Prenez la violence, ajoutez y l’inculture, la pensée unique et vous aurez un monstre appelé AEEM (association des élèves et étudiants du Mali). Ce monstre froid, censé défendre les intérêts moraux et matériels des élèves et étudiants, sème plutôt la terreur en milieu scolaire. Partout, où les soldats, c’est-à-dire les membres du bureau de coordination passent, c’est la désolation. Le lycée Kankou Moussa de Daoudabougou en a fait les frais le mercredi 14 décembre 2016. Les nommés Siaka Diarra et Daouda Moussa Diakité, tous élèves du lycée, ont été grièvement blessés à coups de machette pour avoir donné un point de vue contraire à celui des membres du bureau de coordination. Ce jour là, certains membres du bureau de coordination se rendent au lycée Kankou Moussa pour renouveler le comité dudit établissement.
Venus sur des motos Djakarta, ils prennent le soin de bloquer le portail principal, histoire d’empêcher les élèves de sortir. Ensuite, deux représentants se rendent dans le bureau du proviseur dans le but de l’informer de la raison de leur présence. Au même moment, les autres se chargent de faire rentrer les élèves dans leur classe respective : le vote devant se faire dans les classes. Après les étapes protocolaires, le vote pouvait commencer. Mais, les membres du bureau de coordination prennent le soin de présenter aux élèves leurs armes blanches (machettes, couteaux, gourdins etc.). Et tout ça sur fond d’une chanson endiablée. Après avoir réussi à installer la psychose, le vote commence. Le vote se passe comme d’habitude en faveur du candidat soutenu par le bureau de coordination.
En effet, le nommé Daouda Moussa Diakité croyant avoir affaire à des démocrates prend la parole pour dire ouvertement que les élections n’ont pas été transparentes. Sans aucune forme de protocole, un des membres sort sa machette et assène un coup sur le bras droit de Daouda. Celui-ci, avant de recevoir le second coup s’enfui pour se refugier dans la salle des professeurs. Commence alors une chasse à l’homme dans les locaux de la cour du lycée. Tous les élèves présentés comme les soutiens du candidat battu sont pris en chasse. Les élèves pourchassés arrivent à se sauver, excepté le nommé Siaka Diarra. L’infortuné reçoit un coup de machette au niveau de la tempe, à l’épaule puis au dos. Pour échapper à ses poursuivants, il escalade la clôture du lycée pour se refugier dans une famille voisine.
Les blessés sont pris en charge par l’infirmier du lycée qui, après avoir donné les premiers soins, conduit les blessés au centre de santé de référence de la commune 5. Quant aux responsables des agressions, sous le regard impuissant des professeurs, ils sont repartis en héros. Il est temps que l’association des parents d’élèves prenne ses responsabilités pour faire pression sur l’Etat en vue de dissoudre l’AEEM. Cette organisation ne respecte ni ses propres statuts ni le règlement intérieur de l’école malienne. Le premier mal de notre système est sans nul doute l’AEEM. Si nous ne voulons pas voir un jour nos enfants rentrer à la maison avec un membre de moins, il est temps d’agir et vite.