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Préavis de grève du syndicat autonome de la magistrature : Les dérives du gouvernement dénoncées
Publié le mardi 27 decembre 2016  |  Le Matinal
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Par une lettre reçue par notre rédaction le 23 décembre 2016 et signée par le Président du Comité Directeur Cheick Mohamed Chérif KONE, le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) adresse un préavis de grève à Madame le Ministre du Travail et de la Fonction Publique, Chargée des Relations avec les Institutions. D’une durée de sept jours ouvrables, à compter du 09 janvier prochain, le SAM se dit déterminé à aller jusqu’au bout, et à épuiser tous les recours de droit, quitte à déboucher sur une grève illimitée. Coup dur donc pour le gouvernement qui fait également face à la fronde des enseignants et du monde de l’économie souterraine.
Sale temps pour le régime en place. Car après les casses perpétrées sur les voies publiques et certaines artères de Bamako, les casses des habitations, le procès Amadou Haya Sanogo, les grincements de dents dans le monde des enseignants, la confusion créée autour des accords de l’Union européenne, ce sont les magistrats qui mettent le bâton dans les roues du gouvernement. Conclusion : la machine étatique est grippée. IBK doit vite intervenir pour désamorcer les situations de crise auxquelles notre pays s’habitue finalement, toute chose qui ne l’honore pas.
Par la présente, et conformément aux dispositions des articles 1 et 2 de la loi n°87-47/AN-RM du 04 juillet 1987 relatives à l’exercice du droit de grève dans les services publics, le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) vient de notifier son préavis de grève au ministre concerné.
L’arrêt de travail, d’une durée de sept jours ouvrables, débutera le 09 janvier 2017 à partir de 00 heure et prendra fin le 17 janvier 2017 à partir de 00 heure sur l’ensemble du territoire national.
Il faut savoir que depuis belle lurette, le SAM en dépit de sa bonne foi, relève des violations des principes démocratiques et des valeurs républicaines devenues la règle et la caractéristique du gouvernement dont les attitudes traduisent un manque de considération et surtout révélatrices d’hostilités et de mépris envers l’institution judiciaire et les magistrats.
La vérité des faits :
La volonté manifeste du gouvernement de fuir sa responsabilité est aujourd’hui monnaie courante. Les quelques points ayant fait l’objet d’accord entre les parties, suite à au préavis de grève du 11 Juillet 2016, n’ont jusqu’à ce jour pas connu de début d’exécution ; le rapport, issu du dialogue national institué par le gouvernement lui-même, a été purement et simplement classé de façon unilatérale pour des raisons non portées à la connaissance du SAM. Pis, la loi sur la Cour Suprême, aussitôt promulguée après son adoption pour être d’application immédiate, est elle aussi en souffrance par négligence du gouvernement, faute de textes d’application sans oublier les directives et instructions du Président de la République concernant l’alignement des magistrats de la Cour Suprême sur les membres des institutions comparables d’une part, et d’autre part, des correctifs à apporter au décret N 0837/ P-RM du 10 novembre 2014 fixant les taux de certaines primes et indemnités allouées aux fonctionnaires et agents de l’Etat, en vue de la prise en compte des acteurs de la justice. Toutes choses qui sont restées sans effet en raison d’une fin de non-recevoir opposée par le gouvernement.
Mieux, les membres de la Cour d’Assises de Bamako en transport à Sikasso se sont vus refusés le bénéfice du décret N 0001/P-RM du 15 janvier 2016 fixant les conditions et les modalités d’octroi de l’indemnité de déplacement et de mission au moment où le SAM demeure toujours écarté du CESC en dépit d’une décision de justice définitive et exécutoire.
Face à cette situation alarmante, le SAM est en droit de faire recours par les moyens légaux qui lui sont reconnus, à savoir le droit à la protestation et à la grève.
C’est pourquoi, par la présente action et celles à suivre, le Syndicat Autonome de la Magistrature entend, d’une part dénoncer les dérives du gouvernement, et d’autre part, exiger de celui-ci le respect de ses engagements et des décisions de justice.
En cas de non satisfaction, le Syndicat se réserve le droit de reprendre son mouvement de protestation ultérieurement pour une durée illimitée.
Voilà qui dénonce les tares du régime et ses dérives totalitaires. IBK doit se sentir responsable et faire en sorte qu’il y ait une bonne collaboration entre les institutions. Il doit éviter les crises à répétitions et se montrer adroit dans l’exercice du pouvoir et surtout se mettre à l’idée que le pouvoir absolu corrompt absolument.
Rassemblés par Issiaka Sidibé
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