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"Sans la France, le Mali aurait été rayé de la carte"
Publié le samedi 23 fevrier 2013  |  Sud Ouest


© AFP par DR
Crise au nord du mali : un véhicule explose près d’un camp français à Kidal
Jeudi 21 février 2013. A Kidal, à 1.500 km au nord-est de Bamako. Un "véhicule est arrivé en filant vers le sud-ouest" de la ville et "a explosé à environ 500 mètres du camp occupé par les Français et les Tchadiens


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Fort attaché à Saintes où il fut accueilli et adopté, Ibrahima Sidibé-Pommier y reviendra demain soir pour donner une conférence sur la situation dans son pays.

«Les Maliens sont unanimement touchés par l’intervention militaire française. Sans elle, notre pays aurait pu être rayé de la carte de l’Afrique de l’Ouest. » De la banlieue bordelaise où il réside, Ibrahima Sidibé-Pommier reste à l’écoute attentive de l’évolution de la situation dans son pays natal. Secrétaire de l’association des Maliens de Bordeaux, il a proposé au comité de jumelage Saintes-Tombouctou d’évoquer les évènements maliens lors d’une conférence qu’il donnera demain soir, à 20 h 30, à la salle Saintonge (1).

Lui-même originaire de Tombouctou, Ibrahima Sidibé-Pommier est lié, par le cœur, à la ville de Saintes. « Je suis arrivé en France à l’âge de 17 ans, raconte-t-il. J’ai poursuivi mes études à Bordeaux et, le week-end, j’étais accueilli dans une famille de Saintes, celle de Pierre et Christiane Pommier, qui m’ont adopté. Grâce à cette adoption simple, je porte aujourd’hui leur nom. »

La mairie a été saccagée

Jumelée à Tombouctou depuis avril 1978, Saintes demeure très attentive au sort de sa population. En particulier les membres du comité de jumelage Saintes-Tombouctou et leur présidente Annick Gandais.

Lundi dernier, cette dernière a pu joindre au téléphone Ousmane Hallé, le maire de Tombouctou. L’élu travaille dans des locaux qui ont été entièrement saccagés par les djihadistes avant leur départ de la ville. « Le bâtiment est préservé mais il ne reste plus rien à l’intérieur, ni mobilier ni documents », relaie Annick Gandais.

Les autorités de Tombouctou tiennent, chaque soir, une réunion de travail avec les militaires français qui continuent de sécuriser la ville. Il s’agit pour eux de rechercher les mines laissées sur le terrain par les occupants islamistes. Tant que ce travail n’est pas achevé, l’armée interdit la circulation des camions vers Tombouctou comme au départ de la ville. Et, ces derniers jours, le ravitaillement de la population s’est avéré problématique.






Publié le 15/02/2013 à 06h00
Par DOMINIQUE PARIES

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"Sans la France, le Mali aurait été rayé de la carte"
Fort attaché à Saintes où il fut accueilli et adopté, Ibrahima Sidibé-Pommier y reviendra demain soir pour donner une conférence sur la situation dans son pays.
[LEG_LEGENDE]Ibrahima Sidibé Pommier : « C’est une deuxième naissance du Mali qui doit se préparer ».
[LEG_LEGENDE]Ibrahima Sidibé Pommier : « C’est une deuxième naissance du Mali qui doit se préparer ». (Photo Patricia Delage[])
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«Les Maliens sont unanimement touchés par l’intervention militaire française. Sans elle, notre pays aurait pu être rayé de la carte de l’Afrique de l’Ouest. » De la banlieue bordelaise où il réside, Ibrahima Sidibé-Pommier reste à l’écoute attentive de l’évolution de la situation dans son pays natal. Secrétaire de l’association des Maliens de Bordeaux, il a proposé au comité de jumelage Saintes-Tombouctou d’évoquer les évènements maliens lors d’une conférence qu’il donnera demain soir, à 20 h 30, à la salle Saintonge (1).

Lui-même originaire de Tombouctou, Ibrahima Sidibé-Pommier est lié, par le cœur, à la ville de Saintes. « Je suis arrivé en France à l’âge de 17 ans, raconte-t-il. J’ai poursuivi mes études à Bordeaux et, le week-end, j’étais accueilli dans une famille de Saintes, celle de Pierre et Christiane Pommier, qui m’ont adopté. Grâce à cette adoption simple, je porte aujourd’hui leur nom. »
La mairie a été saccagée

Jumelée à Tombouctou depuis avril 1978, Saintes demeure très attentive au sort de sa population. En particulier les membres du comité de jumelage Saintes-Tombouctou et leur présidente Annick Gandais.

Lundi dernier, cette dernière a pu joindre au téléphone Ousmane Hallé, le maire de Tombouctou. L’élu travaille dans des locaux qui ont été entièrement saccagés par les djihadistes avant leur départ de la ville. « Le bâtiment est préservé mais il ne reste plus rien à l’intérieur, ni mobilier ni documents », relaie Annick Gandais.

Les autorités de Tombouctou tiennent, chaque soir, une réunion de travail avec les militaires français qui continuent de sécuriser la ville. Il s’agit pour eux de rechercher les mines laissées sur le terrain par les occupants islamistes. Tant que ce travail n’est pas achevé, l’armée interdit la circulation des camions vers Tombouctou comme au départ de la ville. Et, ces derniers jours, le ravitaillement de la population s’est avéré problématique.
Moins inquiet qu’avant

La mère d’Ibrahima et son frère vivaient à Tombouctou avant que la ville ne tombe aux mains des groupes islamistes en avril dernier. Réfugiés, depuis, à Bamako, la capitale du pays, ils ne sont pas encore rentrés chez eux. « La vie reprend, le téléphone est rétabli mais la situation demeure précaire », indique Ibrahima Sidibé-Pommier.

Par ailleurs, les commerçants arabo-berbères, qui assuraient le ravitaillem ent depuis l’Algérie ou la Mauritanie ont fui par peur des représailles. « Certains de leurs magasins ont été pillés et la pénurie de produits alimentaires menace », confie le secrétaire des Maliens de Bordeaux.

Pour autant, la situation actuelle inquiète moins Ibrahima Sidibé-Pommier que la précédente : « Aujourd’hui, les djihadistes se sont volatilisés. Et le Mali court des risques moins grands que lorsque 800 000 kilomètres carrés, soit les deux tiers de son territoire de son territoire, étaient aux mains des groupes islamistes. C’était alors l’Afghanistan à quatre heures de vol de Paris ! »

Diplômé de Sciences Po Bordeaux, Ibrahima Sidib é-Pommier considère, en effet, que l’occupation du Nord Mali par Aqmi et d’autres groupes islamistes constituait un risque de déstabilisation pour toute l’Afrique de l’Ouest. « Grâce à l’appui décisif de la France, le Mali va récupérer son territoire saccagé par cette rébellion de trop qui a failli le faire disparaître en tant que nation », dit-il encore.

Tout est loin d’être réglé. Les attentats suicides de vendredi dernier à Gao, la découverte d’une bombe artisanale jeudi dans cette même ville en attestent. Alors que les Nations Unies travaillent au déploiement de Casques bleus au Mali, Ibrahima Sidibé-Pommier se montre très réservé : « Il n’y a pas, au Mali, à s’interposer entre des belligérants. Nous avons plutôt besoin d’une force africaine renforcée et, surtout, d’une armée malienne rapidement formée. Sur 14 000 hommes, 4 000 à peine sont opérationnels, à Gao et Tombouctou notamment. »
« Une deuxième naissance »

Selon le secrétaire des Maliens de Bordeaux, la deuxième étape sera politique. Des élections générales seront programmées en juillet.

« Le président intérimaire est l’ancien président de l’Assemblée nationale ; il apparaît dans une position fragile. Tout comme la junte militaire, qui conserve un pouvoir de nuisances, semble elle-même affaiblie par l’intervention militaire française. »

Aussi Ibrahima Sidibé-Pommier en appelle-t-il à « une grande conférence nationale afin que tous les Maliens se retrouvent et expriment ce qu’ils veulent pour leur pays. C’est une deuxième naissance du Mali qui doit ainsi se préparer. »

Le Tombouctien de Bordeaux milite, enfin, pour une « grande décentralisation » des institutions de son pays natal et pour un « plan Marschall en faveur de ce pays sahélien faisant partie des plus pauvres du monde et qui a tissé des liens historiques très fort avec la France. »

Il ne fait pas de doute que le message d’Ibrahima Sidibé Pommier sera entendu samedi soir à Saintes.

(1) Pratique. « Mali : pays de tous les dangers ? De l’occupation du nord Mali par Aqmi au risque de déstabilisation de toute l’Afrique de l’Ouest ? » par Ibrahima Sidibé Pommier samedi 16 février à 20 heures à l’auditorium de la salle Saintonge, rue Fernand-Chapsal. La conférence débat sera précédée de la projection du court-métrage « Qu’ai -je fait » réalisé par Rokia Fofana.

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