Le gouvernement de la République du Mali a-t-il été piégé par l’Union Européenne lors du dialogue de haut niveau sur la migration, tenu le week-end dernier dans notre capitale ?
« Koenders conclut un accord de retour des migrants avec le Mali pour l'UE », a titré le communiqué publié en anglais sur le site du ministère néerlandais des affaires étrangères. Dans le texte, on retrouve un mélange d’accord et de communiqué conjoint. Cela est-il lié à la traduction du texte ? Des passages de ce communiqué des néerlandais ne se trouvent pas dans le texte conjoint signé à Bamako. « Le partenariat prévoit des missions d'identification des migrants maliens irréguliers en Europe et leur fournit les documents nécessaires pour retourner dans leur pays d'origine. Au cours de la période à venir, des fonctionnaires maliens se rendront dans divers États membres de l'UE pour aider à déterminer les nationalités des migrants. Cela devrait accélérer les retours », peut-on lire dans la version traduite du ministère néerlandais des affaires étrangères.
« La visite au Mali de SEM Bert Koenders, Ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas s'inscrit dans le cadre du dialogue de haut niveau, sur toutes les questions de coopération notamment la migration, initié entre le Mali et l'Union européenne depuis le Sommet de La Valette tenu les 11 et 12 novembre 2015. Dans la pratique diplomatique, il est courant que des visites de cette nature soient sanctionnées par un communiqué commun, conjoint ou de presse. Celui-ci fait ressortir les sujets discutés et fixe les échéances. Aussitôt après la rencontre, le communiqué a été diffusé et nulle part, il n'a été question de signature d'un quelconque accord qui permettrait d'expulser nos compatriotes en situation irrégulière en Europe. Un communiqué conjoint n'a pas la valeur juridique d'un accord en droit international », a réagi le Ministère des Affaires Etrangères dans un communiqué face à la polémique relative à la signature d’un accord.
Bamako a-t-il été piégé par Bruxelles ? Difficile de le dire.Depuis l’annonce de la signature de ce « prétendu accord », c’est la panique générale dans le milieu de la diaspora malienne, notamment en Europe.
C.D