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Prétendu accord de réadmission entre le Mali et l’UE : Le gouvernement donne davantage d’éclairage devant les députés
Publié le mercredi 21 decembre 2016  |  L’Essor
Exercice
© aBamako.com par Androuicha
Exercice de questions orales à l`Assemblée Nationale
Bamako, le 18 juin 2015. Le ministre du Développement Rural, Dr Bocary TRETA et celui de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Mamadou Hachim KOUMARE ont été soumis à l`exercice des questions orales des honorables députés de l`hémicycle.
Comment


Outre son objet initial, l’exercice a permis d’appréhender en profondeur les questions migratoires

Le Mali n’a pas signé et ne signera jamais un accord de réadmission de ses ressortissants vivant en Europe. Après la conférence de presse du lundi dernier animée par les ministres Abdoulaye Diop des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et Abdourhamane Sylla des Maliens de l’extérieur (voir L’Essor), le gouvernement défendait, de nouveau, hier, sa position sur le sujet. Cette fois-ci, c’était devant l’Assemblée nationale. Trois membres du gouvernement ont une fois de plus réaffirmé la position du Mali sur la question : Abdoulaye Diop, Abdourhamane Sylla et Mountaga Tall, Porte-parole du gouvernement.

Il s’agissait, en plus des actions de communication antérieures, d’éclairer davantage à travers l’interpellation à l’Assemblée nationale, la lanterne des députés, et partant, de tous les citoyens maliens sur cette question qui a cristallisé les passions ces derniers jours.
Les questions de la commission des Affaires étrangères mandatée par la représentation nationale étaient de savoir exactement la nature du document qui a été signé, sa valeur juridique et son contenu exact.

Le ministre Abdoulaye Diop a, d’entrée de jeu, rappelé que le document en question n’est qu’un simple constat de la réunion qu’il a eue avec son homologue néerlandais, Bert Koenders et qui obéit à un principe diplomatique. « Il n’est ni opposable, ni contraignant du point de vue du droit international », a expliqué le chef de la diplomatie malienne.
Selon lui, les termes qui y sont mentionnés, notamment, celui de réadmission et d’accompagnement financier des retournés ne sont qu’une reprise des conclusions du sommet de La Valette (Malte) au cours de laquelle les chefs d’Etat africains ont refusé en bloc de signer un accord de réadmission.

Lors de ce sommet avec les Européens, toutes les parties ont reconnu que l’immigration est une question qui doit être gérée de façon concertée et ont admis la nécessité de poursuivre le dialogue. La visite de Koenders qui a été précédée par d’autres n’est que la suite logique de la rencontre de La Valette.
Abdoulaye Diop a souligné qu’en matière d’accord, notre Constitution mentionne en son article 115 que tout accord qui touche à l’état de la personne humaine doit faire l’objet d’une ratification par l’Assemblée nationale.
De l’avis général, il est apparu que cet exercice d’interpellation n’est ni plus, ni moins qu’un vrai faux débat. Un vrai débat dans le sens où il a permis de faire comprendre que l’immigration est un enjeu majeur dans notre pays, auquel les Maliens dans leur ensemble accordent une grande importance.

« Toutes les familles sont concernées par la question car chaque famille a un lien avec l’extérieur», ont rappelé les membres du gouvernement.
Les débats ont également glissé sur l’apport financier important de la diaspora à notre économie. Selon le ministre Abdourhamane Sylla, cet apport est deux fois supérieur à l’aide au développement que nous recevons des Européens. De son point de vue, s’il y a un choix à faire, c’est bien celui de nos compatriotes.
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