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S’unir pour éviter le péril
Publié le mardi 20 decembre 2016  |  Le Sursaut
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Si l’ennemi découvre son front, Debout sur les remparts,
Nous sommes résolus de mourir.
Ne nous y trompons pas, l’ennemi a découvert son front. Et, est considéré comme ennemi, tout fossoyeur de notre unité nationale. Des messages nous parviennent de la part d’un de nos partenaires au développement. Ils ne sont pas, ces messages, de nature à nous inciter à la quiétude. Il ne s’agit pas de jouer les Cassandre, mais d’attirer l’attention sur le péril qui nous menace : la partition de notre pays. Nous avons eu à le souligner, dans certains de nos précédents articles : le drame de l’Afrique francophone est qu’elle a manqué d’être décolonisée.
Charles de Gaulle a cru nous arrimer à la France ad vitam aeternam avec sa formule : « l’indépendance l’interdépendance », une façon de perpétuer la colonisation sous une nouvelle forme.
La politique interventionniste de la France dans ce qu’elle considère comme son pré-carré en Afrique noire se poursuit encore, bien que sous des formes nouvelles. Au départ, ceux qui, à Paris, géraient les dossiers relatifs à l’Afrique noire, la connaissaient, parfois, pour y avoir séjourné. C’est le cas, par exemple, d’un Pierre Mesmer qui, réagissant contre l’injonction de François Mitterrand imposant la démocratie aux dirigeants africains a reconnu que l’Afrique a connu la démocratie avant la colonisation. Cependant, cette catégorie de Français a disparu. Ceux qui, aujourd’hui, sont en charge des mêmes dossiers, ne connaissent rien de l’Afrique. Voilà la raison pour laquelle Alain Jupé, ancien ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy a défendu l’idée d’une autonomie de l’Azawad quand Le Drian, actuel ministre de la Défense prône une autre forme d’association entre ceux qu’il présente, suprême mépris à l’endroit d’un pays comme le nôtre, « les peuples du Nord » et « les peuples du Sud ».
L’on a constamment soutenu que les frontières africaines ne tiennent pas compte des réalités africaines, ont été tracées au gré des intérêts des colonisateurs. L’assertion ne manque pas de vérité. Cependant, en ce qui nous concerne, force est de reconnaître que la création du Haut-Sénégal-Niger, devenu, par la suite, Soudan Français, répond à une certaine logique : il a été constitué à partir du regroupement des Etats d’Ahmadou Cheikhou Tall de Ségou, de l’Almamy Samory Touré du Ouassoulou et des Confédérations touarègues de la Boucle du Niger. En son sein, se sont retrouvées des populations qui, depuis les temps les plus reculés, ont cohabité dans la paix et la concorde. Ceci n’est pas suffisamment dit, mais le royaume de Gao est né de la collaboration entre des Berbères originaires du Yémen et les Songhaï autochtones.
Certains séparatistes ont soutenu que, quand Gustave Borgnis- Desbordes en 1883 arrivait à Bamako, il n’existait aucun lien entre le « village de Bamako » et « l’Azawad. » Quelle ignorance de notre histoire ! Arrivant à Bamako, l’occupant français a trouvé sur place sous forme de microcosme, ce qui constitue la réalité de notre pays : la coexistence entre les Bamanans Niaré et les Berbères A-Touati (Touré) et A-Dravi (Dravé) auxquels sont venus s’ajouter, au gré des migrations, trois autres familles de souche berbère, originaires de ce que nous appelons aujourd’hui le Sahel Occidental : les Kallé, les Kanadjigui et les Koromakan. De l’Empire du Ghana à la colonisation française, l’hégémonie politique a été exercée successivement par différentes ethnies sans que cela s’accompagne d’exactions contre les autres ethnies. Depuis Bamako, la France a su administrer cet immense territoire. Après l’indépendance, Modibo Keïta et Moussa Traoré ont su le maintenir libre et uni, offrant à ses ressortissants les mêmes chances, insistant pour qu’ils soient considérés comme égaux en droit.
Alors, comment, méconnaître une telle vérité historique et soutenir l’impossible coexistence de deux populations que tout unit au sein d’un même Etat. Notre pays est le seul à qui la proposition la plus aberrante a pu être faite pour lui permettre de sortir qu’elle connaît actuellement : d’ordinaire, ce sont deux ou plusieurs Etats, se reconnaissant des complémentarités et conscients qu’il y a intérêt à s’unir qui se fédèrent ; nous, il nous est proposé de nous disloquer pour nous reconstituer en fédération. Du jamais vu, du jamais entendu.
C’est face à cette proposition qu’il nous appartient de réagir.
Lors de son Vè Congrès statutaire, le MPR a attiré l’attention sur le péril qui nous menace. Il a eu des mots suffisamment forts pour le faire : « NON A LA PARTITION DE FAIT DU MALI, POUR L’UNITE ET L’INTEGRATION TERRITORIALE DU MALI, LE MPR POUR LA RECONQUETE DE LA SOUVERAINETE NATIONALE ET LA LIBERATION TOTALE DU MALI ». Il s’est présenté comme LE PARTI DE L’AVENIR POUR LA PAIX ET LA RECONCILIATION NATIONALE.
Son président Choguel Kokalla Maïga y a fortement invité à travers ce passage de son discours de clôture : « Nous devons être conscients que nous avons une guerre de libération à mener ? Surtout, que personne ne mènera cette guerre à notre place., que nous ne pourrons la mener qu’étant unis, solidaires les uns des autres pour parler d’une seule voix et affirmer à l’attention de qui de droit que notre volonté est de vivre libres au sein d’un Etat unitaire n’excluant pas des transferts de pouvoirs aux collectivités locales et régionales. »
Seulement, la lutte de libération nationale ne peut être menée avec succès que si, à l’heure actuelle, les Maliens acceptent de mettre fin à leurs querelles intestines pour apporter leur soutien au président de la République dans son entreprise de reconstituer ce qui a été défait au terme de deux décennies de gestion calamiteuse. C’est la raison pour laquelle il est revenu longuement sur le thème de la réconciliation nationale, acte auquel nous sommes condamnés si nous voulons réussir.
Au nom de cette réconciliation, il a suggéré des pistes dont l’initiative que prendrait le président de la République pour négocier, avec ses pairs de la CEDEAO, la fin de l’exil imposé à l’ancien président de la République, Amadou Toumani Touré, un exil qui, à l’heure actuelle, a-t-il estimé, ne profite à personne. Un pas vient d’être franchi en ce sens, avec deux actes à souligner. Le premier est le vote survenu à l’Assemblée Nationale le samedi 17 décembre 2016 : par 104 voix contre, 5 pour, 6 abstentions et 2 bulletins nuls, les représentants du peuple se sont prononcés pour absoudre l’intéressé. Dans la foulée, ce fut le second acte, avec la déclaration du gouvernement : « Cette décision de la représentation nationale participe fortement de la volonté de consolidation de la réconciliation et de la cohésion nationale fortement impulsée par le Président de la République. Le Gouvernement de la République du Mali pour ce qui le concerne, prendra les dispositions nécessaires pour contribuer à la mise en œuvre de la résolution adoptée. »
Voilà qui incite à retenir qu’une semaine avant le vote, le MPR avait inscrit la tenue de son Vè Congrès ordinaire dans le cadre d’une préoccupation majeure de notre peuple : la réconciliation nationale et le soutien à apporter à l’œuvre de reconquête du président de la République. Aussi, ne nous semble-t-il pas superflu de conclure avec ce passage extrait du discours d’ouverture de son président : « Sans réconciliation, pas d’union. Or, sans union, pas de solutions viables à nos problèmes de l’heure. Ce double constat m’amène à me prononcer sur les relations entre notre parti et le pouvoir (…) Le président de la République et, à ce titre, le président de tous les Maliens, mérite le soutien de la classe politique. Nous ne proposons pas un unanimisme derrière un homme, ni la renonciation aux idéaux qui fondent nos partis respectifs. Mais le contexte dans lequel le président a été élu nous convie à l’assister pour qu’il n’échoue (…) Le défi à relever est immense. Il ne peut être relevé que si nous restons unis derrière celui que nous nous sommes donné comme président. Son échec ne sera pas l’échec d’un homme. Il sera lourd de conséquences pour l’avenir. »
Par conséquent, plus que jamais, réconcilions-nous et unissons-nous derrière le président de la République au nom de ce que le président du MPR a présenté comme l’Unité pour la Défense de la Patrie Malienne.

Djaoulen Karamoko Diarra
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