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Accord Mali – Union Européenne sur la migration : Le mensonge d’Etat plane sur les débats
Publié le mercredi 21 decembre 2016  |  Delta News
Conference
© aBamako.com par A S
Conference de presse de Abdoulaye Diop
Bamako le 19 décembre 2016 le ministre a tenu une Conference de presse sur l`accord de réadmission avec l`UE a Koulouba
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Selon des médias occidentaux, le Mali et l’Union européenne ont convenu d’un processus qualifié, par l’UE, de moyen « pour gérer ensemble l’immigration ». Cela, à travers le financement de projets à même de limiter la migration illégale et promouvoir celle dite légale. Suite à la visite du ministre néerlandais des Affaires étrangères, Berts Koenders, à Bamako, un communiqué conjoint a sanctionné la rencontre de haut niveau avec son homologue du Mali sur la question. A Bamako, ce communiqué passe très mal. Bref, les maliens sont scandalisés. Les autorités maliennes se défendent en criant au mensonge.




Pour comprendre le sujet, un retour en arrière est nécessaire. Il nous renvoie en novembre 2015, précisément les 11 et 12. C’est à cette date que c’est ténu à la Valette, un dialogue de Haut Niveau sur les questions migratoires, initié entre le Mali et l’Union européenne.

Au terme de ce dialogue, L’UE décida une aide financière pour toute l’Afrique, afin d’appuyer la lutte contre la migration. Le fonds alloué est estimé à 1,8 milliard d’euros.

En ce qui concerne le Mali, l’accord entre les deux parties fait état d’un engagement bilatéral à “lutter contre les causes profondes” du phénomène de la migration. Cet engagement passe par des investissements au Mali ; et “en créant des emplois décents” pour la jeunesse, ainsi que par une “sensibilisation de la population contre les risques de la migration irrégulière”.

Selon le Figaro, trois projets au profit du Mali ont déjà été approuvés pour un montant de 43,5 millions d’euros (soit environ 28,5 milliards de FCFA). D’autres seront proposés pour adoption en avril 2017. Ces premiers projets sont particulièrement destinés à appuyer la mise en œuvre de l’accord pour la paix, signé en mai 2015 entre le gouvernemental du Mali et l’ex-rébellion.

Ce qui passe mal à Bamako, ce sont les deux points cités dans le communiqué de la rencontre Diop – Kondoers. Il s’agit de : La prévention et la lutte contre la migration irrégulière, y compris le trafic des êtres humains; le retour, la réadmission et réintégration des migrants en situation irrégulière, le tout en respectant des engagements internationaux.

Ces aspects, faut –il le savoir, comportent des détails qui ne passent du tout au Mali. L’implication directe des officiers maliens dans l’identification et le retour des immigrés maliens est un point qui reste au travers de la gorge des maliens.

« Plutôt que de nous encourager à y venir travailler et aider la patrie, nos autorités contribuent à nous expulser des pays qui nous servent de lieu de travail », dit Mamadou Gassama, malien résident en France.

De son côté, Awa Gadiaga crie au scandale : « nous contribuons à développement de notre pays le Mali. Chaque année, c’est plus de 120 milliards que nous envoyons au pays. N’est-ce pas suffisant pour le Mali de nous protéger plutôt que de nous trahir et nous abandonner comme de pauvres gens. J’ai honte d’être malienne.. »

Pourtant à Bamako, les autorités s’activent à démentir tout cela. « Le Mali n’entend pas monnayer sa dignité même si l’UE est un partenaire au développement », dira Abdoulaye Diop, ministre malien des affaires étrangères. Il ajoute : « c’est une surprise totale d’entendre parler par voie de presse de la signature d’un accord de réadmission ….. La visite de M. Koenders, pour le compte de l’UE, ne visait pas à signer un accord à Bamako …Ce document n’a pas la valeur juridique d’un accord …», a-t-il indiqué.

Pourtant, de retour aux Pays-Bas, le ministre Koenders, soutenu par l’UE, s’est exprimé dans le sens de la signature d’un accord historique (voir encadré). D’ailleurs, il dit : « la première fois que l’UE établit des engagements aussi précis avec un pays africain à propos du retour des demandeurs d’asile refusés ».

Face à cela, la réaction de Bamako a été de déplorer latitude du ministre Kondoers. Toute chose critiqué par le ministre Sylla des maliens de l’extérieur en ces termes : « un tel accord ne sera pas signé par le Mali. Le Mali ne se laissera pas faire ».

Qui dit vrai…qui dit faux ?? Entre le Mali et l’UE, le nuage plane encore et il n’est pas prêt à se dissiper de sitôt. En tout cas, une chose est claire : des deux versions, l’une est dans le mensonge. L’UE ou le Mali, qui ment à son peuple ??

Seybou KEITA
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A mettre en encadré : Communiqué commun Mali – EU

À la suite du Dialogue de Haut Niveau sur la Migration Bamako, le 11 Décembre 2016 À l’invitation de S.E. M. Abdoulaye DIOP, Ministre des Affaires Étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, S.E. M. Bert KOENDERS, Ministre des Affaires Étrangères du Royaume des Pays-Bas, a visité le Mali au nom de S.E. Mme Federica MOGHERINI, Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et Vice présidente de la Commission européenne, dans le cadre du dialogue de Haut Niveau sur les questions migratoires.

Cette visite s’inscrit dans le cadre du dialogue de Haut Niveau sur les questions migratoires initié entre le Mali et l’Union européenne depuis le Sommet de La Valette (11 et 12 novembre 2015) sur la migration.

Cette visite intervient deux mois après celle du Commissaire européen pour la coopération internationale et le développement, S.E. M. Neven MIMICA au Mali. Le Ministre KOENDERS a été reçu par S.E. M. DIOP, Ministre des Affaires Étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale de la République du Mali, M. Mamadou KONATE, Ministre de la Justice et des droits de l’homme et Garde des Sceaux, ainsi que des représentants des Ministres des Maliens de l’Extérieur et de la Sécurité et de la Protection Civile.

Les deux parties ont rappelé la qualité des relations et les liens étroits de partenariat entre le Mali et l’Union européenne et les Etats Membres, qui se manifestent par ailleurs par une coopération englobant une multitude de domaines, y compris ceux du développement, des droits de l’homme, de la sécurité, de la lutte contre le terrorisme, de la culture et des sciences.

Concernant plus spécifiquement les questions migratoires, guidés par l’esprit et les principes de coopération qui ont prévalu au Sommet de La Valette sur la migration, les deux parties ont eu des échanges sur l’ensemble des aspects de la migration et leur coopération dans ce domaine.

En se référant au Communiqué commun Mali – EU du premier dialogue de Haut Niveau de 14 avril 2016, les discussions ont rappelé leur détermination de renforcer leur coopération dans l’ensemble des domaines retenus lors du Sommet de La Valette, notamment :

La lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées;
La coopération concernant la mobilité légale;
La protection des migrants et refugiés;
La prévention et la lutte contre la migration irrégulière, y compris le trafic des êtres humains;
Le retour, la réadmission et réintégration des migrants en situation irrégulière, le tout en respectant des engagements internationaux.

Lors de leur rencontre en avril 2016, les autorités maliennes et européennes ont souligné la convergence entre le Plan d’Action de la Valette et la Politique Nationale de Migration du Mali (PONAM) et ont convenu qu’ils constituent une base solide pour déterminer des mesures concrètes de coopération en la matière. Ainsi, les échanges ont permis d’approfondir l’analyse des défis et potentialités de la migration, en tenant compte des intérêts et priorités partagés.

Les deux parties se sont félicitées d’une intensification de la coopération en matière de migration depuis le dialogue de Haut Niveau de 14 avril 2016, tout en constatant des initiatives concrètes, une mobilisation de ressources importante et des premiers résultats encourageants.

À travers le « Fonds fiduciaire d’urgence en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière », neuf projets ont été approuvés pour un montant total de 145.1 millions d’euros, dont trois initiatives régionaux (pour 53.6 M) et six projets qui ciblent le Mali (91.5 M). Il s’agit notamment des initiatives de création d’emploi, d’appui aux investissements de la diaspora malienne, de sécurité et développement au Nord du Mali et du renforcement de la résilience et l’accès aux services de base.

Comme résultat concret du Dialogue de Haut Niveau sur la Migration de 11 décembre 2016, les deux parties ont marqué leur accord sur les domaines d’une coopération renforcée, en prévoyant des actions prioritaires dans des domaines d’intérêts partagés, à intégrer dans une Feuille de Route conjointe.

Les domaines prioritaires sur lesquels les deux parties envisagent de renforcer leur collaboration sont la création d’emploi pour les jeunes dans les régions de départ et d’origine des migrants; le renforcement des systèmes cohérents et robustes de registres d’état civil, ainsi que la délivrance des cartes d’identité et passeports sécurisés et l’utilisation des passeports biométriques; la gestion des frontières et un meilleur contrôle du territoire; la protection des migrants en transit au Mali et la lutte contre la traite de êtres humains et les « passeurs »; l’accompagnement des retours d’Europe des personnes en situation irrégulière, sur la base des procédures standard, conclu entre les deux parties tout en respectant leurs obligations mutuelles.

Les deux parties ont également mis un accent particulier sur le respect des droits de l’homme des personnes concernées. Les deux parties ont convenu de mettre en place une structure appropriée de concertation locale, sous l’égide du gouvernement du Mali et avec la pleine participation de la partie européenne, pour permettre de coordonner les différentes actions et programmes dans le cadre de la coopération sur les questions migratoires, et pour en assurer la cohérence avec les orientations stratégiques nationales.

Les deux parties se sont mis d’accord de mener le prochain dialogue de Haut Niveau, permettant d’évaluer le progrès enregistré, avant le mois de Septembre 2017.

Bamako, 11 Décembre 2016
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