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Lutte contre l’insécurité alimentaire dans l’espace CEDEAO : L’apport de la ‘’charte pour la prévention et la gestion des crises alimentaires’’
Publié le samedi 17 decembre 2016  |  Le Tjikan
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De nos jours, les crises alimentaires sont de plus en plus complexes et multiformes que par le passé. La population régionale a doublé depuis le début des années 1980. Si jadis, la capacité à produire sa propre alimentation était la condition principale de la sécurité alimentaire, ce sont désormais la production et le revenu monétaire qui déterminent l’accès à la nourriture. Alors que la sécurité alimentaire est la base de toutes les sécurités. Pour faire face à l’insécurité alimentaire, un document dénommé ‘’charte pour la prévention et la gestion des crises alimentaires’’ a été approuvé par les ministres en charge de l’Agriculture des pays de la CEDEAO, de la Mauritanie et du Tchad le 17 novembre 2011.




Soumis à une révision entre 2007 et 2011 par le biais d’un processus participatif et inclusif, ce code de bonne conduite, rebaptisé ‘’charte pour la prévention et la gestion des crises alimentaires’’ a été formellement approuvé par les ministres en charge de l’Agriculture et de l’Alimentation des pays membres de la CEDEAO, la Mauritanie et le Tchad, au cours de leur réunion du 17 novembre 2011 à Conakry. Les parties concernées sont entre autres, les gouvernements, les organisations intergouvernementales, les organisations de la société civile, les partenaires techniques et financiers.
En effet, dans les années 80, le Comité Permanent Inter-Etats de Lutte Contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) et le Club du Sahel ont animé un processus d’analyse et de concertation qui a abouti à l’adoption, en 1990, d’une charte de l’aide alimentaire par les pays membres du CILSS et les principaux donateurs d’aide alimentaire au Sahel. Cet outil, ayant inspiré la Convention internationale de Londres sur l’aide alimentaire en 1999 préfigurait déjà les principes de la déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide adoptée en 2005.
Ainsi, la Charte avait pour but d’assurer une fourniture mieux coordonnée et harmonisée de l’aide alimentaire, d’atténuer ses effets pervers et de faire en sorte que celle-ci disparaisse à terme. La décentralisation a ouvert une porte que les acteurs locaux ont poussée pour faire entendre leur voix.
Notamment, les organisations professionnelles agricoles ainsi que les ONG qui sont devenues des interlocutrices incontournables dans la définition et la mise en œuvre des politiques de sécurité alimentaire. Les organisations régionales comme la CEDEAO, le CILSS jouent de plus en plus un rôle déterminant dans la prévention et la gestion des crises alimentaires. Face à cet environnement changeant, la révision de la Charte s’est imposée comme une nécessité. Une nouvelle charte est née dénommée ‘’charte pour la prévention et la gestion des crises alimentaires’’.
Celle-ci est plus qu’un simple ‘’dépoussiérage’’ du teste initial. Elle saute le pas en passant de la gestion concertée de l’aide alimentaire à la prévention et à la gestion partagée des crises affirmant clairement les responsabilités des organisations regionales et des acteurs non étatiques et passant de l’espace Sahel à celui de l’Afrique de l’Ouest.
S’agissant des objectifs de la politique agricole de l’UEMOA, c’est de contribuer de manière durable à la satisfaction des besoins alimentaires de la population, au développement économique et social des Etats membres et à la réduction de la pauvreté, à améliorer les conditions de vie des producteurs agricoles en développant l’économie rurale et en revalorisant leur revenu et leur statut social.
Il s’agit aussi d’assurer la sécurité alimentaire de la population rurale et urbaine ouest-africaine et la qualité sanitaire des produits dans le cadre d’une approche garantissant la souveraineté alimentaire de la région, la réduction de la dépendance vis-à-vis des importations en accordant la priorité aux productions alimentaires nationales ainsi qu’à leur transformation par la valorisation et l’exploitation des complémentarités et des avantages comparatifs au sein de la région.
Car les crises alimentaires, plus complexes et multiformes que par le passé dégradent les régimes alimentaires, provoquent la malnutrition et parfois la famine. Aussi, ces crises affectent les groupes les plus vulnérables que sont les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes, les mères allaitantes, les personnes vivant avec le VIH, les orphelins, les personnes âgées, les réfugiés, les personnes déplacées et certains groupes spécifiques tels que les petits producteurs agro-sylvo-pastoraux et halieutiques.
Aoua Traoré
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