24 heures après l’attaque au cours de laquelle 12 soldats burkinabè ont été tués à Nassoumbou au Nord du pays par des terroristes qui ont replié au Mali, le Président Ibrahim Boubakar Keita (IBK), de retour d’un sommet à Abuja, est venu au chevet du Burkina. Venu témoigner de la solidarité de son pays aux Burkinabè, il a annoncé à sa sortie d’audience avec son homologue Roch Kaboré l’idée de patrouilles et d’une réponse au repli des terroristes sur le territoire malien où ils seront désormais « attendus ».
Le 16 décembre 2016 à l’aube le Burkina perdait 12 de ses soldats déployés pour lutter contre les attaques terroristes dans la partie Nord de son territoire. Comme cela a été le cas en début d’année avec le Premier ministre, cette fois c’est le Président malien qui a fait le déplacement pour venir témoigner de la solidarité du pays. « Ces soldats burkinabè surpris dans leur mission, lâchement assassinés, le matériel détruit, cela ne peut nous laisser indifférents. Il était donc normal et indiqué que nous venions ici aujourd’hui témoigner toute notre solidarité », a déclaré Ibrahim Boubakar Keita.
Face à la « détermination à détruire, à tuer » et à la mobilité sans pareille des terroristes d’un pays à un autre, le Président malien ne voit qu’une seule solution : la mutualisation des efforts pour venir à bout d’eux parce que dit-il, « cela ne peut se poursuivre indéfiniment sans que l’on ne cherche les moyens d’y mettre bon ordre ». L’urgence de la situation le recommande. Le Chef de l’Etat malien annonce que le sujet des échanges sera abordé de manière « plus approfondie » dans le cadre d’une rencontre du G5 Sahel dans les jours à venir pour « bouter hors du Sahel », le terrorisme.
Au nombre des décisions envisagées figure le ratissage de la frontière par des patrouilles mixtes burkinabè et maliennes. « Dans tous les cas, tout ce que l’on pourra faire et qui sera de sorte que ce combat, nous le gagnons, nous le ferons. Nous sommes totalement ouverts », a indiqué Boubakar Keita.
Qu’arrivera-t-il en cas de fuite de l’autre côté de la frontière ?
« Ils seront attendus », a répondu le Président malien. Selon lui, c’est aussi cela l’entraide dans cette lutte commune contre un seul et unique ennemi. Et comme « il n’y a pas de rigidité entre le Burkina et le Mali » et parce qu’« il ne saurait y en avoir », ce qui est « clair » pour lui, « nul ne pourra compter sur cela, penser venir faire un coup au Burkina et trouver havre tranquille au Mali. Pas question ! Inch Allah ! », espère le Président malien.
« Ils auront face à eux ce peuple burkinabè déterminé »
A entendre Ibrahim Boubakar Keita, il y aurait un lien entre la réussite de la conférence de mobilisation de fonds pour le financement du Plan national de développement économique et social et la dernière attaque qu’ont subie les forces burkinabè. Il a salué ce qu’il qualifie de « fabuleuse mobilisation de ressources pour le développement du Burkina en un temps aussi court ».
Une mobilisation qui témoigne selon lui du fait que le pays reprend sa place dans le concert des nations, inspire confiance, que l’investissement y est possible, attractif. « Toutes choses qui ont l’air de déranger certains. Mais ils ne réussiront pas. Ils auront face à eux ce peuple burkinabè déterminé », a conclu le Président du Mali avant de repartir.