Les réactions autour de l' "accord de réadmission" continuent.
Hier à l'appel du Collectif « Mains propres », des centaines des maliens immigrés en France ont pris d'assaut le consulat du Mali à Paris. Les manifestants ont dénoncé l’envoie en Europe de fonctionnaires maliens pour l’identification des migrants en situation irrégulière et l’exigence d’une carte Nina pour avoir accès au passeport. Les manifestants exigent également la démission « du ministre des Affaires étrangères et celui des Maliens de l’extérieur pour leur trahison ».
Tapa Konté est le porte parole du Collectif « mains propres » en France. Il est joint au téléphone par Idrissa Sako.
«Je précise que nous occupons toujours le Consulat du Mali en France. Ce qui a le plus motivé l’action est surtout le quiproquo qui anime toute la toile maintenant, qui est le problème de l’accord sur l’immigration que l’Union européenne essaye d’imposer aux pays africains. Signé ou pas signé, ce n’est plus notre problème, si ce n’est pas signé, tant mieux, parce que le ministre des Maliens de l’extérieur est actuellement en France…
Concrètement, vous avez parlé de quoi avec le ministre Sylla ?
D’abord sa démission à lui, ainsi que la démission du ministre des Affaires étrangères qui se sont fait rouler dans la farine par le ministre néerlandais. La 3e chose, est qu’on a dit qu’on n’a pas signé d’accord alors que nous avons la preuve que des policiers, des agents maliens ont été envoyés en Europe pour identifier les sans papiers maliens. Et enfin dans le cadre du passeport biométrique, on a lié la carte Nina au passeport qui est entrain de transformer des Maliens en situation régulière en des sans papiers aujourd’hui en France. Que cette décision soit immédiatement suspendue. Au-delà de ça, il y a nos autres revendications qui n’ont pas été satisfaites et qui sont relatives au fonctionnement du Consulat ».
En marge à cet « accord de réadmission », une rencontre a réuni hier nuit le ministre des Maliens de l’extérieur et la communauté malienne vivant à Montreuil. Selon le porte parole du collectif « sans papiers », leur association est restée en marge de la rencontre. Le collectif demande aux autorités maliennes « d'expliquer les raisons de l'expulsion des Maliens avec des laissez-passer Européens ».
Anzoumane Sissoko, porte parole du collectif « sans papiers » en France est joint au téléphone par Moumine Sindébou.
« La manière dont la rencontre s'est passée, nous ne l'avons pas du tout appréciée. Parce que si le Ministre vient rencontrer les Maliens de France, la question des « sans papiers » se pose. Une fois que le Ministre finit son discours, notre mouvement devait intervenir. Notre association est reconnue par les Institutions françaises, par le président de la République, le ministre de l’Intérieur et celui des Affaires étrangères. Le Parlement Européen nous reconnaît. Même le gouvernement malien nous reconnaît. Après l'intervention du Ministre, on devait donner la parole au représentant des « sans papiers ». Cela n'a pas été le cas. C'était du désordre total. Chacun voulait prendre la parole. Au finish, nous n'avons pas pu nous exprimer. C'était dans une confusion totale, le message n'est pas passé. Le Mali dit qu'il n'a pas signé d'accord de réadmission, mais pourquoi on accepte aujourd'hui que des Maliens soit expulsés à Bamako avec des laissez-passer européens. Quelle explication le gouvernement malien donne t-il à cette situation ?
Nous demandons à toute la société civile, à toute la presse malienne d'être solidaires à notre lutte ».
Les manifestants occupent toujours le Consulat du Mali en France. Nos tentatives pour joindre les responsables sont restées vaines.