L’édition 2013 du Festival panafricain du film et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) se tient au moment où le cinéma africain est à la croisée des chemins. Les professionnels du secteur décident d’interpeler les politiques face à la nécessité de leur engagement afin de donner au 7e art sa place de moteur de développement et d’intégration des peuples.
Le coup d’envoi des festivités de la 23e édition du Fespaco a été donné ce samedi soir au stade du 4-Août de Ouagadougou sous la présidence du Premier ministre du Faso, représentant le président Blaise Compaoré. A la loge officielle, on notait la présence des premières Dames du Faso et du Gabon, respectivement Mme Chantal Compaoré et Silvia Bongo Ondimba.
Le Gabon, qui est l’invité d’honneur de cette édition 2013 du Fespaco a effectué le déplacement avec une délégation forte de plus de 40 personnes. Avec cinq films en compétition, le pays nourrit des ambitions bien légitimes d’occuper le podium d’honneur à la clôture le 2 mars prochain.
Quand les politiques lâchent le cinéma africain
Evènement majeur de la culture africaine, le Fespaco s’est impose au fil des années pour de venir la rencontre africaine la plus importante autour du cinéma. Facteur de développement pour la ville de Ouagadougou, ce festival autour du 7e art draine des milliers de participants.
Ce qui fera dire au maire de la ville que le Fespaco est aussi le rendez-vous de l’amitié et de la fraternité vécue entre les peuples d’horizons divers. « En ces instants, le cinéma nous rapproche, des cinéastes et des cinéphiles, nous permet de vivre des moments à la fois sensationnels, fructueux, et inoubliables », a déclaré Michel Compaoré dans son discours de bienvenue.
Pour cette 23e édition, le thème retenu est « Cinéma africain et politiques publiques en Afrique ». Pour le ministre burkinabé de la Culture et du Tourisme, le choix n’est nullement fortuit. Il vise, selon Baba Hama, à engager la réflexion afin de donner aux cinématographies africaines tous les espaces qu’elles revendiquent en toute légitimité.
C’est donc dans ce cadre que se tiendra le colloque international sur la question, et qui regroupera les partenaires et les professionnels du 7e art africain. L’objectif est en effet de favoriser les échanges culturels féconds sur l’évolution des cinématographies africaines des cinquante dernières années. Mieux, il s’agira d’engager les décideurs africains, les partenaires et les principaux acteurs du cinéma vers des pistes nouvelles et innovantes. Chose qui permettra de dégager des politiques publiques à même de propulser l’industrie cinématographique en Afrique.
Le Premier ministre du Faso, qui adhère parfaitement à ce chantier, l’a exprimé à la presse après avoir donné le premier coup de clap de ce 23e Fespaco. Promoteurs de valeurs culturelles et aussi créateurs de richesses, les cinémas africains sont entrés dans l’Histoire. Cependant, ils n’ont plus besoin que des pouvoirs publics pour qu’ils se l’approprient. Ce qui fera dire au Premier ministre du Faso que le cinéma demeure un véritable outil de développement.
Selon Luc Adolphe Tiao, au moment où les peuples africains font face à des tensions préjudiciables à leur développement, le cinéma se pose comme un puissant facteur d’intégration, de fraternité et de cohésion sociale.
Issa Fakaba Sissoko
Envoyé spécial à Ouaga
FESPACO 2013: Cérémonie d’ouverture de la 23ème édition à Ouaga Publié le: 24/2/2013 |