Dans la société de bouillon « Aminata Konaté » où société « Bara Musso », les problèmes des travailleurs sont multiples et gravissimes : pas d’embauches, heures de travail démesurées, absence d’immatriculation à l’INPS, bulletins de salaires inexistants etc. Face à une telle situation de mal – vivre, les travailleurs ont cru donc devoir s’organiser. C’est ainsi qu’ils sollicitèrent le Secrétariat Général du Syndicat National de l’Alimentation, SYNATHA, affiliée à l’Union Nationale des Travailleurs du Mali, UNTM.
Conformément à la législation en vigueur, nous avons pris contact avec la direction de la société.
Plusieurs correspondances ont bien sûr servi de relais. Histoire de nouer le dialogue social.
Notre objectif était de pouvoir installer une structure syndicale au sein de l’entreprise, le plus normalement. Mais, nous avouons que cela ne fut pas du tout facile tant la direction de la société était réfractaire à toute animation syndicale.
Finalement, c’est à la Bourse du travail, siège de l’UNTM, que les travailleurs parviendront à mettre leur comité syndical sur place. Le sieur Gaoussou Keïta fut élu à l’occasion secrétaire général du bureau. Par nos soins, la direction de la société fut informée des faits. Naturellement, le comité syndical a écrit à sa direction des correspondances relatives non seulement à son existence, mais aussi et surtout à l’entame des concertations sur les conditions de travail des agents.
Curieusement, c’est par voie d’huissier que la direction intima l’ordre à Gaoussou Keïta, le secrétaire général du bureau syndical, l’ordre d’arrêter ses actions ou tentatives d’actions.
Grand fut notre étonnement de constater que l’on mettait ainsi fin au contrat de travail du syndicaliste. La société « Bara Musso » n’a pas daigné saisir l’Inspection du Travail de notre pays. Elle s’est contentée de passer par un huissier.
Cela est – il normal ?
L’affaire a été donc portée à la Direction Régionale du Travail. Les parties furent convoquées pour une tentative de conciliation. Cela n’a pas abouti car la direction de la société était restée de marbre. Le cas Gaoussou Keïta survient, faut – il le rappeler, après une série de licenciements au sein de la société. Certains agents sont mêmes envoyés en prison par la société.
Avec son arsenal de juristes (Avocats, Huissiers…), « Bara Musso » ne se prive pas de fouler au sol le Code du Travail. Avec après de 850 employés, la société n’a ni Chef de personnel encore moins de Responsable des Ressources Humaines. Dès lors, l’on comprend pourquoi les travailleurs sont traités avec peu d’humanisme : pas de bulletins de salaires, sans couverture sociale, 48 heures de travail par semaine,… Nous avons l’impression aujourd’hui que « Bara Musso » emploierait d’autres nationalités que des Maliens. A l’UNTM, nous ne saurons tolérer que des travailleurs, nos camarades, soient privés de leur droit syndical. Fidèle à notre vocation, nous userons de tous les moyens légaux pour que Gaoussou Kéïta et autres soient remis dans leurs droits. Hier, aujourd’hui et demain, l’UNTM répondra à l’appel des travailleurs pour la défense de leurs intérêts matériels et moraux.
Harouna Djiguiba
Secrétaire Général du Syndicat National de l’Alimentation (SYNATHA)