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50è Sommet CEDEAO : Des décisions fermes sur la Gambie
Publié le mardi 20 decembre 2016  |  L’Essor
Ouverture
© Autre presse par DR
Ouverture du 50e sommet ordinaire de la CEDEAO
Samedi 17 décembre 2016. Abuja (Nigeria). Ouverture du 50e sommet ordinaire de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)
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Les chefs d’Etat ont décidé de faire respecter les résultats de l’élection présidentielle, de veiller sur la sécurité du président élu, Adama Barrow, et d’assister tous à sa cérémonie d’investiture

La situation en Gambie a largement dominé la 50è session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO qui s’est tenue, samedi dernier à Abuja, la capitale fédérale du Nigéria. A l’issue de ce sommet, les dirigeants ouest-africains ont pris trois importantes décisions concernant la situation en Gambie : faire respecter les résultats de l’élection présidentielle, veiller sur la sécurité du président élu, Adama Barrow, et assister tous à sa cérémonie de prestation de serment.
L’esprit qui justifie ces trois décisions est d’éviter, à tout prix, une crise post-électorale en Gambie. Une crise qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour le pays et le reste de la sous-région.
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta et 10 autres chefs d’Etat ont pris part au sommet qui s’est tenu au siège de la CEDEAO. Au nombre des autres personnalités ayant participé à la rencontre, on peut également citer le président de la Commission de l’organisation, Marcel A De Susa et le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, Mohammed Ibn Chambas.
C’est à huis clos, loin des micros et des caméras que les chefs d’Etat ont abordé la situation en Gambie. Cette situation, faut-il le rappeler, a été créée par le revirement spectaculaire du président sortant, Yahia Jammeh qui, après avoir reconnu sa défaite et félicité son challenger, Adama Barrow, est revenu une semaine après pour contester les résultats de l’élection présidentielle.
Quelques jours avant le sommet de la CEDEAO, une délégation de haut niveau de l’instance sous-régionale, s’était déjà rendue à Banjul, la capitale gambienne. Elle était conduite par la présidente en exercice de la conférence des chefs d’Etat, la présidente libérienne, Helen Johnson Sirleaf et comprenait les présidents nigérian, Muhammadu Buhari, sierra léonais, Ernest Bai Koroma, et ghanéen, John Dramani Mahama. Mission : essayer de convaincre Yaya Jammeh de renoncer à se maintenir par tous les moyens au pouvoir. Celui-ci n’avait pas donné une suite favorable à cette démarche de la CEDEAO. C’est donc sans surprise qu’il a boudé le sommet.
A l’ouverture de la conférence, la présidente du Liberia, Mme Helen Johnson Sirleaf a invité ses pairs à analyser scrupuleusement le compte rendu de la mission à Banjul et à prendre des mesures rapides et sans équivoque qui doivent s’appliquer avant le 19 janvier prochain, date d’expiration du mandat du président Yaya Jammeh.
Autres sujets importants abordés par le sommet d’Abuja : la situation politique en détérioration depuis un an en Guinée Bissau, le rapport annuel 2016 du président de la Commission, le rapport de la 77ème réunion ordinaire du Conseil des ministres, et celui de la 37ème session du Conseil de médiation et de sécurité de la CEDEAO.
En ce qui concerne notre pays, les chefs d’Etat ont déploré la naissance de mouvements armés à caractère communautaire et réaffirmé leur attachement à l’intégrité territoriale du Mali. Ils ont salué les efforts du président Ibrahim Boubacar Kéita et du gouvernement qui ont permis d’enregistrer des acquis dans le cadre du processus de sortie de crise. Dans un autre chapitre, le président hôte du sommet, Muhammadu Buhari, dans son mot de bienvenue, avait salué les avancées réalisées dans le cadre de la réalisation de l’Objectif 2020 qui vise à aller de la CEDEAO des Etats à celle des peuples. A cette fin, les Etats membres doivent désormais accorder la priorité à la mise en œuvre de projets et programmes prioritaires de développement devant contribuer à la création d’emplois au profit de la jeunesse. En outre, Muhammadu Buhari estime que les coûts administratifs doivent être réduits au niveau de l’ensemble des institutions de la CEDEAO, afin que des ressources plus importantes soient allouées à ces projets et programmes.
Quant au président de la Commission, Marcel A . De Susa, il a attiré l’attention des dirigeants ouest-africains sur le fait que les questions politiques et sécuritaires aient pris le pas sur l’intégration économique pourtant gage du bien-être des communautés. Cela est d’autant plus inquiétant que cette année, le taux de croissance moyen des Etats membres de la CEDEAO chuterait malencontreusement à moins 0,2% contre 3,0% en 2015 et 6,1 en 2014.
Sur cette question économique, la présidente en exercice de la conférence des chefs d’Etat, Helen Johnson Sirleaf a invité les Etats membres à une meilleure mise en œuvre du protocole relatif à la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace communautaire ; à appliquer le Tarif extérieur commun ; à honorer leurs engagements liés aux prélèvements communautaires, et à accroître leurs échanges commerciaux qui sont actuellement de 12%.
A ce propos, les chefs d’Etat et de gouvernement ont pu suivre la projection d’un film documentaire intitulé « Taxes CEDEAO », qui dénonce les tracasseries entravant la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace communautaire.

Envoyé spécial
L. ALMOULOUD

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