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Polémique sur le prétendu accord de réadmission des immigrés maliens en situation irrégulière: Le Premier ministre dément la signature de l’accord mais reconnait celle d’un communiqué conjoint
Publié le vendredi 23 decembre 2016  |  Infosept
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© aBamako.com par A S
Table ronde des bailleurs de fonds pour le financement du programme DRR
Bamako, le 08 décembre 2016 une le Premier ministre Modibo Keita a présidé la Table ronde des bailleurs de fonds pour le financement du programme DRR au Radisson
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Alors que trois ministres de la République, en l’occurrence Abdoulaye Diop, Abdramane Sylla et Mountaga Tall ont juré la main sur le cœur de n’avoir ni signé ni l’intention de signer un quelconque document relatif à la réadmission des maliens en situation irrégulière en Europe, le Premier ministre Modibo Keita admit devant la représentation nationale avoir conclu avec l’Union Européenne l’accord de retour dans la dignité des maliens en situation irrégulière. Le PM est allé jusqu’à dire que le Gouvernement du Mali est prêt à appuyer la migration légale de toutes ses forces et à combattre les causes de la migration illégale. Qui du PM ou des ministres précédemment cités ont-ils raison ? A qui profite cette galéjade d’Etat ? L’Union Européenne a-t-elle promis espèces sonnantes et trébuchantes au Gouvernement malien qui semble visiblement à court de liquidité pour son programme ?

Le Gouvernement du Premier Ministre Modibo Keita est dans une tourmente énorme consécutive à la prétendue signature de l’accord de réadmission des maliens en situation irrégulière de l’espace européen. Deux séances importantes à l’Assemblée Nationale n’ont malheureusement pas éteint la vive flamme qui continue de consumer les jeunes immigrés maliens en dehors de leur pays. La première séance était une interpellation à l’Assemblée Nationale, des ministres en charge de la question d’immigration, à savoir le ministre des en charge des Affaires Etrangères, le ministre des maliens de l’extérieur et celui de la Communication, porte-parole du Gouvernement. Ces trois ministres se sont battus comme des beaux diables pour persuader leurs compatriotes qu’aucun accord de réadmission n’a été signé avec l’UE et qu’aucun accord de ce genre ne sera « jamais » signé pour expulser des maliens dans n’importe quelle situation où ils se trouvent.

L’Opposition Républicaine qui semblait avoir des preuves avait tout simplement réservé ses arguments appuyés d’images à la seconde séance qui était surtout une motion de censure contre le Gouvernement du PM Modibo Keita. Cette motion de censure avait à son ordre du jour trois préoccupations majeures qui donnent de l’insomnie au peuple malien, à savoir le consentement du Gouvernement à signer l’accord de réadmission des immigrés en situation irrégulière, son incapacité à assurer la sécurité des personnes et de leurs biens et enfin l’incapacité du Gouvernement à organiser des élections communales transparentes, crédibles et sur toute l’étendue du territoire national. Les trois préoccupations majeures soulevées par l’Opposition ont non seulement été argumentées et appuyées par des images d’immigrés passés à tabac dans un aéroport, mais aussi et surtout suscité beaucoup de réactions chez les députés de la majorité et une colère souvent bleue de la part du PM.

M. Modibo Keita a dans son intervention fustigé l’Opposition qui a utilisé le mot « incurie », avant de reconnaitre la signature par le gouvernement d’un communiqué conjoint avec l’UE pour la réadmission dans des conditions de dignité des maliens qui sont en situation irrégulière. Il a aussi avoué la présence d’une délégation de haut niveau pour l’identification des présumés maliens qui sont au nombre de 400 et qui ne sont en réalité que 14, incarcérés dans les prisons allemandes. A la lumière des interventions du chef du gouvernement, le doute persiste et la polémique ne faiblit pas. S’il s’avérait que le gouvernement a bien signé un quelconque document de réadmission, il devra en toute responsabilité faire face à cette bourde aux conséquences incommensurables.

En définitive, alors qu’on s’attendait à des débats houleux, à la hauteur de la confiance que le peuple a placé en ses élus, la motion de censure de l’Opposition a encore, une fois de plus, prouvé aux maliens que l’Assemblée est loin d’être l’endroit ou le cadre où ses intérêts sont défendus. Les députés de la majorité ont fait preuve de surdité, d’arrogance et d’incapacité à mener des débats de qualité.

Youssouf Sissoko
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