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A l’appel des leaders religieux / Le FDR suspend sa marche
Publié le mardi 29 mai 2012   |  Le Républicain


L`archevêque
© AFP
L`archevêque de Bamako, Jean Zerbo (C) et le président du Haut Conseil du Mali de l`Islam, Mahmoud Dicko (D)
L`archevêque de Bamako, Jean Zerbo (C) et le président du Haut Conseil du Mali de l`Islam, Mahmoud Dicko (D)


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L’hôtel Nord Sud à Hamdallaye ACI 2000 a été le cadre d’une rencontre hier, entre les leaders religieux du Mali (musulmans et chrétiens), les familles fondatrices de Bamako et les responsables du Front uni pour la sauvegarde de la Démocratie et la république (FDR).

A la demande des religieux et des notabilités, les politiques ont accepté de suspendre leur mot d’ordre de marche qui était programmée pour ce mardi 29 mai 2012. La réponse favorable des responsables du FDR a été assortie de quelques remarques et suggestions prises en compte par leurs interlocuteurs. En lieu et place de marche, un appel a été lancé à tous les Maliens pour réfléchir, méditer et faire des bénédictions pour le Mali, sa stabilité et le fonctionnement régulier des institutions.

Il s’agissait d’une médiation qui a été entreprise et réussie par les leaders musulmans (du Haut conseil islamique), des Eglises catholique et protestante et des familles fondatrices de Bamako qui ont intercédé auprès du FDR pour qu’il renonce à la marche qu’il avait projetée pour ce mardi. Etaient présents à l’hôtel Nord-Sud, Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique ; Siaka Diakité, président du FDR ; Me Kassoum Tapo, Tièbilé Dramé, Ibrahima N’Diaye, Oumar Hammadoun Dicko, tous membres du FDR et de nombreuses autres personnalités.

La médiation a abouti à une acceptation de renoncer à la marche, mais en revanche, le FDR a soumis quelques préoccupations aux personnalités religieuses et notabilités, en vue du fonctionnement normal des institutions. Il s’agit du siège autour de l’Assemblée nationale, par l’association Yerewolo Ton, une pratique qui entrave la marche de l’institution parlementaire en empêchant les députés d’accéder à leur lieu de travail. Les leaders religieux, par la voix de l’Imam Mahmoud Dicko, ont promis de parler avec ces jeunes manifestants contre l’institution parlementaire, reconnaissant qu’un tel siège n’est pas conforme à nos valeurs traditionnelles. D’autres situations préoccupent le FDR dont l’occupation de l’Ortm par les militaires, l’occupation du nord Mali par des rebelles. C’est pourquoi Siaka Diakité et Me Kassoum Tapo, intervenant au nom du FDR, n’ont pas manqué de toucher du doigt certaines plaies qui entravent la bonne marche de la République. Le FDR en tant que front anti-putschiste s’est toujours battu pour le retour effectif de l’armée dans les casernes, pour un fonctionnement régulier des institutions, en vue d’une accélération du processus de libération du nord, y compris par la venue des forces en attente de la Cedeao.

Ce report intervient dans un contexte de forte mobilisation des militants à la base et provoque naturellement un grincement de dents dans les rangs du FDR. Les responsables dudit regroupement politique le savent, mais ils ont accepté de surseoir à cette marche au nom de leur attachement aux vertus du dialogue et aux valeurs sociétales du Mali. C’est la preuve d’un sens élevé de leur responsabilité, la plupart des responsables du FDR étant ceux connus pour leur engagement pour le Mali. Pour avoir consenti tant de sacrifice pour l’avènement de la démocratie au Mali, pour un pays d’expressions plurielles qu’ils ont contribué à construire, ils n’entreprendront rien certainement pour sa destruction. Tel est sans doute le sens de cette acceptation. En lieu et place de la marche, le FDR a prôné une réflexion de cinq minutes, une méditation, des bénédictions pour le Mali, sa stabilité et le fonctionnement régulier des institutions.

Pour l’Imam Mahmoud Dicko, ni les opinions politiques, ni les confessions religieuses ne doivent diviser les Maliens, mais au contraire, cette diversité doit renforcer nos liens. Le président du Haut Conseil islamique a prôné une concertation afin que les Maliens se parlent et s’entendent. « Il faut nécessairement un cadre de concertation nationale, quelle que soit l’appellation qu’on lui donnera, vérité réconciliation, ou autre, il faut absolument que les gens se parlent, afin de se dire les erreurs et surtout de reconnaître que, plus jamais ça ». C’est au nom de ce pays que nous leur avons demandé de surseoir à cette marche, ils ont accepté, s’est réjoui l’Imam Dicko. « Ce pays a besoin qu’on ne se trompe pas de combat et d’adversaires. Si vous vous trompez sur ces deux choses, vous êtes perdants», a-t-il déclaré. Rappelant que le Mali est un vieux pays de vieille civilisation, il a remercié le FDR et a appelé la classe politique à la retenue et à la sagesse. Un appel a été lancé à la presse pour aider à réconcilier ce pays, à le construire.

B. Daou

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