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IMMIGRATION: Comment les jeunes Africains contournent la mauvaise gouvernance des dirigeants leurs pays
Publié le jeudi 29 decembre 2016  |  L'Enquête
Migrants
© aBamako.com par A.S
Migrants rapatriés d’Algérie
Bamako le 10 aout 2016 424 jeunes rapatriés d’Algérie sont arrivés à l’école de Sogoniko
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Au Mali comme presque tous les pays de l’Afrique occidental, l’immigration des jeunes est un sujet très délicat et pourtant inévitable et bien actuel. Une drogue lucrative des jeunes Africains et un moyen pour eux de contourner le chômage et la mauvaise gouvernance des dirigeants Africains. Pour en savoir un peu sur les raisons du désir des jeunes Maliens de quitter le pays natal pour l’Europe, l’Enquête est allé à la rencontre des expulsés et expatriés Maliens.




Le Mali est un pays à tradition d’émigration. Selon une étude de l’organisation internationale pour la migration OIM, le Mali se classe au 3ème rang du flux de migration dite clandestine des pays d’Afrique centrale et de l’Ouest arrivant en Europe par la mer à partir de l’Afrique du nord. Cette place qu’occupe le Mali n’est pas quelque chose de surprenante. C’est du fait que sa jeunesse mus par le désespoir du chômage, la mauvaise gouvernance qui s’ajoutent les calamités naturelles qui expliquent les inquiétudes et les poussent à franchir les mers et les grillages de tous les périls en prétendant rejoindre l’Europe.

Dans la déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948, dans ses articles 13 et 14, « Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays ».

« Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays ».

Parmi les personnes interrogées, 08 sur 10 des expulsés comptent reprendre le chemin de l’immigration et 09 sur 10 des maliens déjà installé en Europe préfèrent rester et investir en Europe qu’au pays d’origine.

Interrogé sur les motifs, ces expulsés nous confient que l’Afrique est mal gouvernée et est laissée à la merci des occidentaux au détriment des populations locales. Au même moment l’occident nous fermes leurs frontières.

L’Afrique est laminée par tous les maux de la société : corruption, le problème d’emploi, guerres civiles, religieuses, ethniques, le coup d’États etc… et à l’origine la mauvaise gouvernance des dirigeants Africains, choses qui poussent les jeunes Africains à quitter leurs pays pour l’Europe. Sans quoi rien ne vaut chez soi a signalé Amadou Coulibaly, un Malien qui tentait d’aller en Europe, expulsé sur le chemin en Algérie.

Le cerveau de l’Afrique, l’avenir de l’Afrique c’est sa jeunesse donc cette jeunesse ne doit pas allé en Europe. Mais il faut donner l’amour du pays à ceux qui ont envie d’aller en Europe, donc pour cela, les dirigeants doivent être exemplaire. « Si au sommet de la pyramide est pourri, n’oublie pas qu’en bas elle est finie » a affirmé Diakaridia Traoré, Malien refoulé de la France.

« Sinon nous nous cherchons à aller en Europe ce n’est pas parce que nous n’aimons pas nos pays, mais c’est qu’on est déçu de nos dirigeants de leur systèmes de gestions, de ceux qu’ils font de nos pays» insiste Fasiriman Sissoko un malien expulsé de l’Espagne.

Parmi ces expulsés interrogés, plus de la moitié compte toujours reprendre le chemin de l’immigration.

En ce qui concerne les maliens déjà installé en Europe, sur 10 personnes interrogés, huit (08) estiment qu’ils préfèrent rester et investir leurs biens en Europe et cela pour crise de confiance entre leurs représentants dans le pays et pour craindre des crises sociales, de coup d’État liés à la mauvaise gouvernance du pays d’origine.

Selon Youssouf Traoré, un malien installé en France depuis plus de 20 ans, ce n’est plus important pour les jeunes Africains de vouloir tenter d’aller en Europe prétendant d’avoir quelque chose.

Pour lui, ces jeune-là qui se sont inscrit à l’immigration perdent tout simplement leur temps. « Mais quand nous on leur dit, nous qui sommes déjà là-bas, ils ne nous comprennent pas » a-t-il regretté. Ils diront que nous même, nous sommes là-bas. Mais il est bon affirme-t-il de savoir que le monde de 1980 ; 1990 n’est pas comme le monde de 2010 et de 2O16.

« Nous sommes dans la mondialisation, ce qu’on peut gagner à Paris, on peut le gagné à Dakar, à Bamako etc... Donc ça ne sert à rien d’aller se noyer dans l’eau en Lybie ou d’aller se blesser avec le fer au Maroc » a-t-il ajouté.

Aujourd’hui, il trouve qu’il serait mieux de rester chez soi, développer les idées les systèmes, les projets que de tenter d’aller en Europe.

« C’est vrai en réalité c’est la pauvreté, le chômage, la corruption, la mauvaise gouvernance des dirigeants Africains qui pousse beaucoup à aller, mais il faut reconnaitre aussi que ces maux ne doivent pas nous pousser à la mort. Il faut voir la mer entre la Lybie et l’Europe, entre le Maroc et l’Europe, il y’ a beaucoup de jeune Africain qui sont mort au fond de ces eaux » conseil-t-il.

Il est mieux de rester chez soi, développer les idées essayé de trouver des projets, l’Afrique est en train de se développer, les Européens sont en train de venir vers l’Afrique. L’avenir du monde c’est de l’Afrique, tout le monde vient en Afrique conseil Moustapha Diawara, malien installé en Espagne.

Binta Diop et Facoli Keita
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