Dans la région de Mopti, principalement dans les communes de Socoura, de Soy ainsi que dans le cercle de Mopti, la propagation du djihad est devenue l’activité de beaucoup de personnes. De retour de la région de Mopti où il a séjourné plus d’une semaine, un politologue malien a eu à faire avec ces djihadistes qui règnent sans partage dans le Delta central du Niger.
Dans le Macina, les populations sont en train d’adhérer aux idéaux de Hamadoun Koufa, un des bras droits du chef terroriste Iyad AG Ghali. A Hamdallaye, l’ex-capitale de l’empire Peulh du Macina où repose Sékou Amadou Barry, le fondateur de l’empire, en l’absence de l’Etat, de la justice et des forces armées, les adeptes de Kouffa, en pleine journée, prêchent le djihad.
A cause de l’insécurité dont sont responsables ces terroristes, les élections communales de novembre passé ont été annulées dans beaucoup de ces localités de la région de Mopti. Les élections ont été annulées dans la commune de Socoura qui est composée de 28 villages dont 14 sont situés en pleine zone inondable.
Dans ces villages « coupés du monde », des disciples de Kouffa font régner la terreur dans plusieurs localités séparées du cercle de Mopti par le fleuve. Ces disciples, des jeunes le plus souvent, sont des habitants de ces lieux et ses environs. Ils ont fréquentés l’école coranique, se sont radicalisés et forment aujourd’hui un réseau local restreint du djihad.
Les rares administrateurs maliens (maires, conseillers..) qui étaient présents dans ces localités ont fuit les exactions des terroristes. Armés et bien organisés, ils terrorisent les populations et personne n’est épargné (parents, proches, amis..).
Les festivités sont interdites dans beaucoup de villages. Dans la commune de Diego, les cérémonies d’un mariage auquel j’assistais ont été empêchées par les terroristes. Les terroristes se promènent de village en village pour prêcher dans les mosquées avec comme thème : la justification du djihad.
Les fidèles de ces mosquées sont intimidés et menacés de mort. On leur interdit tout contact avec l’administration malienne ou les forces de défense du Mali. Dans ces villages, beaucoup de chefs ou de simples citoyens ont été tués à cause de leur lutte ou de leur méfiance face au djihadisme.
Les djihadistes ont des informateurs qui dénoncent ceux qui résistent à leur appel. Lors de mon séjour dans le village de Hamanango, cercle de Tenenkou, j’ai reçu nuitamment la visite des djihadistes qui m’ont rassuré qu’ils n’avaient rien contre les étrangers. Le lendemain, ils ont récupéré la clé de la mosquée pour y aller prêcher.
Le mardi 27 décembre passé, dans le village de Saré guda, commune de Sio, cercle de Mopti, un terroriste armé entra dans la mosquée et prêcha publiquement le djihad. Après la prière, l’imam du village m’informa que c’était un djihadiste qu’il connaissait bien car il avait fait ses études dans le village.