DAKAR - Des représentants des communautés originaires de Tombouctou, dans le nord-ouest du Mali, réclament un dialogue "inclusif" pour résoudre la crise dans leur pays et "l’arrêt immédiat" des exactions contre les civils, dans une déclaration à l’issue d’une réunion de deux jours au Sénégal.
"Nous recommandons l’arrêt immédiat de toutes les exactions contre les populations civiles" mais aussi "la poursuite d’un dialogue pleinement inclusif intra-communautaire et intercommunautaire", affirment-ils dans ce texte dont l’AFP a obtenu copie dimanche.
Il est signé par 33 personnes, dont les députés Baba Sandy Haïdara (de Tombouctou), Nokh Ag Attia (de Diré), les maires Ousmane Halle (de Tombouctou), Cheickna Dicko (de Léré). Ils figuraient parmi les dizaines d’élus, fonctionnaires, représentants de la société civile, réfugiés ou déplacés, qui se sont réunis jeudi et vendredi à Saly (environ 80 km au
sud-est de Dakar).
Tous sont issus de diverses communautés et des départements formant la région de Tombouctou. Ils ont "discuté sans tabou" de la situation actuelle au Mali, a dit à l’AFP un des participants.
Depuis janvier, des opérations militaires sont menées par le Mali, appuyé par la France et plusieurs Etats africains, pour chasser des groupes armés liés à Al-Qaïda, qui ont occupé le nord du Mali pendant près de dix mois entre 2012 et 2013, y commettant de nombreuses exactions.
Selon plusieurs témoins et des ONG de défense des droits de l’Homme, ces opérations militaires se sont accompagnées d’exactions de la part de soldats maliens contre des personnes accusées d’avoir collaboré avec les islamistes armés.
Dans leur déclaration, les représentant des communautés de Tombouctou demandent aussi "le déploiement de forces de sécurité républicaines" à même de "rassurer les populations dans leur diversité", l’arrestation et le jugement "des personnes présumées (auteurs) de crimes et d’exactions".
"Nous nous engageons à créer un cadre de dialogue pleinement inclusif afin d’aboutir à une paix durable dans le respect de la diversité de toutes les populations de la région", affirment-ils.
Pendant leurs travaux, ils ont notamment évoqué "le climat d’insécurité dans lequel vivent les populations" de leur région, une situation marquée entre autres problèmes par des "difficultés d’approvisionnement et de circulation", des "déplacements massifs" par crainte de violences.