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Chérif M. Haidara sur la signature des accords de réadmission : « Nos dirigeants ont intérêt à ce que ça soit faux »
Publié le vendredi 30 decembre 2016  |  Info Matin
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© aBamako.com par FS
Atelier de validation du rapport sur l`employabilité des diplômés et formés en langue arabe
Le CICB a abrité le Jeudi 27 Août 2015, l`Atelier de validation du rapport sur l`employabilité des diplômés et formés en langue arabe. Photo: Ousmane Chérif Madane Haidara
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Après le sacre, l’heure était au bilan à la Fédération Internationale Ançar-Dine. Son le guide spirituel, le Chérif Ousmane Madani HAÏDARA, était face à la presse, hier mardi, à son domicile à Banconi. L’objectif de cette rencontre était de faire le bilan de l’édition 2016 du Maouloud. Actualité oblige, avec les hommes de média, les échanges ont porté sur les accords de réadmission entre le Mali, à l’origine de beaucoup de bruits ces derniers temps, ainsi que la fameuse lettre de Iyad Ag GHALY envoyée à Mahmoud DICKO, etc.

Cette conférence a regroupé de nombreux fidèles et conditionnels du guide des Açars à son domicile, dont Thuerno Hadi THIAM, vice-président du groupement des leaders religieux ; l’imam Mamadou Moussa Diallo également vice-président du même regroupement. On y notait également le président de Açar Dine internationale, le Burkinabé Sourakata Salamenta.

Les reconnaissances du Chérif

Après ses mots de remerciement à ses invités, le conférencier s’est réjoui de la bonne organisation de ce rendez-vous 2016 avant de saluer les autorités dont le président de la république pour surtout pour sa décision courageuse de chômer la journée du lundi qui a suivi la cérémonie de commémoration du Baptême du prophète (PSL). Une histoire, dit-il, de permettre aux fidèles musulmans ayant observé cette pratique de se reposer.
Abordant la question des relations entre politique et religion, le conférencier, s’est voulu rassurant : « On peut dire aujourd’hui que les associations musulmanes ne sont pas dans la politique, mais elles ne sont plus loin de ça ». Selon lui, toutes les questions qui touchent aujourd’hui aux fidèles musulmans, dans ce monde, interpellent les leaders religieux. Il reste toutefois clair aux yeux du prêcheur international chérif Ousmane HAIDARA qu’il n’est guère interdit pour un musulman de faire de la politique. La preuve, poursuit-il, le président de la République est un musulman. À un autre niveau de responsabilité, le jeu peut s’avérer dangereux selon lui. Par exemple, quand un leader religieux glisse sur le terrain politique.

Ainsi, Cherif Ousmane Madani HAIDARA a invité les leaders à être modérés dans leur position politique, à éviter de s’afficher publiquement.
Cela est d’autant important que la politique demeure encore mal comprise dans notre pays, selon le conférencier.

Par contre, ce qui est évident, c’est que les leaders religieux en tant que membres à part entière de leur société peuvent tout de même donner des orientations politiques, selon les contextes.

« Les musulmans peuvent, dans ce cas, décider de voter pour un leader politique, qui à leur avis, peut apporter la solution. Cela, sans qu’il ait besoin d’aller lancer un appel sur les antennes d’un média », a-t-il fait savoir.

Côté sécuritaire de l’événement, il a souligné que cela doit être un devoir pour le gouvernement, même s’il fait déjà beaucoup en la matière.

Le mea-culpa

À la question de la fameuse lettre de Iyad Ag GHALY reçue par le président du haut Conseil islamique du Mali, Mahmoud DICKO, le conférencier a affirmé n’avoir pas pris connaissance de cette correspondance. Peut-être, a-t-il dit, c’était une correspondance particulière qui ne concernait pas l’ensemble du Haut Conseil islamique, dont il est le 1er vice-président. Cependant, a-t-il certifié, le président de l’institution, Mahmoud DICKO, est venu le voir chez lui pour se remettre en cause, dans cette affaire. Ce jour, confit-il, le président DICKO, a lui-même reconnu sa gestion patrimoniale de ce dossier.

Sur le foncier et la question de la justice qui font aujourd’hui beaucoup de bruits, le chérif s’est dit confiant, car le ministre de la Justice et celui du foncier se sont engagés devant lui être à la hauteur de leur mission respective.

Sur la visite des leaders religieux en Europe, il a indiqué que lors de cette visite, les Suisses ont reconnu leur implication dans la crise qui secoue le nord de notre pays. À l’issue des échanges, ils se sont engagés à ne plus soutenir ni financièrement, ni matériellement les rebelles du nord, a-t-il laissé entendre.

ATT doit venir

Sur la décision de l’Assemblée d’abandonner le dossier de mise en accusation de l’ancien président ATT, le chérif HAÏDARA s’est réjoui de la décision des élus de la nation qui va dans le sens de l’apaisement.

« C’est une bonne nouvelle. Tout ce que nous souhaitons, c’est que le pays retrouve la paix », a-t-il dit. Selon lui, si on doit juger tout le régime ATT, cela pourra amener des perturbations dans le pays. « Si l’on n’est plus prêt à le juger, je l’invite à rentrer pour que la réconciliation se fasse », a-t-il préconisé.

Par rapport à la signature d’un soi-disant accord entre le Mali et l’UE, le guide d’Ancar-Dine se dit catégoriquement opposé à cette décision. Il a mis en garde les autorités du pays contre volonté dans ce sens : « tout dirigeant qui signera un accord de réadmission avec l’UE trouvera les Maliens sur leur chemin », a-t-il dit. Selon lui, ces genres d’accords sont contre nos intérêts : « Je souhaite que cette question ne soit une farce, mais, si c’est avéré, je voudrais qu’on nous donne de bonnes raisons », a-t-il prévenu.

Toutefois, il a souligné que s’il s’agit d’aider les migrants à s’installer et à avoir une activité économique rentable ici au Mali, cela peut être salué. Et cela, au regard du drame de la migration irrégulière.

Pour sa part, Thierno Hadis THIAM a invité les fidèles musulmans à se mobiliser pour financer les festivités du Maouloud. Encore une fois, il a invité les autorités à mettre les moyens au service des forces armées et de sécurité.

Des sources crédibles, on apprend que ce Maouloud a enregistré la participation de 78 000 pèlerins venus à travers le pays et le monde entier.

Au total, on estime à plus de 150 000, les festivaliers sur le site du 26 mars.
Le coût de l’organisation est estimé à 215 millions F CFA.

Aussi, plus de 1 200 pêcheurs étaient présents à Bamako pour l’occasion et plus de 4 361 volontaires.

Par Abdoulaye OUATTARA
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