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Sida au Mali: Il y en a ceux qui en vivent et ceux qui en meurent
Publié le jeudi 15 decembre 2016  |  Nouveau Réveil
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© aBamako.com par A.S
Journée mondiale de lutte contre le sida
A l’instar de la communauté internationale, notre pays a célébré hier la Journée mondiale de lutte contre le sida. L’événement est consacré aussi au lancement des activités du mois de décembre dédié à la lutte contre la pandémie dans notre pays. La cérémonie était présidée par le Premier ministre Modibo Keita
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Le Haut Conseil National de Lutte contre le SIDA (HCNLS) a été érigé sur les fonds baptismaux, il y a 12 ans avec un budget prévisionnel de 72 milliards CFA. Mais avec le détournement à la pelle des fonds ces dernières années, les donateurs avaient fermé le robinet à sous à notre pays. Pour l’aubaine-raison que ceux qui meurent du Sida sont loin d’être ceux qui en vivent.
Pendant que ces derniers s’en moquent, en croquant l’oseille destinée à la guérison des sidéens, ceux-ci en rient en distillant ces slogans : « ce n’est pas parce que les feuille du baobab brillent au soleil que son tronc n’est pas miné par les termites ». Entendez : ce n’est pas parce que vous êtes debout que votre organisme n’est pas infecté par le virus… »
Ce n’est pas aussi, par hasard que le thème de la journée mondiale de lutte contre le Sida port, cette année, sur : «levons la main pour la prévention du VIH ». Un thème bien choisi mais qui semble mort-né. Car avec cette disposition ce sont les femmes, les couches vulnérables, qui ont la vie hachée par le Mal. Et pour cause. En plus de la prostitution et le dévergondage sexuel (hétéro et homo), les femmes et les filles sont victimes d’abus charnels, où le viol et le dispute succèdent au vol sexuel. Et ces coutumes désuètes qui n’en finissent pas d’avoir pignon sur rue dans nos société : la veuve qu’on livre à son mari et… beau-frère, la fillette impubère et immature qu’on jette en pâture, pieds et poings joints, à la rapacité sexuelle de « con-joints » ayant l’âge de leurs pères ou grands pères !... Mais le plus sidérant résulte des « cons joints » devant le maire sans, au, préalable, avoir pris soin de se faire dépister. Et tous ces cas cités sentent une forte odeur d’oseille (d’argent). Quoi de plus normal que 60% des 60.000 personnes vivant avec le VIH soient des filles ? Que, sur 3 personnes atteintes, 2 soient des femmes de 14 à 24 ans ? Que 23% des 50 millions des sidéens recensés en 2010 vivent en Afrique?
En matière de cache-sexe, pardon, de « casse » sexuelle, ce sont surtout les femmes qui récoltent et les pots cassés et… les condoms percés ! Et le hic, c’est qu’il y a moins de préservatifs… et de préservation pour femmes que pour hommes. C’est aussi à juste raison que les Anti Rétro Viraux (ARV) sont gratuits pour les malades. Car la couche la plus atteinte est moins celle dite instruite, que celle taxée d’analphabète. Et nul n’ignore que cette frange de la population vit au dessous du seuil de pauvreté que le traitement lui est presque inaccessible. Un homme au pouvoir d’achat inférieur à 1000F CFA n’ira point acheter un médicament à 30.000F CFA ; autant assurer son petit pain quotidien et se laisser crever de Sida !... Voilà des lustres que les Etats africains perdent des milliards en programme de sensibilisation et de lutte tous azimuts contre le Sida. Des milliards consentis par des pays et organisme étrangers.
Pourtant, bon an mal an, les fonds destinés à la lutte contre le Sida sont volés au râteau et le Mali gagne du terrain en enterrant davantage ses victimes. Autant, changer de tactiques en facilitant l’accès des traitements aux infectés. Une idée utopique peut-être, mais pas si atypique que ça ! Car, en matière de SIDA, rien ne sert de prévenir, il faut surtout guérir à temps. Ainsi, le signe rouge en V renversé du Sida retrouvera sa position normale et la couleur rose de l’espoir.
Arouna Traoré
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