Retranché depuis plusieurs années dans les lugubres locaux de sa CSTM, Hamadoun Amion Guindo méditait mélancoliquement sur son sort et celui de sa centrale dont la caisse ne contient que poussière.
Mais, à quelque chose, malheur est bon dit-on. Avec le coup d’Etat du 22 mars, et sa « nomination » comme président de la coordination des « patriotes du Mali », l’homme croit son heure venue. Il se mêle de tout et se comporte comme s’il était le porte-porale du peuple malien.
Quelle est la profession de Hamadoun Amion Guindo ?
Personne ne s’en souvient. Ni lui-même peut être.
Et pour cause. Cet homme, depuis une trentaine d’années, « n’exerce » que dans le domaine du syndicalisme, auquel il doit tout : maisons, voitures, voyages entre autres.
Secrétaire général adjoint de l’UNTM depuis les années 1987, Hamadoun Amion Guindo n’a jamais digéré sa défaite face à Siaka Diakité (au terme du mandat de Issé Doucouré) qui lui a ravi le poste de Secrétaire général de l’UNTM.
Cela, parce que, à l’UNTM, unique Syndicat regroupant tous les travailleurs du Mali, il y avait à l’époque, de l’argent, beaucoup d’argent, de nombreux voyages à l’extérieur, du pays (rapportant des perdiems faramineux) et même des bourses d’études que les responsables d’alors (dont Guindo) de l’UNTM géraient à leur guise.
Habitué au gain facile, Mr Guindo, éternel insatisfait décidera donc de créer sa Centrale Syndicale des Travailleurs du Mali.
Mais rien ne devrait plus être comme avant.
La CSTM n’apportera presque rien en terme de ressources financières et d’autres privilèges à son « propriétaire ».
Depuis, Mr Hamadoun Amion Guindo en veut à tous les régimes qui se sont succédés après la chute du général Moussa Traoré.
Il leur reproche de l’avoir, (lui et sa Centrale) écarté au profit de l’UNTM.
Résigné, Hamadoun Amion Guindo et sa Centrale survivaient jusque là discrètement grâce à de petites subventions accordées tantôt par l’Etat malien, tantôt par quelques partenaires étrangers.
Mais, voilà que le 22 mars dernier, une junte militaire s’empare du pouvoir. Hamadoun Amion Guindo est aux anges et croit son heure arrivée.
Il cherche des amis désespérés comme lui et il en trouve. Cela ne suffit pas. Il faut aussi et surtout montrer au grand jour, qu’on est solidaire avec les nouveaux maîtres du Mali, en créant une sorte d’association dite « Coordination des patriotes du Mali ».
Hamadoun Amion Guindo en devient le président et multiplie meeting et marches de Soutien.
Et, dans son désespoir, ses illusions perdues, l’éternel syndicaliste vient de se convertir en politicien et même en porte parole du peuple Malien.
Pire, l’homme est devenu un dangereux agitateur. « Nous n’accepterons jamais une prolongation du mandat de Dioncounda Traoré. Le 41ème jour, s’il ne quitte pas le pouvoir, nous allons le déloger » disait-il il y a quelques semaines.
Et il a tenu sa parole. Pour une fois dans sa vie. Mais, pour le pire.
En effet, dès le 20 mai dernier Hamadoun A. Guindo (devenu courageux depuis le 22 mars 2012) et les autres opportunistes qu’il dirige ont appelé les rats de Bamako à … agir. Le jour suivant l’inimaginable s’est produit. La pègre de la Capitale a facilement eu accès à Koulouba pour commettre un attentat sur la personne du Président de la République par intérim, avant de rentrer tranquillement à la maison.
Fort de leur « victoire » Hamadoun Amion Guindo et ses copains n’en resteront pas là.
Ils organiseront même une sorte de convention pour désigner comme président de la Transition le capitaine Sanogo, l’homme grâce auquel, ils peuvent aujourd’hui donner de la voix.
Hamadoun Amion Guindo, un héros ? Plutôt un monstrueux zéro.