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Mali : vers un retour au bercail d’Amadou Toumani Touré ?
Publié le jeudi 15 decembre 2016  |  latribune.fr
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© Autre presse
Ex président du Mali, Amadou Toumani Touré
Renversé le 22 mars par la junte militaire l`Ex président du Mali, Amadou Toumani Touré
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Vide ! C'est en substance la réponse de la commission parlementaire malienne chargée d'étudier la mise en accusation de l'ancien président malien pour « haute trahison ». Dans son rapport présenté, mardi 16 décembre 2016 devant les députés maliens, cette commission ad 'hoc a recommandé de classer le dossier sans suite faute de preuves. Cela signifie-t-il que l'ancien président est tiré d'affaire et qu'il peut retourner au Mali?
La brise marine de l'Océan Atlantique a dû se transformer en bouffée d'oxygène pour l'ancien président malien en exil à Dakar, au Sénégal voisin. Après moult reports des débats en séance plénière, la commission ad'hoc chargée d'étudier la mise en examen d'Amadou Toumani Touré devant la haute cour de justice, a pu (enfin !) présenter son rapport devant les 160 députés de l'Assemblée nationale malienne. Et ses conclusions seront peut-être la bouffée de sauvetage pour l'ancien général-président.

Manque de preuves matérielles pour qualifier les faits reprochés
Même si la commission présidée par Abdoul Kassoum Touré indique les faits reprochés à l'ancien président sont assimilables à « la haute trahison », elle reconnaît que les preuves sont pour l'heure insuffisantes. « A l'état actuel des travaux, la Commission Ad hoc n'est pas parvenue à une réelle appréciation objective des faits infractionnels dénoncés et qu'à la question de savoir quelle est la responsabilité pénale de l'ancien Président Amadou Toumani TOURE dans la commission des infractions citées, il n'ait pas eu de preuves matérielles », écrit la commission

« A cette phase des investigations, qui exige de la Commission Ad hoc d'avoir l'exactitude des preuves de la responsabilité de l'intéressé dans la commission des infractions, il a été difficile voire impossible de réunir les éléments d'appréciation sur l'Ancien Président de la République pour ce qui est des accusations portées contre lui. », conclut la commission dans son rapport.
Le chemin de l'exil commence à être long pour le quatrième président malien. Renversé en 2012 par un coup d'Etat, Amadou Toumani Touré vit depuis à Dakar dans la cossue résidence Pasteur dans le quartier du Plateau à Dakar avec femme, enfants, petits-enfants et gendres. De sa fenêtre, il peut contempler les bateaux voguer sur les flots de l'Océan Atlantique avec en toile de fond, l'Ile de Gorée.

Un retour au bercail suspendu au vote des députés maliens
Mais cette vie de nabab dans cette villa réservée aux hôtes de marque pourrait se dérober sous les pieds d'ATT avec les braises que soufflent les partisans de sa mise en examen. Selon l'acte d'accusation, ce militaire de formation aujourd'hui âgé de 68 ans, est soupçonné à la fin de son second mandat (2007-2012) d'avoir « facilité la pénétration et l'installation des forces étrangères sur le territoire national, notamment en ne leur opposant aucune résistance ». La liste s'allonge pour avoir « détruit ou détérioré volontairement un outil de défense nationale » et d'avoir été acteur d'« une entreprise de démoralisation de l'armée ».

Des accusations pour lesquels le gouvernement avait réclamé quelques mois après son renversement, la mise en accusation d'ATT pour « haute trahison » devant la haute cour de justice, composée de députés et compétente pour juger les présidents ou ex-présidents. La commission parlementaire qui étudiait le dossier vient de demander entre les lignes, son classement sans suite faute de preuves. Cela met-il fin à l'exil d'ATT dans la capitale sénégalaise ?

Le texte présenté devant les députés devra passer la session plénière, ce vendredi. Si deux-tiers des députés votent l'abandon des poursuites, le général serait blanchi de toute poursuite. Il pourra alors quitter Dakar pour préparer son retour au bercail, ce qui pourrait faire trembler le pouvoir en place. Mais des rumeurs bruissent déjà qu'en cas de mise en examen, il pourrait demander l'asile politique à l'Etat sénégalais. Le chemin de l'exil pourrait alors être plus long et la perspective de revoir la terre malienne encore plus lointaine !
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