en coordination avec les services de sécurité et des bénévoles du Croissant-Rouge algérien. Après les Nigériens, le rapatriement semble être élargi à d’autres nationalités— guinéenne, malienne, béninoise, burkinabée, ivoirienne, camerounaise et sénégalaise.
Les ressortissants de la Sierra Leone, du Nigeria, du Togo, du Liberia et de la République démocratique du Congo ont également profité de ce voyage qui s’apparente à une opération de «refoulement massif» pour laquelle 21 bus et 2 camions de gros tonnage ont été mobilisés par le Centre d’accueil de Tamanrasset , qui s’apprêtait déjà à accueillir la 53e vague en provenance d’Alger. Au total 19 116 migrants ont été rapatriés depuis le début de l’opération en décembre 2014, mettant en exergue les moyens inhumains déployés par les autorités algériennes à l’égard de cette population vulnérable dans le cadre de cette opération de refoulement.
Toutefois, le dossier est vraisemblablement d’une importance capitale pour l’Algérie qui s’attire toujours les foudres de l’opinion internationale quant à la question de l’immigration, notamment de la part du Département américain qui a chaque fois dénonce «la traite des migrants» dans ses rapports annuels.
De son côté, l’association Rassemblement, actions et jeunesse (RAJ-Algérie), en exprimant son inquiétude face à la recrudescence des actes de violence et de racisme à l’égard des migrants subsahariens, a condamné avec énergie «cette opération d’humiliation qui constitue une grave violation des droits des migrants et des engagements internationaux de l’Algérie».
Dans un communiqué, le RAJ interpelle les pouvoirs publics sur leurs responsabilités d’assurer la sécurité, de respecter et de garantir les droits des migrants, conformément, aux standards internationaux des droits humains.
Certains vivaient à Alger depuis des années
Les migrants, qui sont actuellement renvoyés dans leurs pays respectifs en transitant par le Niger, ont été arrêtés à Alger la semaine dernière, puis regroupés dans un centre en périphérie de Tamanrasset, une ville saharienne située à plus de 2 000 km au sud de la capitale. Parmi eux, des demandeurs d’asile et des familles qui vivaient et travaillaient à Alger depuis des années.
Les autorités algériennes se sont exprimées le jeudi dernier pour la première fois à ce sujet, par l’intermédiaire du Croissant Rouge Algérien (CRA), chargé du dossier. Elles refusent de parler d’expulsion. « Il ne s’agit pas de départ forcé mais de retour volontaire dans leur pays », défend Saïda Benhabylès, présidente du CRA. « Nous sommes en train de rapatrier des Nigériens à la demande de leur gouvernement. Quant aux migrants d’autres nationalités, c’est eux qui nous ont demandé de les reconduire chez eux. Aucun migrant n’a été contraint de quitter le sol algérien », soutient-elle, en précisant que plus de 18 000 Nigériens ont été rapatriés depuis 2014, en accord avec Niamey. Ils sont près de 2 000 migrants subsahariens à être concernés par cette nouvelle vague de rapatriement, selon la présidente du CRA.

Tamanrasset, camp insalubre
Cette procédure a été déclenchée à la suite de heurts entre Algériens et migrants, qui ont eu lieu fin novembre dans le quartier de Dely Brahim à Alger. Les forces de l’ordre avaient alors interpellé plus d’un millier de migrants originaires d’Afrique de l’ouest et les avaient rassemblés dans un centre de vacances de la banlieue ouest, avant de les conduire à Tamanrasset.

« C’est pour la protection des Algériens, qui vivent à proximité des bidonvilles abritant des ressortissants subsahariens, la sécurité des migrants et le maintien de l’ordre que nous avons jugé utile de lancer une procédure de rapatriement vers Tamanrasset. Et les conditions d’accueil sont meilleures à Tamanrasset et il y a plus de place », explique Saïda Benhabylès.
Mais, selon des associations algériennes, les migrants arrivés à Tamanrasset sont logés dans des préfabriqués combles et insalubres. Sur la question des Subsahariens de nationalité autre que nigérienne qui seraient accueillis puis libérés sur notification des services consulaires du Niger, les autorités algériennes démentent formellement cette rumeur : «Toute personne accueillie au centre est rapatriée vers le camp d’Agadez.» En effet, l’État nigérien s’est inscrit dans cette démarche en accordant à d’autres pays africains l’autorisation de rassembler leurs ressortissants sur son territoire pour faciliter leur rapatriement.
En attendant, l’ampleur qu’a pris le phénomène de l’immigration a poussé nombre d’associations à fédérer des énergies pour améliorer les conditions de vie de ces populations vulnérables, les prévenir des comportements à risque liés au VIH/sida et aux maladies sexuellement transmissibles à même de leur faciliter l’accès aux soins et au droit à la santé.
Youssouf Konaré
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