C’est en présence de nombreuses personnalités dont le ministre de la Culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo que le Conseil international des musées (Icom) a procédé, vendredi dernier, au lancement officiel de la liste rouge des biens culturels ouest-africains. Cette liste, faut-il le rappeler, a été établie avec les soutiens du Département d’Etat américain, la Confédération Suisse et l’Uemoa.
Première à prendre la parole, France Desmarais, la directrice des Programmes et du partenariat à l’Icom. Elle a expliqué que leur organisation a été créée en 1946 pour représenter les musées et les professionnels de musées à travers le monde. A cet égard, a-t-elle ajouté, elle a pour mission de promouvoir et protéger le patrimoine culturel et naturel, présent et futur, matériel et immatériel. “Nous avons plus de 36 000 membres répartis dans 138 pays” a-t-elle ajouté.
Pour France Desmarais, la protection du patrimoine en cas de catastrophes naturelles ou de conflit armé est aussi au cœur des préoccupations de l’organisation Icom. Ce travail est accompli, selon elle, par le Comité pour la gestion des risques en cas de catastrophes (Drmc). A l’en croire, cette liste rouge se justifie par le fait que l’Afrique de l’ouest a subi au cours de son histoire de lourdes pertes de son patrimoine culturel. A cela, s’ajoutent les récents conflits. La liste rouge, a-t-elle insisté, n’est pas une liste d’objets volés, mais des biens culturels, des objets inventoriés au sein de collections d’institutions reconnues. Le document sert surtout à exposer les catégories de biens culturels les plus exposés au trafic illicite. Ainsi, dans ladite liste, on y trouve des plaques de pierre avec des écrits en arabe du 12è, 18è siècles après J-C, des manuscrits du 13è, 17è siècles après J-C, des statuettes en terre cuite, des objets divers…Elle a saisi cette opportunité pour remercier l’ensemble de leurs partenaires qui ont contribué à ce que ce projet soit une réalité.
De Terry Nyambe, conservateur du Musée national de Zambie et membre du Conseil d’administration de l’Icom, au représentant de l’Uemoa et celui de l’ambassade des Etats Unis, tous se sont réjouis de cette initiative et ont appelé à la grande vigilance pour la protection des biens culturels.
Le Premier conseiller de l’ambassade des Etats Unis d’Amérique au Mali, Jeffery. A Salaiz, a rappelé leur engagement dans la protection du patrimoine culturel, surtout avec l’Institut Ahmed Baba de Tombouctou qui a bénéficié d’un financement de 120 millions Fcfa pour la préservation et le partage des enseignements qu’offrent les manuscrits de Tombouctou à travers le monde.
Quant à la ministre de la Culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, tout en remerciant l’Icom pour l’initiative, elle a par la même circonstance rappelé les nombreux efforts fournis par son Département à travers le Musée national pour la formation des agents des douanes et de la police dans la protection de ces biens culturels.
Elle a aussi rassuré les partenaires et l’ICom que le Ministère de la Culture va s’engager pour que l’ensemble des acteurs puissent s’approprier le contenu de cette liste rouge.