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Trois questions à Monsieur, Bams M’Bouillé CISSÉ, Secrétaire chargé de la jeunesse et des sports du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne de France (CSDMF), actuellement à Bamako en mission d’information: « Non à l’accord de réadmission entre notre pays l’Union européenne »
Publié le mardi 27 decembre 2016  |  Le Républicain
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Le Républicain : Vendredi 23 décembre 2016, les Maliens de France ont organisé une marche vers l'ambassade pour protester contre les identifications en vue des expulsions hors Europe. Combien de personnes y avait-il à cette manifestation ?

Bams M'Bouillé CISSÉ : En effet, le vendredi 23 décembre 2016, les Maliens de France et leurs amis à l'initiative du Mouvement pour la dignité du Mali (MDDM) sont massivement sortis pour dire non à l'accord de réadmission entre notre pays d'origine le Mali et les 27 pays de l'Union européenne. Je ne saurais dire le nombre exact de manifestants, mais la mobilisation était à hauteur de souhait.

Au départ du cortège, nous étions environ 500 personnes, et pendant la marche vers notre ambassade, nos rangs grossissaient progressivement, la preuve que les Français aussi sont solidaires de notre mouvement. A la fin de la manifestation, une délégation de cinq personnes a été reçue par l'ambassadeur Diarra, et lui a remis notre déclaration afin qu'il le remette aux plus hautes autorités du Mali.

Immédiatement, les manifestants ont pris la route pour la Mairie de Montreuil où le ministre des Maliens de l'Extérieur Abdramane Sylla venait donner des explications à la communauté malienne de France.

Que pouvait-on lire sur vos banderoles et quel message avez-vous porté à l’Ambassadeur ?
Sur les banderoles, on pouvait lire "non à l'accord de réadmission", "la libre circulation est un droit pour chaque être humain", "trahison du gouvernent", "Ibk nous a trahi", "sylla démission", "Diop démission". Les manifestants scandaient "Ibk démission".
Les manifestants exigeaient que l’Etat malien refuse les identifications de personnes à expulser et que notre gouvernement ne soit pas associé à l’Union européenne pour assumer des mesures de rejet des Africains et d’accueil massif des réfugiés d’autres pays que certains Etats occidentaux aussi ont contribué à détruire.

Qu’est ce qui s’est passé à la mairie de Montreuil où les manifestants se sont rendus et où s’était rendu le Ministre des maliens de l'extérieur Abdramane Sylla pour une réunion d'information ?
Oui, effectivement, le Ministre Sylla, notre Ministre de tutelle avait convié les Maliens de France à une réunion d'information à la Mairie de Montreuil sur les accords de réadmission signés par le Mali et l'Union européenne. Dès le parvis de l'hôtel de ville de Montreuil, on pouvait sentir une tension parmi les 300 à 400 personnes présentes.

Le rendez-vous a pris une heure de retard tant le public nombreux était en tension. Un impressionnant dispositif de sécurité de la police française a été déployé avec fouille systématique de chaque participant avant son entrée dans la salle des fêtes de la Mairie de Montreuil. Après 2h30 de réunion émaillée de cacophonies et d'interruptions permanentes, le Ministre n'a pas pu convaincre l'auditoire.

Car son discours était le même que celui prononcé devant l'Assemblée nationale, donc déjà rejeté par la plupart des participants. Et, certaines personnes étaient déterminées à lui apporter la contradiction. Notamment sur les points concernant l’arrivée de policiers maliens en France pour des formations. Or, des personnes présentes dans la salle, avaient des liens personnels avec des membres de ladite délégation. Son insistance à vouloir calmer les esprits a été vaine. Le Ministre Sylla a quitté la salle sous les huées et des cris : « Sylla démission ! Ibk dégage ! ». Vers 23h le Ministre s'est rendu au Consulat du Mali en France, occupé par le collectif Mains propres, dont l'objectif est d'exiger des services consulaires de qualité.

Après plusieurs actions auprès des autorités maliennes et même la signature d’un mémorandum avec le Consul général sans aucune suite concrète, plusieurs membres de cette organisation ont investi les locaux du Consulat pour exiger la satisfaction de leurs revendications dont la dissociation de la délivrance du passeport de celle de la carte Nina. Lors des échanges avec les personnes présentes le Ministre Sylla s'est fait sermonner pour la mauvaise gestion des services consulaires, dirigés par un Consul qui passe son temps à Bamako et qui vient de se faire élire Conseiller municipal Rpm en commune V de Bamako. Le Ministre est parti de là aussi sans convaincre et l'occupation du Consulat continue jusqu'à présent.

Propos recueillis par Sidiki Dembélé
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