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Assemblée Nationale : Feu Vert à ATT : Carton Rouge à Mara
Publié le mardi 20 decembre 2016  |  Le Malien
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Le marathon judiciaire entamé par les Elus de la Nation a pris fin le vendredi soir, vers 23 heures. L’ancien Chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré (ATT) et le leader du parti Yèlema et ancien Premier ministre, Moussa Mara, avaient leur sort dans leurs mains pour des faits différemment reprochés. A l’issue de leur vote, les députés ont « blanchi » l’ancien Chef de l’Etat qui était accusé de « haute trahison ». Moussa Mara est envoyé devant les juges à cause de son « odyssée » Kidaloise.

Plus de quatre ans après son départ du pouvoir, l’ancien Président de la République, Chef de l’Etat du Mali, Amadou Toumani Touré, peut aujourd’hui remercier le Ciel. En exil à Dakar, capitale Sénégalaise, celui que ses compatriotes appellent affectueusement ATT, risquait gros. Car au lendemain de sa chute le 22 mars 2012, ses tombèrent l’accusèrent de tous les maux. Le Chef de – junte, Capitaine Amadou Haya Sanogo, disait publiquement qu’il arrêterait ATT afin qu’il réponde des faits de « haute trahison. » Faisant ainsi référence à la Crise du Nord. Arrivé au pouvoir à son tour, mais légalement et légitimement, M. Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) abondait dans le même sens. Me Mohamed Aly Bathily, nouvellement porté à la tête du Ministère de la Justice, par des déclarations tonitruantes, envoyait lui aussi ATT aux portes des tribunaux. « ATT sera jugé pour haute trahison », ne cessait – il de répéter à chaque occasion. Ce qui devait arriver, arriva donc.



L’Assemblée Nationale installée, une Haute Cour de Justice ne tarda pas à voir le jour.

Pour beaucoup de Maliens, le cas ATT serait le premier dossier sur sa table. Etat de droit oblige, l’Assemblée Nationale fut tout de même saisie du cas. Une Commission ad hoc chargée d’examiner la mise en accusation de l’ancien Chef de l’Etat est créée. Sa mission, produire un rapport à l’appréciation du parlement.

Depuis des mois, des brides d’informations circulaient dans la presse.

Mais, c’est le mardi 13 décembre que le rapport fut exposé devant les Députés. En conclusion, le rapport disait ceci « : Il sera difficile, voire impossible d’engager la responsabilité pénale du Président Amadou Toumani Touré pour les infractions de haute trahison qui lui sont reprochées. » De quelle haute trahison ?

Faut – il rappeler que la justice, à travers le Procureur Général, reprochait à ATT « d’avoir facilité l’installation des forces étrangères, ébranlé le moral des troupes et détruit l’outil de défense nationale. » A l’écoute des personnes ressources, la Commission ad hoc apprit que la situation sécuritaire était à l’alerte rouge depuis les années 2000 et que l’ancien Chef l’Etat avait bel et bien essayé de lutter contre l’insécurité contrairement à tout ce qui avait été avancé par ses accusateurs et détracteurs.

Les débats furent intenses, houleux. Vendredi soir, vers 23 heures, les députés pouvaient enfin souffler non sans avoir voté. Le rapport de la Commission ad hoc devrait en fait recueillir l’avis des députés pour situer le sort de l’ancien Chef de l’Etat. Sans surprise, cent quatre (104) députés ont voté en faveur du rapport. Cinq (5) Députés seulement ont opté pour la mise en accusation. Il y a eu deux (2) bulletins nuls et six (6) abstentions. Notons que la Haute Cour de Justice comprend dix –huit (18) Députés. C’est dire que la majorité des Elus de la Nation était en parfaite harmonie avec la Commission.

Il n’y avait qu’une dizaine de Députés en dehors de l’Assemblée.

Par contre, l’ancien Premier Ministre, Moussa Mara, a vu son sort scellé. Les Députés ont décidé de l’envoyer répondre de son odyssée funèbre de Kidal en mai 2014.

Feu Vert donc à ATT et carton rouge à Mara pour les Elus de la Nation. Camouflet tout de même pour les détracteurs de l’ancien Chef de l’Etat, notamment pour l’ancien Directeur de Cabinet des années 90, un certain Mohamed Aly Bathily, aujourd’hui Ministre de la r2publique. Plus qu’un camouflet, c’est une honte.

B. Koné

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