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Yaya Jammeh sur les traces de Laurent Gbagbo : La CEDEAO réussira-t-elle à imposer la légitimité au vaincu ?
Publié le vendredi 16 decembre 2016  |  Infosept
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La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest est désormais face à son destin celui d’une organisation sous régionale qui veut aller de l’avant. Elle est fortement interpellée par la Communauté Internationale à résoudre, soit diplomatiquement, soit aux forceps, l’épineuse question gambienne. Sa crédibilité et son image lourdement entachées dans la crise malienne après le coup d’Etat du 22 mars 2012, doivent être rétablies en imposant au président sortant Yaya Jammeh la volonté populaire issue des urnes à billes. Y parviendra-t-elle ? Le machiavélique Yaya Jammeh parviendra-t-il à défier tous les chefs d’Etat de la CEDEAO en s’accrochant au pouvoir malgré sa défaite comme Gbagbo en 2010 ?

L’avenir de l’Union dépend de l’ancrage démocratique et surtout de l’alternance dans les pays de l’espace. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que l’espace CEDEAO enregistre nettement des avancées démocratiques que celui de la Communauté des Etats de l’Afrique Centrale (CEAC). Les pays ouest-africains qui sont en peloton de tête sont généralement les pays anglophones à l’image du Ghana, du Nigeria et du Liberia. A cette liste, on pourrait ajouter quelques pays francophones comme le Sénégal et le Benin. C’est au moment où on s’apprête à donner le CIWARA d’excellence à la CEDEAO pour les avancées démocratiques notoires constatées dans l’espace communautaire, contrairement à la CEAC, que le Président sortant Yaya Jammeh jette le pavé dans la mare de l’organisation sous régionale. Comme on pouvait s’y attendre, il vient de faire volteface ridicule après avoir pourtant reconnu sa défaite et félicité le vainqueur. Il s’est rétracté en rejetant la victoire de celui qu’il félicitait une semaine auparavant. Malgré la médiation de la communauté sous régionale, le machiavélique Jammeh reste sourd à toute proposition relative à la passation du pouvoir au nouveau président Adama Barrow. Les présidents nigérian, ghanéen, libérien et sierra léonais ont tenté de le raisonner afin qu’il renonce à son projet de se maintenir au pouvoir contre la volonté du peuple gambien qui a porté son choix sur Adama Barrow. Que reste-t-il après la tentative de médiation de ces quatre présidents ? La solution, c’est le Sénégal qui semble la trouver, lui qui le savait quelques jours seulement après la proclamation des résultats. Le Président Macky Sall du Sénégal, qui assure déjà la sécurité du nouveau Président et qui a mobilisé ses Jambars à la porte de la Gambie, semble être prêt à en découdre avec sa « petite voisine », la Gambie. Il n’attendrait que la consigne de la communauté internationale pour mettre Jammeh hors d’état de nuire. En tout cas pour la résolution de la crise gambienne, la communauté internationale et africaine comme l’ONU et l’UA ne devraient pas tarder à légitimer l’usage de la force en donnant un mandat claire à l’organisation sous régionale pour une sortie de crise.



En définitive, si la CEDEAO veut rester crédible et respectée, elle doit savoir imposer à tous ses Etats membres des principes intangibles de la démocratie. Elle doit plus s’impliquer dans les processus électoraux des Etats membres pour minimiser en amont les crises post électorales à l’image de celle de la Côte d’Ivoire. Yaya Jammeh réussira-t-il à défier la CEDEAO ?

Youssouf Sissoko
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