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Processus de paix : Pourquoi les “Bellah” veulent prendre les armes
Publié le mardi 27 decembre 2016  |  L’Indicateur Renouveau
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A l’issue de la conférence internationale de la communauté noire Kel-Tamasheq sur la “sécurité communautaire“, organisée du 22 au 24 décembre 2016 à la Maison de la presse de Bamako, les “Bellah“ n’ont pas caché leur colère contre les autorités de la République “qui manifestent du mépris à son endroit, allant jusqu’à boycotter sa conférence malgré les invitations à elles adressées“.

La communauté noire Kel-Tamasheq se sent maltraitée au Mali. C’est le sentiment exprimé par ses leaders le week-end dernier à de la conférence internationale de la communauté noire Kel-Tamasheq sur la “sécurité communautaire”, organisée du 22 au 24 décembre 2016 à la Maison de la presse de Bamako.

Pour le président de la communauté, Aboubacrine Mohamed Cissé, “l’Etat est injuste dans le traitement des communautés au Mali. Les gens sont traités en fonction de la couleur de la peau. On veut se manifester pour que nos préoccupations soient connues des Maliens et de la communauté internationale”.

Les participants de cette 1re édition de la conférence de la communauté noire Kel-Tamasheq sont outrés par le fait qu’aucune autorité de la République ne s’est présentée à leur rencontre, alors que les Tamasheq blancs (Touareg, Ndlr) sont accueillis à l’aéroport et logés dans les chambres climatisées quand bien même ils ont pris les armes contre leur pays.

“Il ne peut pas y avoir la paix au Mali parce que les communautés n’ont pas le même traitement. Nous Tamasheq noirs, nous n’avons jamais pris les armes contre notre pays. Cela ne dénote pas d’une faiblesse, mais de la volonté de rester conformes à la Constitution qui veut un Mali uni. Nous sommes des bâtisseurs, mais malheureusement, c’est nous qui sommes piétinés par les autorités. Nous aussi nous pouvons prendre les armes, et le jour où nous allons nous soulever, ça va chauffer. Nous avons compris qu’on est écouté que lorsqu’on prend les armes. Nous ne sommes connus qu’avec le travail, mais ce sont les bandits armés qui sont plus considérés”, a déclaré le président Aboubacrine Mohamed Cissé.

Et le président de poursuivre : “C’est désormais le point de départ de notre lutte. Nous sommes ignorés et méprisés par les autorités parce que nous sommes noirs, mais qu’elles sachent que nous sommes aussi nobles, que nous comptons aussi. Ce qui se trame par rapport au nord consistant à vouloir attribuer cette partie du pays aux Tamasheq blancs, si cela se faisait, nous prendrons nos responsabilités”.

“Nous avons mis en échec le Mécanisme opérationnel de coordination (Moc) à Gao. Les gens de Kidal ont dit qu’il n’y aura pas de patrouilles mixtes à Kidal, et nous avons dit qu’il n’y aura pas de Moc à Gao. Nous y avons déployé nos hommes qui sont armés jusqu’aux dents”, a révélé un responsable de la communauté noire Kel-Tamasheq.

Pour cette conférence internationale sur la “sécurité communautaire, contribution de la communauté noire Kel-Tamasheq (CNKT) à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali”, tenue du 22 au 24 décembre à la Maison de la presse, les participants étaient venus outre le Mali, de la Libye, l’Algérie, le Maroc, etc.

M. D.
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