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Tréta lors de la conférence de presse du RPM: « l’opposition malienne est putschiste »
Publié le vendredi 30 decembre 2016  |  Info Matin
Conference
© aBamako.com par A S
Conference de presse du parti RPM
Bamako, le 22 decembre 2016 le RPM a tenu une Conference de presse au CNPM a ACI 2000
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S’adonnant à un spectacle déstabilisateur lors des derniers débats à l’Assemblée nationale, au cours du débat d’interpellation du gouvernement sur l’accord de réadmission, et celui de la motion de censure, le président du RPM voit en l’opposition, l’image d’un Putschiste. Et pour cause, dans une république comme la nôtre, le président nomme un Premier ministre qui répond en son nom devant l’Assemblée nationale, devant l’opposition, devant la presse… Lorsque dans ce contexte, l’opposition déplace le débat du Premier ministre au président de la république, le RPM pense qu’elle en a bien de motifs : la destruction permanente des institutions. Notre opposition est putschiste ! Lisez l’intégralité des propos du Dr Bokary Tréta.

Les vœux de nouvel an du président TRETA

Mesdames et messieurs le contexte oblige, nous sommes dans un pays de grande culture et de foi. Toutes confessions religieuses confondues, nous venons de sortir d’une fête religieuse de Maouloud et nous sommes à l’orée de Noel, le 25 décembre, dans deux jours, et de la nouvelle année 2017, le 31 décembre. Donc, je voudrais profiter de cette rencontre pour exprimer mes vœux les plus profonds à toutes les communautés religieuses, à tous nos concitoyens et souhaiter une très bonne année 2017 à toutes et à tous. C’est vrai que l’année 2016 va se tourner avec des événements heureux, mais aussi avec événements très douloureux; espérant que l’année nouvelle, qui va commencer, nous apportera plus de santé, plus de bonheur, plus de joie, plus de cohésion nationale, plus de stabilité politique, plus de paix dans le pays.

Cette conférence avec la presse, nous voulons en faire une tradition. Nous avons pris l’engagement de vous rencontrer régulièrement en vue d’échanger, communiquer avec vous et surtout, se parler et de se donner des nouvelles. C’est avec beaucoup de plaisirs que nous vous recevons aujourd’hui (hier jeudi) pour discuter de divers sujets afin d’apporter de plus d’explications sur certains aspects et donner les positions du parti sur certains de ces sujets.

Pour ma part, en ma qualité de président, me référant sur la dernière activité se rapportant à la motion de censure déposée par l’opposition contre notre gouvernement après la question d’actualité de l’Assemblée nationale avec notre gouvernement. Pour cette motion de censure, j’ai retenu deux choses. La première chose est l’objet de la motion de censure sur lequel je me suis posé beaucoup de questions : est-ce que dans le fonctionnement des institutions de la république, pour comprendre mieux les actes posés par le gouvernement, il n’y a-t-il pas d’autres moyens, d’autres méthodes pour que le gouvernement vienne s’expliquer devant l’Assemblée nationale sur l’état de la sécurité dans notre pays, la qualité de l’organisation d’une élection ou bien expliquer les actes de gestion d’un ministre ? La deuxième question que je me suis posée, c’est en faisant la comparaison de toutes ces campagnes qui ont précédé la motion de censure au débat républicain qui a eu lieu à l’Assemblée nationale.

Au Mali, dans le domaine de la politique, nous avons une génération d’hommes politiques où nous nous connaissons très bien. Si nous regardons les formations politiques majeures, l’Adema le RPM, l’URD, le CNID, le MPR, on se rend compte qu’elles sont toutes animées par des générations de 1990. Ensemble, nous avons parcouru les rues de Bamako. Ensemble, nous avons porté le mouvement insurrectionnel des élèves et étudiants du Mali. Ensemble, nous avons été dans les grandes associations démocratiques au CNID et à l’Adema. Quand on regarde le sommet des grands partis politiques au Mali, il y a combien de formations politiques qui ne sont pas dirigées par des anciens de ces associations ! Je pense que ce n’est pas aujourd’hui qu’on se connait.

On se connaissait depuis très, très longtemps. Nous nous sommes frottés, nous avons beaucoup partagé ensemble. Quand des hommes et des femmes, qui ont eu un parcours si élogieux, un parcours politique si dense se retrouvent ; on est forcément surpris de certains propos. Je ne vous cache pas, ma surprise était très grande, quand j’ai entendu certains propos venant de certains états-majors politiques. Je n’ai aucun complexe de vous dire que ceux, qui s’attaquent à IBK, le connaissent. Pour histoire, la plupart d’entre nous ont rencontré IBK lors de la 1ere rencontre du comité exécutif de l’Adema après le 1er congrès consécutif du 27 mai 1991. Chacun est venu, à l’époque, à ces rencontres de l’Adema avec son parcours et son histoire.

L’Adema a été ce creuset de démocrates venues de toute part. Mais quand des hommes et des femmes se rencontrent, souffrez que ce soient leurs valeurs intrinsèques qui s’imposent. IBK, quant il est venait à l’Adema, était le secrétaire aux relations internationales. Moi, j’étais le 1er secrétaire à l’organisation adjoint de l’Adema secondé, à l’époque, par l’actuel président de l’Adema, Tiemoko SANGARE. On a des camarades qui étaient plus des techniciens qu’on a l’habitude d’appeler les technocrates. Soumaila CISSE était le fonctionnaire à la CMDT. À la suite de cette convergence, on a su fonder un mouvement très populaire comme l’Adema qui, dès les premières élections s’est imposée sur la scène politique comme la 1ere force politique nationale. Mais comprenez dans ce groupe, les gens étaient en compétition. C’est à partir de ces compétitions qu’on a essayé de choisir les meilleurs et je ne vous cache pas, le président Alpha Oumar KONARE est un acteur majeur de la vie politique de notre pays. Dans ce groupe, IBK est apparu comme l’un des meilleurs.

IBK est homme d’honneur et de dignité
Il était le premier parmi nous et c’est pourquoi cette ascension fulgurante. La chance parmi beaucoup d’acteurs politiques, qui sont à la tête de différentes formations, c’est qu’il a été quand même, pendant 6 ans, dans ce pays, Premier ministre. Ces belles années ont propulsé ce pays sur la scène politique nationale, ont aidé à construire les bases de notre économie nationale. Ces belles années ont contribué à propulser la dignité de notre pays, renforcé certains secteurs. Pendant ces temps, ces hommes et femmes savaient qu’ils étaient sous l’autorité d’un homme d’honneur et de dignité. IBK n’a jamais manqué à l’honneur et à la dignité et ce n’est pas à 70 ans qu’il va tomber dans les mauvaises pratiques. Ces hommes et femmes, avec qui on a travaillé, avec autant de dignité et de responsabilité, ont fait avancer le projet démocratique du Mali qui s’était réveillé, avec une situation, comme si c’est le ciel était tombé sur sa tête.

L’indignation de TRETA
Je ne suis pas partisan de la toile. J’ai vu des choses sur la toile, c’est vraiment l’horreur quand vous lisez ce que certains camarades disent des autres. Ce n’est pas heureux et ce n’est pas de la politique. Nous, au RPM, sommes convaincus que même en politique, il y a la morale. Le RPM est un projet d’éthique. À la formation du RPM, nous nous reconnaissions dans les mêmes valeurs et des principes démocratiques que les autres formations ; mais nous avons estimé que de plus en plus les actes que nous posions sont différents du discours que nous tenons. Nous pensons que nous devrions dire ce que nous faisons et nous devrions faire ce que nous disons. C’est ça le fondement de l’éthique du RPM.

La petite comparaison que je vais faire quand on se rappelle du débat avant l’interpellation du gouvernement et la motion de censure de l’opposition contre le gouvernement. Ce débat, il est républicain, il est normal que dans le fonctionnement des institutions que le gouvernement, tirant sa légitimité de l’Assemblée nationale, accepte d’être questionné sur des actes posés par ses membres. Donc, il est normal que le gouvernement soit interpellé et au besoin que la motion de censure soit votée contre lui.

L’opposition malienne putschiste
Mais en dehors de l’Assemblée nationale, c’était toute une campagne destructive, méchante, orientée contre un homme qui s’était instaurée comme si elle avait pour objet de briser un homme, de détruire un homme. Toutes ces campagnes étaient ciblées contre un homme. Ces campanes, nous les avons suivis avec beaucoup de peines parce que nous sommes dans un pays respectueux de certaines valeurs, de grande dignité, un pays très profond. Quand on voit que de jeunes de l’âge du fils, du petit fils, des filles, qui disent des choses sur l’ainé où le respect du plus âgé est sacré, cela fait peur. Mais ceci étant, ce débat était méchant qui a pour objet de ternir avec l’image d’un homme, de finir avec un homme, en dehors du cadre institutionnel, avant la motion de censure. À l’Assemblée nationale, le débat n’avait aucune tonalité et avec des objets différents. Le premier débat était contre IBK et le 2e débat sur la motion était contre le gouvernement.

Dans un État républicain, l’élection présidentielle met fin au débat politicien par rapport au président de la république parce que c’est une institution sacrée en démocratie et la clé de voûte de nombreuses institutions. La présidence est l’institution qui consacre la stabilité de l’État. Le président est le père de la nation et donc dans l’esprit du constituant, celui-ci, qui est élu pour 5 ans doit régner pendant 5 ans et au-dessus de la mêlée. Il doit jouir du respect du tous, parce qu’on lui a confié la haute fonction à la tête de l’État. C’est de cette légitimité dont il jouit et qui lui vaut l’honneur de nommer un chef de gouvernement qu’il met en mission. Ce chef de gouvernement jouit, pour sa part, de la double légitimité du président de la république et de l’Assemblée nationale devant laquelle il présente sa déclaration de politique générale qui est votée par les députés.

C’est pourquoi dans la gestion de l’État, il répond devant l’Assemblée nationale, devant l’opposition, devant la presse. Mais tout déplacement du débat du Premier ministre au président de la république a un autre intérêt. C’est pourquoi nous disons que notre opposition est déstabilisatrice parce que son action a toujours consisté à déstabiliser le président de la république. Dans une république, quand un président tombe, il n’y a plus rien. Pourquoi, le débat porté par l’opposition, à travers divers moyens, a été un débat destructeur, un débat méchant, un débat non républicain. Je dirai même, un débat anti-républicain; d’où, mon point de vue, qu’on a une opposition malheureusement putschiste. L’opposition malienne est putschiste ! Elle s’est installée dans la destruction permanente des institutions dans le putsch permanent. Mais quand, le débat est revenu républicain à l’Assemblée nationale, chacun a vu la tonalité du débat et chacun a vu qu’il a répondu au débat.

IBK, candidat de la majorité en 2018
La personne d’IBK est président de la république. Je vous assure, inch’allah, il sera le candidat du RPM et de la majorité, en 2018 et il sera réélu inch’allah. Il n’y aucun doute pour cela. Il sera candidat et il sera réélu malgré ce que les gens disent. Et au contrairement, observez l’évolution de la situation politique, depuis 2013, les forces de la déstabilisation qui se sont donnés comme objectif la personne de IBK, d’orienter sur lui toutes leurs attaques, de travailler à son affaiblissement, de travailler à ternir son image.

En somme, ils ne travaillent que pour en finir avec le président IBK. Mais d’élection en élection, le président et son camp gagnent en légitimé et en résultats. Par contre, d’élection en élection, ces forces se rétrogradent et s’enfoncent. Inch’allah, c’est la même tendance qui va se consolider jusqu’en 2018. Nous sommes convaincus que IBK sera réélu haut la main et l’opposition va se rechercher dans le fond des urnes, inch’allah et c’est le président de RPM qui le dit. Nous le disons, mais ne nous sommes pas des prophètes, mais nous avons la situation politique réelle du pays.

Les résolutions de l’Assemblée nationale saluées
En plus de ces sujets, c’est avec intérêt que nous avons suivi les débats à l’Assemblée nationale sur les résolutions qui ont été prises par l’hémicycle. Ces résolutions sont historiques pour notre pays. L’Assemblée nationale a pris la décision historique de ne pas poursuivre l’ancien président de la république, ATT. Je pense que c’est heureux parce qu’on ne peut vouloir une chose et son contraire. On ne peut vouloir dans un pays de travailler à l’apaisement, à la réconciliation, des filles et fils du pays, à la réconciliation des cœurs et entreprendre une action contre ATT. Je pense que cet acte pris par l’Assemblée nationale est à son honneur, à l’honneur de la majorité présidentielle et à l’honneur de toute la nation. Depuis l’adoption de cette résolution sur le cas de ATT, je n’ai pas entendu des voix et c’est pourquoi je me réjouis de cette décision historique. J’estime que notre majorité a été à hauteur des attentes de la population par rapport à cette question.

Par contre, sur les événements survenus à Kidal, il a été autorisé par l’Assemblée nationale, au gouvernement d’approfondir la question. Je pense que les gens doivent comprendre que ce qui s’est passé à Kidal a été un tournant important du pays. Je pense qu’il est important que chacun d’entre nous comprenne d’abord ce qui s’est passé pour ensuite décider de la conduite à suivre. Cette décision de l’Assemblée nationale sur ce dossier, nous la saluons parce qu’elle va permettre peut-être à d’autres structures comme la commission-vérité justice et réconciliation à comprendre beaucoup de choses.

Le sommet Afrique-France
Le Mali est un pays béni ! Ce que nous attendons tous pour la nouvelle année est un événement important. Il s’agit du sommet Afrique-France. Là, on analyse le raisonnement certains acteurs, depuis le processus du retour à la paix avec l’Accord pour la paix, ils se sont toujours opposés. Ils étaient contre l’Accord d’Alger. Ils ont été contre l’organisation des élections. Ils ont dit qu’il y a eu un holdup électoral, pour autant, ils sont dans l’administration. Au RPM, on n’a pas de complexe : nous avons dit que nous avons conquis le pouvoir politique au Mali, mais nous n’avons pas la mainmise sur l’administration. Si nous faisons un sondage, on va se rend compte de la sensibilité politique la mieux représentée à l’administration, notamment l’administration financière et comme dans beaucoup d’autres secteurs. Or, tous les jours, on nous reproche de n’avoir pas changé telle ou telle personne au cours de nos rencontres.

Oui, on n’a pas changé parce que la situation politique du pays est très fragile, donc il faut aller avec tout le monde. Cela limite le rythme de changement, cela limite la profondeur du changement. Ce sont ceux-là qui ont la mainmise sur l’administration qui nous disent que les élections vont être mal organisées ou étaient mal organisées. Mais il fait qu’on soit cohérent avec soi : que si on a perdu qu’il faut accepter sa défaite au lieu d’avancer des choses. Oui, on a perdu parce qu’il y a eu de la fraude. Je pense que le Premier ministre l’a dit, rarement notre pays a été autant félicité pour la bonne organisation d’une élection. Souvenez-vous que la réussite de cette élection était une gageure parce que les oiseaux de mauvais augures ont continué à dire partout que l’insécurité se généralise dans le pays donc on ne peut organiser des élections.

En le disant, ils ne le font pas pour les Maliens, parce qu’au moment tous les Maliens demandaient la tenue de ces élections. Beaucoup de localités voulaient la tenue de ces élections alors là, il y a un décalage avec des ententes de la population quand des acteurs politiques disent être contre ces scrutins. Souffrez que ces populations ne vont pas voter pour ces partis politiques. En clair, ils voulaient le report des élections pour créer une situation de chaos dans l’optique d’empêcher la tenue du sommet Afrique-France. De cause à effet, ils étaient dans la dynamique de plomber les ailes du processus de développement et de stabilisation du pays.
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