Dans quatre jours, dans la nuit du samedi au dimanche, la grande majorité de chrétiens de par le monde fêteront Noël. Fête païenne au départ, Noël ou encore fête de la nativité, à travers des siècles est devenue une des plus grandes fêtes chrétiennes. Elle célèbre en effet, la naissance de Jésus Christ, sauveur de l’humanité pour les chrétiens et Nabi Issa (psl) pour les musulmans, un des prophètes devanciers de Mohammad (psl).
Bien que les musulmans constituent la majorité de la population malienne, cette fête ne passe pas inaperçue surtout dans les villes. En effet, dans notre pays, il existe dans certaines grandes familles, des membres appartenant aux deux confessions : chrétienne et musulmane. De même des liens forts d’amitié existent entre familles chrétiennes et musulmanes. Et, comme au Mali, toutes les fêtes sont accompagnées de ripailles, il n’est donc pas rare que des musulmans participent aux somptueuses agapes organisées par les chrétiens et vice-versa. Cela prouve que Noël n’est pas uniquement célébré par des chrétiens, du moins dans son volet festin.
Une semaine après Noël, c’est le réveillon de la Saint-Sylvestre ou le réveillon du jour de l’An. C’est une coutume qui consiste à fêter l’arrivée du nouvel an, du calendrier grégorien. Sans risque de se tromper, on peut dire que c’est l’évènement de l’année le plus fêté. Au Mali, comme nous avions eu à le dire, c’est la fête aux volailles. C’est aussi pour les adolescents surtout, « la nuit des trahisons. » Beaucoup de couples d’amoureux se font et se défont cette nuit-là. Il est arrivé que certains adolescents se soient trucidés par déception de la « nuit du 31 » !
Ces fêtes bien que dispendieuses, permettent aux maliens accablés de toutes parts de décompresser. Elles permettent d’oublier un moment que le pays est sous-tutelle et que le nord n’est pas encore redevenu malien. Que le centre s’embrase et que l’autorité de l’état s’effiloche chaque jour davantage comme une peau de chagrin. Que les élections communales ont été organisées tant bien que mal donnant ainsi à notre pays une image d’Epinal d’un pays démocratique. Que la justice a raté de prouver son professionnalisme suite au renvoi du procès du capitaine –général et coaccusés lié au caractère non contradictoire des expertises. Que les maliens de l’extérieur se sentent trahis et même sacrifiés par le gouvernement avec le communiqué publié à l’issue de la visite de Bert Koenders, malgré les dénis à l’envi des ministres Diop et Sylla. Et que, et que…
Malgré ce tableau sombre, Delta News souhaite à vous tous qui nous lisez, joyeuses fêtes de fin d’année et, rendez-vous le mercredi 05 janvier 2017 avec plus de tonus, plus d’espérance et de détermination. Puisque « Vivre sans espoir, c’est cesser de vivre » selon Fiodor Dostoïevski, et puisque nous voulons vivre, alors, disons avec Martin Luther KING : « Il faut accepter les déceptions passagères, mais conserver l’espoir pour l’éternité. »