La Force Barkhane a organisé une vaste opération de ratissage et de contrôle dans le nord à la frontière avec l’Algérie. Le 18 ème soldat français tué au Mali est tombé le mois dernier dans la région de Boughessa et Tin Zaouaten.
Baptisée Opération Iroquois ce déploiement de la force Barkhane s’est déroulé durant les deux premières semaines du mois de décembre. Au total 500 hommes ont été mobilisés pour cette mission. Considéré par le commandement français comme une opération d’envergure, Iroquois a mobilisé outre le personnel engagé sur le terrain 200 véhicules et un support aérien important.
Les éléments de la force Barkhane ont effectué un contrôle des accès de la zone de Boughessa, puis ont procédé au contrôle du secteur permettant la saisie d’un important stock de ressources pouvant être utilisées pour la constitution d’engins explosifs improvisés. Le dispositif a ensuite étendu son contrôle aux abords de la ville avant de poursuivre sa progression en direction de Tin Zaouaten.
Le premier bilan communiqué par le commandement français fait état de la découverte d’obus, d’un millier de cartouches et de matériel informatique. Avec cette opération, Barkhane indique avoir maintenu également une pression sur les groupes terroristes en leur démontrant qu’il n’existait pas de zone refuge dans la bande sahélo-saharienne. Barkhane estime à 200 le nombre des combattants d’Ançadine dans cette région.
Au moment où la force Barkhane multiplie les opérations contre les groupes terroristes dans le nord du pays, certains dirigeants des pays du sahel soulignent la nécessité de mutualiser leurs moyens militaires pour répondre aux défis sécuritaires. Pourtant selon Baba Dakono, juriste et spécialiste des questions de sécurité, cette coopération des forces africaines initiée par le forum de Dakar depuis 2014, est confrontée à de nombreuses difficultés. Il est joint par Idrissa Sako
"Comme vous le savez, l’Opération Barkhane depuis la fin de la transition d’avec l’Opération Serval avait pour objectif de combattre les groupes armés terroristes d’un point de vue régional, d’un point de vue sahélien. Maintenant en faisant allusion aux propos du Chef de l’Etat malien qui rentre d’ailleurs, il faut le rappeler, dans le discours qui prévaut depuis 2014. En décembre 2014, au Forum de Dakar, il était question de cette mutualisation des ressources militaires des pays du sahel. On a vu avec ce qui s’est passé au Burkina que le fait qu’on poursuive les forces armées terroristes qui se replient dans un autre pays sans possibilité pour les forces armées qui les poursuivaient de continuer cette poursuite peut être très handicapante.
Qu’est ce qui retarde cette mutualisation des forces, est-ce un manque de moyens ou un manque de volonté politique ?
La question de manque de moyens, on peut l’occulter, mais la question de souveraineté est très importante. Vous savez, autoriser des troupes étrangères à poursuivre d’éventuels criminels sur son territoire représente d’énormes enjeux du point de vue de la souveraineté".