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Cour d’assise de Sikasso : Amadou Haya Sanogo fait de nouvelles «victimes»
Publié le jeudi 15 decembre 2016  |  Le Reporter
Procès
© Autre presse
Procès de Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés à Sikasso
Bamako, le 30 novembre 2016 Ouverture du Procès de Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés à Sikasso
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Principale attraction du procès des 17 accusés dans l’affaire dite des 21 bérets rouges disparus dans la nuit du 1er au 2 mai 2012, Amadou Haya Sanogo, en dix jours de procès, a laissé une très mauvaise image de sa personne auprès de ceux qui étaient pourtant venus pour le soutenir. En effet, l’ancien homme fort de Kati aura fait des esclandres, pour avoir blessé un fleuriste, menacé un photographe, et pour s’être écharpé avec Me Boubacar Karamoko Coulibaly, l’avocat d’Ibrahim Dahirou Dembélé.

Certes, l’accusé Amadou Haya Sanogo était la principale attraction du procès, qui porte son nom. Lui qui, depuis le début de cette affaire, ne fait que nier les faits. La découverte du charnier, il dit n’être pas courant. À la barre, le 30 novembre 2016, les parents des victimes espéraient de lui des excuses publiques afin de favoriser l’apaisement des cœurs. C’était mal connaître celui qui faisait peur à Bamako.



Amadou Haya Sanogo n’est pas descendu du piédestal de son arrogance, lui général de corps d’armée, ancien chef de l’Etat. Avait-il déclaré à la cour avant son rappel à l’ordre par l’avocat général afin qu’il sache qu’il n’était devant la cour qu’en tant que simple citoyen malien. Ayant échoué dans cette première tentative, il a gardé son sourire et son optimisme. Il a fallu la lecture de l’arrêt de renvoi pour que Haya se rende compte de la gravité du moment, certains de ses coaccusés l’ayant personnellement impliqué dans l’assassinat des 21 bérets rouges. Fousseiny Diarra dit Fouss, Issa Tangara, Oumarou Sanafo dit Kif-kif, Christophe Dembélé l’ont tous mis en cause. L’homme affaibli sous le poids des accusations de ses propres alliés, a accusé le coup et opté pour la violence.

Au deuxième jour du procès, voulant jouer avec un fleuriste du gouvernorat de Sikasso, où il était logé pendant le procès, Haya blessa ce dernier sans s’en rendre compte. Après son forfait, il a dû donner 5000 FCFA au fleuriste afin qu’il puisse se soigner. La deuxième victime d’Amadou Haya Sanogo, lors du procès de Sikasso, est le jeune photographe qui a fait des photos du procès au compte des organisateurs. Amadou Haya Sanogo l’a menacé en des termes à peine voilés. Le jeune a pris peur et s’en est ouvert à certaines personnes. Sanogo lui avait défendu de le montrer sous un mauvais jour dans ses photographies. Avant de lui demander de s’éloigner de cette affaire qui ne le regarde point.

Tout le long du procès, le courant n’a guère fonctionné entre lui et l’ancien numéro 2 de la junte, Amadou Konaré. Pourtant, Amadou Haya Sanogo aura usé de tous les stratagèmes pour vainement tenter de mettre à l’aise Amadou Konaré. Pour rappel, ils occupaient tous les deux la première loge. Plus que perturbé que jamais, Sanogo a tendu sa main à Amadou Konaré lors de l’audience du mercredi 07 décembre 2016. Il n’en gagnera pas la réciprocité escomptée, puisque Konaré s’y refusera. Dispute ! C’est Blonkoro Samaké, écartelé entre les deux hommes, qui a éteint ce feu. Au moment où les voix des deux accusés s’emparaient de la salle.

Le lendemain, jeudi 08 décembre 2016, comme si tout ce qu’il avait fait ne suffisait pas, Amadou Haya Sanogo, dès son entrée dans la salle d’audience, s’était dirigé vers Me Boubacar Karamoko Coulibaly, en reprochant à celui-ci de n’avoir rien fait pour les défendre lors de la présentation des exceptions des avocats de la défense. Me Boubacar Karamoko Coulibaly lui reprochera son manque d’éducation avant lui faire prendre conscience qu’il n’était pas son avocat et n’appartenait pas au collectif des avocats de la défense. Qu’il était là uniquement pour son client, Ibrahim Dahirou Dembélé.

Après Sanogo, c’était le tour de son avocat de s’en prendre de façon maladroite à Ibrahim Dahirou Dembélé. La réplique de ce dernier a été tout autant sèche et acerbe. Sans l’intervention de certains avocats de la défense, les deux hommes en seraient arrivés aux mains. L’incident a pris du temps à s’éteindre tant Dahirou s’était montré outré par le comportement de Sanogo et son avocat.

S’y ajoutent les nombreuses piques d’Amadou Haya Sanogo à l’endroit d’autres ses coaccusés qui n’ont pas voulu répondre à ses provocations. Pendant le laps de temps de ce procès, Amadou Haya Sanogo s’est montré très turbulent, même violent avec beaucoup de gens, y compris ceux qui s’occupent de sa garde et son chauffeur qui le conduisait à bord d’un véhicule V8 à vitres teintées.

Kassim TRAORE

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