Dans le cadre de la caravane de la liberté, Audace Libre Afrique Mali (ALAM) a organisé le samedi 24 décembre 2016, une conférence débat à l’Amphi 1 de la Faculté de droit public (Fdpu) sur le thème « Décentralisation et développement local à la lumière des élections communales ». Cette conférence débat était animée par Dr Souleymane Dé, enseignant à ladite faculté, et Dramane Guindo, membre de la direction des collectivités, en présence du président de ALAM, Jonas Dougnon et d’autres personnalités. A travers l’organisation de cette caravane à Gao, Mopti et Bamako, le groupe de réflexion ALAM entend apporter une solution à la mauvaise gouvernance qui mine le pays depuis quelques années.
Dans ses mots de bienvenue, le président de ALAM, Jonas Dougnon a fait savoir que ALAM est un groupe de réflexion qui vise à promouvoir les idées de libertés politiques et économiques, la démocratisation des sociétés africaines, l’importance de la société civile et la place de la jeunesse dans la société.
Avant d’ajouter que son groupe de réflexion a l’habitude d’organiser des activités comme les séminaires, les caravanes, les cafés de la liberté dont l’objectif est de pouvoir faire des publications. A sa suite, le premier conférencier, Dramane Guino s’est appesanti sur « la gouvernance participative » qui selon lui, est une meilleure implication des populations, un facteur indispensable de cohésion sociale et de rapprochement entre les administrateurs et les administrés. Avant de citer quelques caractéristiques de la mauvaise gouvernance dont le non respect des droits humains et la corruption. « On ne peut pas parler de bonne gouvernance s’il n’y a pas de presse libre, une justice indépendante et un organe législatif pour contrôler l’action gouvernementale. La décentralisation est un gage de réussite pour la bonne gouvernance.
La gouvernance démocratique constitue un défi majeur à relever en mettant en place à l’échelle régionale et locale des mécanismes qui devront permettre une meilleure prise en compte des citoyens, des organisations de la société civile dans la gestion des affaires publiques, y compris celles relatives à la sécurité du pays », a-t-il conclu. Quant au deuxième conférencier, Dr Souleymane Dé qui a développé le thème « Décentralisation et développement local à la lumière des élections communales », il a indiqué que la décentralisation constitue une opportunité pour les populations de décider et d’entreprendre des actions de développement de proximité répondant au mieux aux préoccupations qu’elles vivent. Au Mali, dit-il, la démocratie locale s’inscrit dans le cadre de la décentralisation.
A l’en croire, les élections communales marquent une véritable prise de conscience des questions de développement, tant au niveau national que local. « La situation du Mali se caractérise par une situation économique marquée par la misère et la pauvreté avec comme corollaire, l’ignorance et l’analphabétisme. Une situation qui favorise la corruption électorale (achats des voix et monnayage du bulletin de vote) et transforme souvent les populations en bétail électoral.
Situation qui est exploitée par tous les partis tendances confondues (majorité comme opposition). Si l’Etat malien présente formellement les caractéristiques d’un Etat de droit, l’amer constat est celui que les fragiles gains démocratiques sont menacés par certains phénomènes contre lesquels l’Etat de droit était censé protéger le citoyen : la corruption, l’abus de pouvoir, le népotisme, le clientélisme, etc. Le développement local n’est pas l’affaire des seuls élus, il s’agit bien d’un processus inclusif qui associe l’ensemble des acteurs concernés : Etat, Collectivités Territoriales, Société Civile, Partenaires Techniques et Financiers (PTF) », a-t- conclu.