L’organisation al-Qaïda au Maghreb islamique avait installé son quartier général à Tombouctou durant dix mois, avant d’être délogée par les armées françaises et maliennes. Les Tombouctiens, qui ont rencontré le preneur d’otage Abdelhamid Abou Zeïd, regrettent la barbarie de ses hommes, mais leurs témoignages dessinent le portrait en creux d’un homme mystérieux et parfois sensible.
Il n’y a aucune place pour le doute. L’occupation jihadiste a laissé un très mauvais souvenir au médecin en chef de l’hôpital de Tombouctou. Mais le docteur Ibrahim Maïga soignait les victimes et leurs bourreaux. Il consultait régulièrement Abdelhamid Abou Zeïd. Il se souvient d’un homme, redouté de tout le monde mais finalement sensible : « En réalité, il s’est vraiment intéressé à la santé. Une fois aussi, il y avait une femme qui a subi des tirs à bout portant et tous les soirs il venait voir la personne. Ça veut dire qu’il est un peu sensible ».
Homme de cœur ou fin stratège ? Abdelhamid Abou Zeïd a donné du carburant au docteur pour qu’il puisse soigner des malades en brousse, et il a autorisé des auxiliaires médicaux chrétiens de pays voisins à venir renforcer les effectifs de l’hôpital. ... suite de l'article sur RFI