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Immigration: Le gouvernement a capitulé devant la pression sociale
Publié le jeudi 22 decembre 2016  |  Le Pays
Conférence
© aBamako.com par A S
Conférence de presse du ministre Abdoulaye Diop
Bamako le 19 décembre 2016 le ministre a tenu une Conference de presse sur l`accord de réadmission avec l`UE a Koulouba
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"Nous n'avons pas signé aucun accord portant sur le retour et la réadmission des immigrés maliens vivant en Europe ", a dit le Ministre des Affaires étrangères, Mr Abdoulaye Diop, le samedi sur RFI et, ce lundi 19 décembre, au cours d'un point de presse.




Malgré la mobilisation par le régime, de ses nounous diplômées des universités de Paris, de Londres et de Washington. Malgré la distribution des milliers de billets de FCA à certains médias privés. Malgré les sueurs déversées sur les plateaux de l'ORTM, par les Ministres Diop et Tall, en fin, Malgré les verbes et syllabes crachés par les députés de la majorité parlementaire. Une seule conclusion se dégage : Il y a eu Bel et bien signature d'un accord de principe.
Peu importe son appellation, comme le stipule le paragraphe 1er de l’article 2 de la Convention de Vienne de 1969 sur le droit des traités: « Aux fins de la présente convention, l’expression traité s’entend d’un accord international conclu par écrit entre Etats et régi par le droit international, qu’il soit consigné dans un instrument unique ou dans plusieurs instruments connexes, et quelle que soit sa dénomination particulière ».
Le communiqué dit conjoint, paraphé et signé par l'Etat du Mali et l'UE, portant sur le retour et la réadmission des immigrés maliens, engageait l'Etat du Mali sur les axes prioritaires de la discutions qui devrait s'ouvrir avec l'UE.
Sinon pourquoi, tout un continent, tel l’Europe, dépêche un ministre au Mali, au frais du contribuable européen, juste pour venir signer un chiffon?
Est-ce que Mr Diop pense que les Maliens le payent pour signer des chiffons au tour du café payé par nos impôts? De grâce...
La tentative de démenti de Mr Diop traduit deux choses. Soit, lui, son cabinet et son gouvernement, sont des véritables piètres diplomates, méconnaissant totalement la portée des actes qu'ils signent et les règles du droit international qui les régissent. Soit, ils les connaissent parfaitement... Dans ce cas, ils se foutent complètement des Maliens, et Diop serait atteint de l'adduction de signer. Ainsi, Abdoulaye Diop signerait plus vite que son ombre et penserait que son bilan tient plus au nombre d'accords signés Que leurs contenus. Cela traduit la nature aveugle et la capacité de notre diplomatie.
Quels que soient les arguments fournis par Diop, sa capacité à réinventer le droit et la langue française, lui et son gouvernement ont signé un pré accord et sont revenus là-dessus le week-end passé, avec l'aide de leur complice l'UE. Rien ne nous divertira. La tentative de faire passer cette forfaiture comme un acte politique de la part de certains partis ou organisations de la société civile, est peine perdue.
Aujourd'hui, la question de, on a signé, on n’a pas signé, ne se pose plus. C’est la capitulation du gouvernement face à la pression sociale qui intéresse le Rasta à plus d'un titre. Elle est la victoire du peuple qui s'éveille et qui agit.
En effet, depuis la publication du communiqué conjoint, à l'intérieur comme à l'extérieur, les Maliens se sont mobilisés comme une seule personne et ont porté leurs voix jusqu'à Koulouba. Celle du non à ce pré accord, (selon les juristes et intellectuels honnêtes et patriotes), ou communiqué (selon les pseudo-intellectuels et citoyens malhonnêtes, qui confondent l'intérêt de la nation à celui de leur famille biologique ou politique).
De façon pacifique, la majorité des organisations politiques, de la société civile et des citoyens actifs, a publié des communiqués, posté des vidéos de rejet dans les journaux et sur les réseaux sociaux. Certes, dans la forme, certaines réactions sont déplorables et condamnables. Elles ont heurté des sensibilités. Mais au fond, tous ont dénoncé d'une part, la signature du communiqué qui venait légaliser une pratique en cours (l'expulsion des Maliens), en Europe. D'autre part, ils ont dénoncé le manque de consultation préalable des acteurs de l'émigration et, de l'évaluation des conséquences économiques et sociales d'un engagement sur l'expulsion des Maliens d’Europe.
Je me réjouis doublement de la capitulation du gouvernement. D'abord, Cela présage d'une nouvelle ère, celle du peuple souverain, qui exerce son droit de regard sur la gestion des affaires publiques. Un peuple déterminé à faire valoir ses points de vue et à faire respecter sa volonté comme le disait Bob Marley : "You can fool some People some time, but you can not fool all the people all the time. Now we see the light, we gonna stand up and fight for yor Right " (tu peux mentir au peuple un moment, mais tu ne peux pas mentir au peuple pendant tout le temps. Maintenant que nous voyons la lumière, nous allons nous lever et nous battre pour nos droits.)
Ils ont cru pouvoir nous narguer. Ils ont cru pouvoir déplacer le problème sur le terrain de terminologie et de sémantique pour nous biberonner. Mais force reste au peuple. Il doit en être ainsi surtout les sujets d'intérêt général. Nous devons tous s'y mettre pour que cela soit, tout en s'attelant à parfaire les formes du contrôle citoyen pour qu'elles ne dénudent pas le fond.
Aussi, il est de notre devoir, sans arrière-pensée partisane, de louer l'attitude du gouvernement, chaque fois qu’il recule face à la pression sociale, pour écouter le peuple et agir suivant sa volonté.
Que le recule ou la capitulation soit volontaire ou imposé, il importe de noter le sens d'écoute des gouvernants aux cris du peuple et, à s'inscrire dans la dynamique de respecter le peuple. Seule importe la finalité.
Sur RFI, Abdoulaye Diop a répondu à la question de la journaliste sur la signature de l’accord de réadmission, une question qui a suscité beaucoup d'émoi et de tension. Que le gouvernement du Mali soit à l'écoute des foyers, des Maliens. Que fut ma joie, d'entendre mon gouvernement,( même si c'est pas tous les jours), dire qu'il ne saurait décider quoique ce soit concernant le peuple malien, sans au préalable le consulter.
Nous regrettons, qu'ils n’y aient pas pensé avant et qu'ils se soient toujours comportés ainsi. Gouverner c'est prévoir.
La marque de fabrique, le mode de gestion de ce gouvernement avait toujours été de mépriser le peuple, de l'imposer des décisions, de boucher ses oreilles aux cris du peuple tout en organisant un semblant de consultation pour légitimer les décisions et opérations impopulaires et néfastes, telle l'opération de déguerpissement de Ami Kane qui a détruit des milliers d'emplois.
En Conclusion, il revient au gouvernement de tirer toutes les leçons de cette crise. De revoir sa façon de gouverner, son opinion sur la mentalité et le degré d'engagement du peuple. Les vieux brisquards qui sont tapis dans l'ombre du sommet de l'Etat et, qui continuent de penser que le Malien est un être statique, borné et insensible, doivent revoir leur logiciel d'analyse à défaut d'être mis de côté.
Sachons, enfin, que le faux démenti de l'UE, est du à sa nouvelle stratégie de veiller sur son image en ne faisant plus passer aucune décision par la force. Sans abandonner l'idée de faire signer l'accord de réadmission, l'UE retire le sujet de la table en attendant un bon moment. Alors à nous de ne pas baisser de garde.
One Love
La Rédaction
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