La Journée internationale du migrant est célébrée le 18 décembre de chaque année par les différents acteurs de la migration. C’est dans ce cadre que l’Association malienne des expulsés (Ame) a organisé une conférence de presse le samedi 17 décembre 2016 à son siège à Djélibougou. Elle était animée par le président de l’Ame, Ousmane, accompagné de Mamadou Konaté, conseiller juridique, et Souadou Touré, chargé du plaidoyer.
La Journée internationale du migrant est une initiative des Nations Unies célébrée en Afrique et en Europe le 18 décembre de chaque année. Selon le président de l’Ame, Ousmane Diarra, cette journée est une occasion symbolique d’avoir une pensée pour toutes les victimes des politiques et mesures discriminatoires prises par les Etats à l’endroit des migrants dans le monde.
Il dira que la célébration de cette journée permet également de développer des actions de solidarité avec les migrants en détresse, mais aussi d’offrir l’occasion aux acteurs d’expliquer à l’opinion publique nationale et internationale la situation difficile que vivent nos compatriotes dans les pays de transit et d’accueil.
Actualité brûlante, le conférencier a mis l’accent sur le cas de l’arrestation et l’expulsion violente des migrants maliens en Algérie. L’occasion était toute trouvée pour le président de l’Ame, pour aborder le problème de signature de l’accord de réadmission des migrants entre le Mali et l’Union européenne. Il a souligné que les organisations de la société civile ne doivent pas se focaliser uniquement sur la non-signature d’accord de réadmission, comme le gouvernement tente de le faire croire. Le conférencier a signalé que les autorités maliennes pourront toujours affirmer qu’elles n’ont jamais signé un accord de réadmission, mais pour autant, «l’expulsion, le tri, le retour forcé ou planifié des migrants se feront à travers d’autres types d’accord que les pays africains vont signer individuellement avec l’Union européenne».
Ousmane Diarra a par ailleurs rappelé que depuis le 03 décembre 2016, l’Algérie procède à une vague d’arrestations et d’expulsions de migrants subsahariens. Selon lui, plus de 1500 migrants subsahariens ont été brutalement arrêtés et expulsés de Tamanrasset dans des conditions inhumaines et dégradantes pour être par la suite conduits vers la frontière nigérienne. Parmi eux, indique le conférencier, 266 migrants maliens ont été enregistrés dès leur arrivée à Bamako.
Parlant de la contribution des migrants au développement socio-économique du pays, il a affirmé qu’elle est plus importante que n’importe quelle autre aide, y compris l’aide publique au développement. D’où la nécessité absolue, selon lui, de protéger nos ressortissants partout où ils se trouvent dans le monde. À l’en croire, l’Ame est profondément préoccupée par la situation des migrants en Algérie, surtout par le silence des autorités maliennes face à ce comportement d’un pays avec lequel le Mali entretient de bonnes relations. C’est pourquoi, il demande aux autorités maliennes de convoquer l’ambassadeur d’Algérie au Mali pour qu’il donne des explications à propos des vagues d’arrestations et d’expulsions des Maliens vivant en Algérie.
Korotoumou KARABENTA/Stagiaire