Le ridicule ne tue plus au Mali. Après avoir cassé les maisons des pauvres populations de Niamakoro et de Sénou sous prétexte de l’extension de la zone aéroportuaire, voilà aujourd’hui que ledit site est anarchiquement attribué à d’autres personnes au mépris de son schéma d’aménagement. Qu’en est-il exactement ?
Après le déguerpissement musclé des occupants « illégaux » de la zone dite Faladiè-Est, des maisons poussent à présent comme des champignons dans ladite zone. Tous les jours, ceux qui passent sur la route de Sénou et Sirakoro assistent, stupéfaits, à des nouvelles constructions. Face à cette situation, votre hebdomadaire a tenté de voir clair dans cette situation confuse. Il ressort de nos investigations qu’après le déguerpissement de ses premiers habitants, la zone a été aménagée et un plan a été adopté dans ce sens par la Direction nationale de l’urbanisme. Ce plan d’aménagement prévoyait trois zones: une zone pour les habitations, une zone pour les services et une autre pour les industries.
Le gouvernement, dans l’optique de réaliser une action de solidarité à l’endroit des déplacés du Nord, aurait pris l’initiative de procéder à un morcellement dans la zone afin d’installer les personnes victimes de la crise. C’est ainsi que plusieurs anciens chefs rebelles ont bénéficié des parcelles dans la zone, notamment l’Amenokal de Kidal. Lequel y a bénéficié d’un grand domaine. Seulement voilà. Il semble que l’on a profité de cette attribution pour faire du désordre, au mépris du schéma d’aménagement adopté. Le domaine aéroportuaire a été marchandé. Tout le monde a été servi. Des anciens ministres et d’autres personnalités, dont l’actuel gouverneur du district de Bamako, ont tous eu leur part du gâteau. On a profité du recasement des victimes pour s’offrir à manger. Une flagrante discrimination que les autorités cautionnent à travers leur silence assourdissant. En effet, ce sont les pauvres qui ont été dépossédés de leurs parcelles pour ensuite les donner aux plus nantis et aux ‘’bras longs’’ de la République. Il est temps de voir clair dans cette affaire, au lieu d’attendre et venir casser les maisons des gens après.
La plupart des nouveaux occupants affirment avoir acquis des parcelles avec le maire du District, Adama Sangaré. Des gens circulent avec des faux titres. Des documents qui n’émanent pas de la mairie du District. Aux uns et autres de faire énormément attention avec les parcelles de Faladiè-Est. A bon entendeur salut!
Youssouf Diallo