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Examen des rapports sur ATT et la visite de Mara à Kidal: ATT blanchi, Mara en cause
Publié le lundi 19 decembre 2016  |  Le Républicain
Amadou
© Autre presse
Amadou Toumani Toure
Le président déchu du mali
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Dans la nuit du vendredi au samedi 17 décembre 2016, l’Assemblée nationale du Mali a pris deux Résolutions importantes. La première concernait l’abandon de toutes poursuites judiciaires contre l’ancien président Amadou Toumani Touré pour haute trahison. Elle a été adoptée par l’Assemblée nationale à la majorité des 104 voix pour, 5 voix contres, 6 abstentions, et 2 bulletins nuls ont été enregistrés. La seconde Résolution faisait allusion à la visite de l’ex premier ministre Moussa Mara à Kidal en mai 2014. Ladite Résolution demande l’ouverture d’une enquête judiciaire sans pour autant cité de noms. Elle a été adoptée tard dans la nuit par 90 voix pour, 3 contres et 9 abstentions.

Le mardi 13 décembre dernier, deux rapports sensibles ont été lus à l’hémicycle. Il s’agissait du rapport de la commission ad-hoc d’examen de la demande de mise en accusation de l’ancien président de la République, Amadou Toumani Touré, et celui de la commission d’enquête sur les évènements survenus à Kidal en mai 2014 lors de la visite de l’ex premier ministre Moussa Mara. Concernant le rapport sur la mise en accusation d’ATT, il était sous scellé. Personne n’avait droit à ce « fameux » rapport qui pourtant avait fuité dans la presse à un moment donné. Ne possédant pas le rapport, les députés étaient donc obligés de prendre note comme des journalistes. Une chose qui a été d’ailleurs décriée par certains députés dont le président du groupe parlementaire Vigilance Républicaine et démocratique (VRD), l’honorable Mody N’Diaye. Après ce remue-ménage, le rapporteur de la commission ad-hoc, l’honorable BréhimaBéridogo, a été autorisé à lire le rapport. En conclusion, on retient que la commission ad hoc n’est pas parvenue à trouver de preuves matérielles contre l’ancien président Amadou Toumani Touré pouvant être qualifiées de faits infractionnels. C’est ainsi que l’Assemblée nationale a décidé de prendre une Résolution dans la nuit du vendredi au samedi 17 décembre 2016 pour l’abandon de toutes poursuites judiciaires contre l’ancien président Amadou Toumani Touré pour haute trahison. A cet effet, elle a été adoptée (bulletin secret) à la majorité des 104 voix pour, 5 voix contres, 6 abstentions, et 2 bulletins nuls ont été enregistrés. Par conséquent, l’ex président ATT en exil à Dakar (Sénégal) est totalement blanchi par les députés.
Moussa Mara risque gros
S’agissant du rapport de 68 pages de la commission d’enquête sur les évènements survenus à Kidal en mai 2014 lors de la visite de l’ex premier ministre Moussa Mara, il fait la narration des faits. Ledit rapport lu par l’honorable Adama Kane, comprend les écoutes des différents acteurs sur le terrain au moment des événements survenus à Kidal du 17 au 21 mai 2014, mais aussi des premiers responsables notamment, Moussa Mara, ancien Premier ministre, Mahamane Touré, ancien chef d’Etat major, SoumeylouBoubèyeMaiga, ancien Ministre de la Défense, Capitaine Mamadou Konikomo, chef d’opération militaire à Kidal, etc. Après les écoutes, la commission a fait une analyse succincte afin de situer des responsabilités avant de faire des recommandations. Il ressort des écoutes que Moussa Mara, Premier ministre au moment des faits, a été informé par un général de la MINUSMA et un officier supérieur de l’Opération Serval à Kidal de la dangerosité de la situation. Il en est de même au niveau de la hiérarchie militaire, indique le rapport. Le Ministre de la Défense de l’époque, Soumeylou Boubèye Maiga a déclaré devant les parlementaires avoir informé le Premier ministre de la dangerosité de sa visite à Kidal. Le PM a nié être informé, renseigne le rapport parlementaire. Le document de la commission parlementaire va plus loin en affirmant que la MINUSMA a informé le Premier ministre Moussa Mara de la tenue du congrès à Kidal du MNLA et du HCUA, le jour de sa visite avec la présence de plus 1500 hommes armés dans la ville. Malgré ces informations, Moussa Mara s’est quand même rendu. Qui a donc donné l’ordre d’attaquer ? Le rapport est nuancé surtout lorsque le Premier ministre déclare avoir dit au chef d’Etat major de ne pas attaquer sans un ordre politique. A ce niveau, le Général Mahamane Touré s’assume et déclare avoir donné l’ordre de récupérer le gouvernorat de Kidal après des renseignements recueillis. Malheureusement, l’armée a connu l’une de ses plus grandes défaites face à l’ennemi. Le même rapport souligne que le Premier ministre n’a pas exprimé de remords après ce revers de l’armée et que Mahamane Touré a assumé sa part de responsabilité. En conclusion le rapport affirme que Moussa Mara, Mahamane Touré et Soumeylou Boubèye sont les responsables du désastre de Kidal qui a enregistré 56 morts, plusieurs blessés sans compter les disparus, la perte énormes de matériels de guerre. Leurs responsabilités sont à la lumière des écoutes des différentes personnes. La commission parlementaire recommande l’ouverture d’enquêtes judiciaires contre les principaux responsables de ces malheureux événements. L’Assemblée nationale est donc allée dans le même que la commission en adoptant une Résolution. La Résolution demande l’ouverture d’une enquête judiciaire, mais ne cite pas de nom. Ladite Résolution a été adoptée (à main levée) tard dans la nuit du vendredi à samedi 17 décembre 2016 par 90 voix pour zéro contre et 3 contres et 9 abstentions.



Aguibou Sogodogo
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